Thomas Naïm

Sounds Of Jimi
Sortie le 13 novembre 2020
Label: Rootless Blues
Rejouer Hendrix sans plagier, réécrire et réinventer des titres légendaires sans les dénaturer, c’est le défi que se lance Thomas Naïm en 2020, l’année qui marque les 50 ans de la disparition du plus emblématique des Guitar Heroes.
Rejouer Hendrix sans plagier, réécrire et réinventer des titres légendaires sans les dénaturer, c'est le défi que se lance Thomas Naïm en 2020, l’année qui marque les 50 ans de la disparition du plus emblématique des Guitar Heroes.

L'histoire commence au début des années 90 quand, apprenti guitariste, Thomas Naïm entend pour la première fois Purple Haze, titre d’ouverture d’un polar réalisé par James Glickenhaus. Cette claque et cette sensation, il ne va plus jamais les oublier.

Le jeune ado qui vient de commencer la guitare se plonge dans la discographie du mythique guitariste de Seattle. Sa porte d’entrée, une des multiples compilations disponibles, « Cornerstones – 1967/1970 ». Tout y est ou presque mais Thomas est également attiré par des titres moins connus comme « Drifting » ou « Freedom ». Puis il s’attaque au « Live At Monterey »(1967). Il dévore ce live et surtout le regarde en boucle en vidéo, fasciné par l’énergie et les expériences pyrotechniques qu’il y découvre. Il va enfin s’attaquer aux albums studio, aux live de Woodstock, de l’Isle Of Wight et de Berkeley. Il va aussi beaucoup écouter le « Band of Gypsys ». Bref une adolescence à écouter et surtout jouer son idole.

Devenu guitariste professionnel, Thomas Naïm se souvient avoir joué du Hendrix de temps à autre sur scène, mais sans excès peut être avec le sentiment de s’attaquer à une intouchable icône. C’est finalement grâce à la voix de Hugh Coltman, que Thomas a invité à reprendre « Castles Made Of Sand » lors d’un concert que l’idée de proposer un hommage à Jimi commence à germer. L’idée lui prend alors de se replonger encore plus intensément dans l’œuvre de son héro pour y redécouvrir peut-être des titres qu’il avait moins remarqué à l’époque. L’occasion de rendre hommage aux qualités de compositeur d’Hendrix.

C’est en 2020 que Thomas Naïm invite Raphaël Chassin à la batterie et Marcello Giuliani à la basse pour s’attaquer à un album hommage. Avec une excitation et une curiosité non dissimulées, il va confronter son trio, avec lequel il collabore depuis des années aux compositions du maitre. L’idée de départ n’est pas de reprendre les titres tel quel car cela n’aurait pas eu de réel intérêt artistique mais de trouver pour chaque morceau une esthétique plus personnelle, et à l’exception de deux ou trois titres chantés, de privilégier l’approche instrumentale. « Le challenge était de rejouer ses morceaux mais en donnant l’impression que ça pourrait être des titres à nous, en mettant en avant le son du trio. »

Le résultat, une lecture personnelle de morceaux choisis et parfois méconnus et une envie de revisiter l'œuvre de Jimi Hendrix sur un nouveau mode.
Guitariste, compositeur et producteur, Thomas Naïm débute la guitare à l’âge de 12 ans.
Influencé tout d’abord par le Rock, il s’intéresse par la suite à de nombreux courants musicaux : le Funk, la musique brésilienne, le Reggae ou encore les musiques électroniques pour enfin se passionner pour le Jazz.

C’est après un stage d’été au Berklee College of Music de Boston et des cours à l’American School of Modern Music à Paris, que Thomas Naïm fonde avec la chanteuse Joyce Hozé le duo Tom & Joyce . Influencé par la MPB, la bossa nova des 60’s et le jazz, le groupe enregistre deux albums : « Tom & Joyce » sorti en 2002 (Yellow/east west) et « Antigua » en 2005 (Yellow/Discograph) dont certains morceaux seront remixés par des producteurs de dance music (Masters At Work, François Kevorkian ou Bob Sinclar).

Par la suite Thomas Naïm sera sollicité pour accompagner sur scène ou en studio de nombreux artistes venant d’horizons parfois très différents parmi lesquels Hugh Coltman, Tiken Jah Fakoly, Hindi Zahra, Sebastien Tellier, BlackJoy, Ostinato, Idrissa Diop, Bob Sinclar, Salomé de Bahia, Blick Bassy, Bernard Lavilliers, Sophie Delila, Albin de la Simone, Soul Sugar, Michel Fugain, Claire Diterzi

C’est au titre de co-compositeur et co-arrangeur qu’il participe à plusieurs chansons de l’album d’Hindi Zahra « Handmade » (Blue Note/EMI) récompensé en 2010 par le «Prix Constantin» et une «Victoire de la Musique» pour le meilleur album de musique du monde.

Il co-arrange avec les producteurs anglais Jonathan Quarmby and Kevin Bacon (Finley Quaye, Ziggy Marley…) la plupart des chansons de l’album «African Revolution» (Barclay/Universal) du chanteur Tiken Jah Fakoly.

