Fatoumata Diawara & Roberto Fonseca

AT HOME
Sortie le 21 avril 2015
Label : Jazz Village
Le pianiste cubain et la chanteuse malienne ont beaucoup en commun : leur jeunesse, leur fougue, une belle générosité et un parcours qui passe par l’exploration de leurs racines tout en se projetant vers d’autres cultures. À l’aube de leur aventure qui va se poursuivre sur les grandes scènes du monde, ces morceaux choisis sont un beau symbole ; au-delà d’une rencontre musicale qui balaye les continents géographiques et musicaux, on y sent le plus beau des messages : celui de la tolérance et de la paix.
Tout commence par un ressenti partagé. Après leur première complicité musicale, en 2011, dans un studio parisien, ils savaient que 4 minutes 32 c’était trop peu. L’accord parfait sur lequel ils s’étaient retrouvés l’espace d’un seul titre devait se prolonger. Cette année-là, Roberto Fonseca enregistrait son nouvel album Yo, qui allait paraître sur le label Jazz Village d’harmonia mundi. Un nouveau coup d’éclat pour ce talent majuscule du piano jazz qui s’est révélé sur les scènes du monde en accompagnant Ibrahim Ferrer, en 2001.

Né à La Havane en 1975, il a déjà en 2011 une belle carrière et plusieurs disques derrière lui (son premier album solo Tiene que ver, enregistré à Cuba, est sorti en 1999 sur le label Egrem). Yo est un disque foisonnant de swing, de blues, mais également de funk et d’Afrique qui raconte notamment les liens de Fonseca avec la culture yoruba et la santeria, le culte syncrétique hérité des esclaves africains, « sa » religion. « L’enregistrement de Yo était quasiment terminé, quand nous avons senti qu’il y manquait quelque chose » se souvient Fonseca. La présence d’une voix féminine. « Une voix qui serait à la fois moderne et ancrée dans une tradition. » Son tourneur lui parle alors de la chanteuse malienne Fatoumata Diawara. Fonseca plonge sur la toile pour la découvrir… Effet immédiat. C’est cette voix qu’il lui faut !

Née en 1982 en Côte d’Ivoire, Fatoumata Diawara fut d’abord actrice, avant de se mettre à chanter. A 14 ans, elle tenait son premier rôle au cinéma, dans le film Taafé Fanga du réalisateur malien Adama Drabo. Elle tournera ensuite pour Cheick Oumar Sissoko (La Genèse), se fera embaucher par la troupe de théâtre de rue Royal de Luxe (« Petits Contes chinois revus et corrigés par les nègres »). En 1998, Fatoumata Diawara jouait aux Bouffes du Nord aux côtés de Sotigui Kouyaté dans Antigone. « C’est à ce moment là, déclarera-telle plus tard que j’ai pris conscience de ma voix. » On la verra incarner aussi la diabolique sorcière Karaba de la comédie musicale Kirikou et Karaba, adaptée du film d’animation de Michel Ocelot et plus récemment, elle a participé au film (« multi-césarisé » en 2015), Timbuktu, réalisé par Abderrahmane Sissako. Fatoumata Diawara a également chanté dans Bintou Wéré, un opéra du Sahel, sous la direction artistique de Wasis Diop, travaillé avec Dee Dee Bridgewater, Cheick Tidiane Seck et Oumou Sangaré. En 2011, elle sort son premier album Fatou, sur le label anglais World Circuit. L’année de sa rencontre avec Roberto Fonseca dans un studio parisien...

« On a partagé un seul morceau, Bibisa (qui veut dire faisons la fête, amusons-nous, en bambara) et à partir de là il y a eu comme une connexion d’énergies entre nous. Nous sommes devenus frères et sœurs ». Parole de Fatou ! Roberto Fonseca clame le même enthousiasme. L’évidence s’est imposée à eux. 4 minutes 32 - la durée de Bibisa - c’était vraiment trop peu. Boostés par cette révélation, Ils se concoctent un répertoire à partir de leurs compositions respectives. Roberto Fonseca réarrange le tout, donnant une cohérence affûtée à l’ensemble. Il est aux anges. Lui qui avoue n’avoir jamais mis les pieds en Afrique, il a toujours rêvé de composer pour un artiste africain. Avec un groupe mixant, comme leur musique, Cuba – où Fatoumata rêve de chanter - et l’Afrique, ils prennent la route ! Quelques festivals d’été ont eu la primeur en 2014 de ce dialogue transatlantique. Jazz in Marciac était sur leur itinéraire. Ils y furent remarquables de connivence musicale et scénique. Swinguant avec un groove irrésistible, At Home, enregistré ce soir là, en témoigne. Avec panache.

MUSICIENS
Roberto Fonseca piano, claviers, arrangements
Fatoumata Diawara, chant, guitare
Ramsés Rodriguez, batterie
Joel Hierrezuelo, percussion
Yandy Martinez, basses
Sekou Bah, guitare électrique
Drissa Sibide, kamalen n’ goni
Produit par Roberto Fonseca, Fatoumata Diawara et Daniel Florestano
Producteur exécutif : Daniel Florestano
Producteur exécutif associé : Arantza Benito Melgar
Enregistré à Jazz in Marciac (France), 4 août 2014