Shahin Novrasli

Emanation
Sortie le 7 avril 2017
Label : Jazz Village / Pias
Né en Azerbaïdjan, ce jeune pianiste puise autant dans la culture du Caucase que dans la musique classique européenne et les rythmes du jazz pour forger une musique singulière. Telle une rivière tumultueuse qui serait régulée par des mélodies venues des grands espaces, elle est étonnamment vivante et empreinte de liberté.

Adoubé par le maître Ahmad Jamal et entouré ici de partenaires hors pair, Shahin Novrasli est un artiste et un compositeur avec lequel il va falloir compter. Son art de l’improvisation hérité de la tradition mugham le place d’emblée parmi les créateurs les plus innovants d’aujourd’hui, à la croisée de l’Orient et de l’Occident.
Né en Azerbaïdjan, ce jeune pianiste puise autant dans la culture du Caucase que dans la musique classique européenne et les rythmes du jazz pour forger une musique singulière. Telle une rivière tumultueuse qui serait régulée par des mélodies venues des grands espaces, elle est étonnamment vivante et empreinte de liberté.

Adoubé par le maître Ahmad Jamal et entouré ici de partenaires hors pair, Shahin Novrasli est un artiste et un compositeur avec lequel il va falloir compter. Son art de l’improvisation hérité de la tradition mugham le place d’emblée parmi les créateurs les plus innovants d’aujourd’hui, à la croisée de l’Orient et de l’Occident.

Il n’y a rien de plus excitant que de découvrir de nouveaux talents parmi les pianistes de jazz, surtout lorsqu’ils viennent de contrées lointaines où la culture musicale est plutôt éloignée du swing ternaire afro-américain. Il y a une bonne dizaine d’années, nous faisions la connaissance d’un Israélien atypique nommé Yaron Herman, peu de temps après ce fut au tour d’un pianiste arménien, Tigran Hamasyan, de nous émerveiller par son énergie et son lyrisme. Aujourd’hui, c’est tout près de l’Arménie, entre la Russie et l’Iran, dans le sud du Caucase dans la riche région pétrolière d’Azerbaïdjan, que le label Jazz Village a déniché un nouveau prodige ! Il se nomme Shahin Novrasli, il a tout juste quarante ans, et après un album avec Nathan Peck et Ari Hoenig hélas très mal distribué, Bayati en 2014, il publie ce passionnant Emanation chez Jazz Village. A l’écoute de ses compositions riches et variées, et de son jeu de piano qui mêle rigueur classique et improvisation étourdissante, on souhaite à Shahin de devenir aussi célèbre que Yaron ou Tigran !

Né à Bakou en 1977, Shahin a suivi un cursus typique de jeune pianiste classique virtuose, qui le voit dès l’âge de onze ans, se produire avec l’orchestre symphonique national au théâtre philharmonique d’Azerbaïdjan ! Non content de maîtriser à merveille les partitions de Bach, Mozart et Rachmaninov, il s’initie au jazz sous l’influence de Vagif Mustafa Zadeh, qui fut le premier à mélanger le jazz au mugham, cette musique folklorique azérie de forme modale où l’improvisation est essentielle.

En 2000, Shahin sort brillamment du conservatoire national et lorgne sérieusement vers le jazz en assimilant les œuvres de Bill Evans et Keith Jarrett. Il commence à écrire ses premières compositions, où les chants folkloriques d’Azerbaïdjan s’imprègnent avec élégance d’influences jazzy. Sa carrière est lancée, il enregistre deux albums en public, à Moscou et à Prague, et se produit partout à l’étranger, notamment dans de nombreux festivals internationaux, dont une prestation très remarquée au festival de Montreux en 2007.

Shahin vit maintenant dans le pays qui donna naissance au jazz, au cœur de New York. Emanation, projet ambitieux, concrétise un mariage fort réussi entre cette musique et la tradition azérie. Le musicien explique le titre de son album : “Emanation” désigne le processus de création d’une composition en tenant compte de sa transformation et de son évolution à travers l’interprétation des musiciens et l’enregistrement final du morceau. Les séances ont lieu à Paris en avril 2016, et la production est assurée par Shahin avec la complicité d’un des plus grands génies du piano, Ahmad Jamal, qui préfère d’ailleurs la formule de « musique classique américaine » au mot « jazz »... Ma rencontre avec Ahmad Jamal est l’évènement le plus important qui me soit arrivé, c’est l’un de mes héros et jamais je n’aurai pu imaginer qu’il s’intéresse à mon travail et à ma musique, et que l’on puisse un jour se rencontrer et discuter ensemble, en parlant aussi bien de musique, que de philosophie, de spiritualité, et de tant d’autres choses. Ahmad est un homme d’une grande sagesse qui a une formidable expérience et je dois dire que j’ai suivi à la lettre toutes ses idées et toutes ses suggestions !

Le trio de Shahin Novrasli est composé du contrebassiste James Cammack - il a longtemps accompagné Ahmad Jamal et il est d’ailleurs aujourd’hui l’un de ses partenaires - et de l’incontournable batteur français André Ceccarelli. Il est augmenté sur la plupart des titres du percussionniste géorgien Erekle Koiva, un collaborateur régulier de Shahin, sans oublier la présence du violoniste français Didier Lockwood sur deux morceaux.

Du titre éponyme Emanation qui ouvre l’album à Land qui le clôt, Shahin nous propose un voyage initiatique en neuf étapes entièrement écrit de sa main, où dominent la finesse de son jeu, une évidente élégance rythmique, et une grande liberté d’expression. Dans Song Of Ashug, la musique devient chantante et dansante et le lyrisme du piano évoque immanquablement Keith Jarrett. Dans Saga, Didier Lockwood est comme un poisson dans l’eau, entre musique classique et orientale. Tout ce jeu vif, swinguant et imaginatif se développe dans Jungle et se poursuit dans Misri Blues. Lockwood revient faire danser son violon autour d’une atmosphère tzigane dans Ancient Parallel, tandis que les climats magiques de la musique d’Ahmad Jamal sont comme en suspension dans Tittle Tattle. Enfin, avec Yellow Nightingale et Land, l’album se termine avec deux longs morceaux particulièrement envoûtants, dominés par l’improvisation.

Des mélodies parfumées d’épices, de puissantes harmonies savantes, des rythmes orientaux qui ondulent de plaisir, le tout autour d’un jazz réinventé, élégant et foudroyant, voici la recette de Shahin Novrasli qui nous convie à un grand moment de gastronomie musicale. Bon appétit !

Lionel Eskenazi

MUSICIENS
 Shahin Novrasli :

Piano, chant

Avec
 James Cammack : Contrebasse
 André Ceccarelli : Batterie
 Erekle Koiva : Percussion

Et avec la participation de
 Didier Lockwood : Violon

Composé par Shahin Novrasli

Mayah Publishing, Inc., BMI Produit par Ahmad Jamal, Shahin Novrasli, Seydou Barry & Catherine Vallon-Barry pour Jazz Village [PIAS]

Producteurs exécutifs : Seydou Barry et Pascal Bussy

℗ & © 2017 Jazz Village [PIAS]

Enregistré en avril 2016 par Vincent Mahey, studio Sextan, Malakoff, France
Mixé en Mai 2016 par Shahin Novrasli et Vincent Mahey, Studio Sextan, Malakoff, France