C’est en 2011 qu’il crée un quintet composé du bassiste Marcello Giuliani , du pianiste François Faure, du batteur Raphaël Chassin et du tromboniste Daniel Zimmermann . Avec eux, il enregistre l’album instrumental « Dust » dont la musique, composée par ses soins, tire ses inspirations à la fois du blues/rock et du jazz moderne.

En 2013 il rejoint la tournée de Claire Diterzi  pour l’album « Le salon des refusées » (Naïve).

En 2014, sort « Dernier rappel » de Tiken Jah fakoly sur lequel il figure en tant que guitariste, bassiste et compositeur.  Côté scène, il accompagne la chanteuse Cap-verdienne Mayra Andrade, pour une tournée qui se prolonge jusqu’en 2016.

En 2015, il participe à la comédie musicale « Dirty Dancing » et rejoint  le groupe de Hugh Coltman pour la tournée « Shadows : songs of Nat King Cole » qui durera plus de deux ans. Le groupe se produit dans les plus grands festivals de jazz, notamment à Jazz in Marciac, Jazz à Juan ou Jazz à Vienne concert qui figure sur l’album « Shadows : songs of Nat King Cole Live at Jazz à Vienne ».

Depuis 2016, Thomas accompagne la chanteuse anglaise Ala.ni (Montreux Jazz Festival, Northsea Jazz…)

Sortie en novembre 2018 de « DESERT HIGHWAY » enregistré en trio avec Marcello Giuliani à la contrebasse et Raphaël Chassin à la batterie.Un album entre jazz, blues et folk, évoquant autant Ry Cooder que l’esthète Bill Frisell.

En 2018 et 2019 il accompagne sur scène le chanteur Yaya Minté.

Sortie le 18 octobre 2019 de « DESERT HIGHWAY LIVE « enregistré au Sunset avec son trio composé de Marcello Giuliani à la contrebasse et Raphaël Chassin à la batterie.
1. Fire

Un classique, c’est un des premiers titres de Hendrix que j’ai joué en groupe période lycée, à l’époque j’étais à la basse. J’aimais bien la reprise des Red Hot Chili Peppers aussi.

Pour ma version j’avais dans l’idée d’en faire une version soul jazz un peu à la Grant Green mais avec un son plus actuel, puis j’ai proposé à Camille Bazbaz d’ajouter de l’orgue Hammond et ça lui a donné également un côté Beastie Boys période « The In Sound from Way Out ».

2. Foxy Lady (feat. Célia Kameni)

Ce titre-là est un des seuls titres du disque que nous avons essayé sur scène avant d’entrer en studio. Nous avons enregistré 2 versions instrumentales avec 2 rythmiques de batterie différentes, une swing et une un peu afrobeat, finalement pour l’album j’ai décidé d’ajouter un vocal à la deuxième version car il manquait quelque chose à la version instrumentale, j’ai demandé à Célia Kameni de l’interpréter.

3. Castles Made of Sand (feat. Hugh Coltman)

C’est un morceau que nous jouions en tournée avec Hugh quand je faisais partie de son groupe. Ce titre est un peu à l’origine du projet donc il était évident pour moi que si je l’incluais j’enregistrerais une version avec Hugh.

4. Villanova Junction

J’ai découvert ce morceau dans le fameux live à Woodstock de Jimi, il n’y a pas vraiment de version studio de ce titre, juste quelques jams, mais j’aime beaucoup la version de Woodstock. C’est un super blues mineur pas le plus connu d’Hendrix donc je pensais que ce serait chouette de le faire découvrir pour ceux qui ne le connaissaient pas.

5. Drifting

C’est un titre que j’ai redécouvert il y a quelques années, c’est une des dernières chansons qu’a écrite Hendrix, une magnifique balade dont il n’a pas eu le temps de terminer les arrangements ni d’assister au mixage de son vivant. C’est un titre qu’on retrouve sur l’album posthume The Cry of Love. J’ai rapidement pensé à ce morceau quand j’ai fait la sélection des titres en vue de l’enregistrement de l’album car c’est une mélodie qui s’adapte bien à la guitare et c’est une de mes chansons favorites de Jimi.

6. Purple Haze

Le morceau qui a déclenché ma passion pour Hendrix, découvert grâce au film Blue Jean Cop, je voulais donc absolument en faire une version pour l’album. C’est le seul morceau du disque dont les prises ont été enregistrées avant d’aller en studio pour enregistrer l’album et qui n’a pas été enregistré dans des conditions live. Nous étions en train de travailler sur les arrangements d’un autre titre de Hendrix avec Raphaël Chassin et Marcello Giuliani, je ne sais plus exactement lequel mais nous tournions en rond et à un moment Raphaël s’est mis à jouer ce pattern à la Max Roach en 6/8 et instinctivement je suis parti sur le thème principal de guitare de Purple Haze en l’adaptant à cette rythmique en 6/8 et ça a tout de suite fonctionné. Nous avons enregistré cette répétition et finalement j’ai gardé ces prises de basse et de batterie pour l’album que j’ai mises en boucle pour créer une structure puis j’ai ajouté les guitares par-dessus chez moi et Bazbaz de l’orgue ultérieurement.

7 Cherokee Mist

C’est un morceau de Hendrix qui n’a jamais été terminé. J’avais découvert il y a longtemps la version enregistrée en 1970 en trio qui se trouve dans le coffret violet Jimi Hendrix Expérience mais j’ai basé ma version sur la première démo du titre que Jimi a enregistré en 1968 en duo avec Mitch Mitchell. Cette version m’a inspiré la manière dont j’ai interprété le titre, j’ai simplifié encore plus la structure et interprété le morceau comme un blues du désert un peu façon blues Touareg.

8. If 6 Was 9 (feat. Hugh Coltman)

Quand j’ai proposé à Hugh de participer à l’album je lui proposé Castles Made of Sand car nous jouions déjà ce titre ensemble depuis quelques temps et je lui ai demandé s’il était partant pour en faire un deuxième et quel titre il aimerait chanter. Il m’a immédiatement suggéré If 6 Was 9. Je savais qu’il aimait beaucoup ce titre donc j’étais persuadé qu’il me proposerait celui-là. Notre version est très différente de l’originale, nous avons fait l’arrangement tous les quatre en amont assez rapidement en répétition, nous avons changé légèrement la structure et lui avons donné une couleur plus sombre, c’est le morceau le plus rock de l’album.

9. Lover Man

Lover Man est en fait une cover déguisée de Rock Me Baby de BB King. J’avais découvert Rock me Baby dans le live à Monterey d’Hendrix qui est un de mes concerts préférés car c’est le premier que j’ai vu et Hendrix joue ce blues de BB King que j’adore, par la suite il changera les paroles et en fera une compo à lui qu’il appellera Lover Man.

C’est le dernier titre que nous avons enregistré pour le disque, c’était une jam de 9 minutes que j’ai raccourci à environ 6 minutes pour l’album. Il nous restait du temps en studio et c’était plus pour s’amuser je n’étais pas sûr de la mettre sur le disque mais le résultat final m’a tellement plu que c’est devenu l’un de mes titres préférés de l’album.

10. Little Wing

Un incontournable du répertoire Hendrixien. C’est un titre qui a été beaucoup repris et qui est tellement mythique que je ne savais pas si j’allais l’inclure dans la sélection, nous avions essayé quelques versions en trio lors des répétitions pour l’enregistrement, mais nous n’étions arrivés à rien de très convaincant. C’est en jouant sur la guitare de Fred Carrayol, l’ingénieur du son qui a enregistré à l’album au studio Mercredi 9, une Gibson acoustique modèle L-0 des années 20, le modèle qu’utilisait le bluesman Robert Johnson, qui sonne tellement bien que m’est venue l’idée d’en faire une version en guitare solo.

11. Manic Depression (feat. Erik Truffaz)

J’avais très envie d’avoir Erik en guest sur l’album car j’adore sa façon de jouer et sa musique depuis très longtemps et je pensais que la trompette apporterait un peu de fraîcheur et de renouvellement à l’instrumentation du disque. De plus Miles Davis était fan de Jimi Hendrix et voulait enregistrer avec lui, malheureusement à mon grand regret ça n’a pas pu se produire car Jimi est mort juste avant que puisse avoir lieu la session, donc c’était aussi une manière de faire un clin d’œil à cette histoire que d’avoir Erik sur le disque.

A l’origine je ne pensais pas retenir Manic Depression sur l’album car nous avions fait quelques essais en répétitions et je n’étais pas complètement convaincu par le résultat.

J’ai envoyé plusieurs idées de titres de Hendrix ainsi que quelques démos que nous avions enregistré en trio à Erik pour savoir s’il y avait un titre sur lequel il avait envie de participer en particulier. Puis je lui ai quand même joint notre démo de Manic Depression en lui disant que je n’étais pas convaincu par ce titre mais au cas où …et finalement c’est ce titre qu’il a choisi !

12. All Along the Watchtower

Le seul titre de l’album qui n’est pas une composition de Jimi mais sa version est tellement connue que la plupart des gens pensent que c’est de lui comme pour « Hey Joe » d’ailleurs. « All Along the Watchtower » est d’ailleurs son titre le plus « streamé ». J’ai choisi d’inclure cette chanson sur le disque car mis à part le fait que j’adore cette chanson j’avais trouvé un arrangement en 7 temps que je trouvais fun à jouer mais surtout parce qu’Hendrix était un fan inconditionnel de Bob Dylan et on ressent son influence sur l’écriture de Jimi donc je trouvais ça pertinent de mettre un morceau de Dylan repris par Hendrix dans l’album.

13. Voodoo Child (Slight Return)

C’est le dernier titre que j’ai enregistré pour le disque, tout seul chez moi pour le coup. J’ai enregistré une rythmique en tapant sur la caisse de ma guitare puis j’ai ajouté en overdub une guitare acoustique qui joue le thème. C’est un peu une jam acoustique autour de Voodoo Child et je trouvais que c’était une jolie façon de conclure l’album, de plus ça crée un lien avec Little Wing aussi interprétée en solo et à la guitare acoustique.