Raphaël Imbert & Co

Music Is My Home – Act 1
Sortie le 22 janvier 2016
Label : Jazz Village
En compagnie de musiciens emblématiques (Big Ron Hunter, Alabama Slim, Leyla McCalla…) et de jeunes artistes hexagonaux (aux premiers rangs desquels Anne Paceo), le saxophoniste se transforme en un ethno- musicologue de choc qui nous emmène sur les routes du « Deep South » américain. Avec une science du groove imparable, il touche du doigt les racines du blues, du jazz et de la soul.

Raphaël Imbert – saxophones
avec
Pierre Fenichel – contrebasse, ukulélé basse
Big Ron Hunter – voix lead sur 1.3, guitare
Leyla McCalla – voix lead sur 1.2, violoncelle, banjo
Anne Paceo – batterie
Sarah Quintana – voix lead sur 2.1
Simon Sieger – trombone, clavier, accordéon
Alabama Slim – voix lead sur 1.1 et 2.2, guitare
Thomas Weirich – guitares
Un superbe témoignage de rencontres entre France et États-Unis, comme un voyage initiatique sur les traces et dans l’actualité d’une musique éternelle.

« Music Is My Home »... Je suis partout chez moi grâce à la musique. Elle me porte vers de nouvelles expériences, comme ces voyages que j’ai eu la chance de faire de 2011 à 2013 à travers le « Deep South » des Etats-Unis sous la houlette d’une mission de recherche qui m’a été confiée par le Laboratoire d’Anthropologie de l’Histoire et de l’Institution de la Culture (LAHIC). En ressort cet album, carnet de voyage dans une région où la musique est un langage commun créateur d’un lien social inébranlable. J’y invite quelques-uns des artistes croisés à cette occasion pour communier autour de la création et de l’ouverture à l’autre. Music Is My Home - Act 1 revendique une diversité et une curiosité façonnées au fil des rencontres, facilitées par une atmosphère chaleureuse et hospitalière, particulièrement à La Nouvelle-Orléans : si vous entrez quelque part avec un instrument, c’est que vous êtes venu jouer, et il ne faut pas attendre longtemps pour que l’un des membres de l’orchestre vous invite à monter sur scène, quels que soient le répertoire ou l’instrument. Il en est de même avec l’hospitalité : vous êtes régulièrement invité à partager les moments forts de la vie quotidienne des musiciens et des proches. Si la culture sudiste présente certains paradoxes du fait de son histoire lourde, elle peut être fière de son sens de l’accueil et de l’écoute. Music Is My Home - Act 1 est un hymne à cette hospitalité résistante et à cette créolisation des savoirs musicaux qui ont eu pour mérite de lutter contre l’exclusion, le racisme et la ségrégation dans une région gangrénée par les tenants de la haine.

LES MUSICIENS :
 Alabama Slim, 75 ans, est le digne successeur de Muddy Waters, Howlin’ Wolf

ou John Lee Hooker, faisant du blues un outil de narration de la « vraie vie ».
 Big Ron Hunter, conteur d’histoires et compositeur de chansons qui font du bien, pourrait sans doute être la réponse la plus complémentaire à l’art brut

d’Alabama Slim.
 Leyla McCalla, artiste troubadour mixant créole haïtien, folk louisianais et

compositions originales, habite ses morceaux d’une manière singulière,

touchante et intemporelle à la fois.
 Sarah Quintana, native de La Nouvelle-Orléans et d’origine cajun et

francophone, est elle-même une interprète et auteure-compositrice

d’exception.
 Anne Paceo faisait déjà sensation à 14 ans en Provence en tant que jeune

prodige de la batterie. Elle apporte ici un savoir-faire, une expérience et un

groove incroyables.
 Marion Rampal est intervenue sur les paroles de certaines de mes nouvelles

compositions, nourries de notre expérience commune de La Nouvelle-Orléans.

Tous joignent leur voix à celle de la Compagnie Nine Spirit, que j’ai créée en 1999 à

Marseille avec le soutien d’Olivier Corchia. Thomas Weirich, guitariste possédant une réelle connaissance du langage musical propre au blues, Simon Sieger, multi-instrumentiste et improvisateur dynamique et Pierre Fenichel, contrebassiste spécialiste du ukulélé basse en constituent le noyau dur, contribuant à ancrer notre travail dans une dynamique à la fois locale et reconnaissable par tous. J’ai de plus demandé à mon ami Alain Soler d’être le directeur artistique de la session d’enregistrement. Sa contribution à cet album est considérable, de même que celle d’Antony Soler et Manu Giroux qui ont enregistré l’album dans le studio du Théâtre Durance. Music Is My Home - Act 1 est ainsi un échange entre Suds, ouvrant, je l’espère, de nouvelles perspectives.

LE RÉPERTOIRE

Ce projet s’ouvre sur MLK Blues, composition personnelle issue d’un spectacle sur le dernier discours de Martin Luther King. Ce monument de la lutte pour les droits civiques est invoqué à travers un morceau mêlant zydeco et free funk, comme dans une rencontre imaginée entre Ornette Coleman et Clifton Chenier.

Vient ensuite Black Atlantic, une composition inédite dont le titre s’inspire d’un livre de Paul Gilroy (L’Atlantique noir : Modernité et double conscience, Kargo, 2013). Il y propose une lecture nouvelle du jazz et de sa culture. Ici, c’est le souvenir des millions de personnes qui ont péri lors de la traversée qui est rappelé.

Puis, Alabama Slim raconte son expérience dramatique de l’ouragan Katrina dans The Mighty Flood. Il a tout perdu, et le décrit avec une telle franchise et une telle hauteur que l’on reste frappé par la justesse et la simplicité du propos, qui porte la marque des grands blues de l’histoire. Going for Myself est quant à lui un chant de passion et un hymne exceptionnel à la vie, écrit et interprété par Big Ron Hunter, dit le « bluesman le plus heureux du monde ».

Vient ensuite Weepin Willow Blues, monument du patrimoine musical. Enregistré en 1924 par l’immense Bessie Smith, il est ici repris par Leyla McCalla de manière très actuelle. Please, Don’t Leave Me pourrait apparaître quant à lui, et à juste titre, comme beaucoup plus conventionnel dans sa forme : Alabama Slim est un maître absolu du genre, donnant toute la priorité au sens des mots et à leur rythme propre. Il précède Make That Guitar Talk, une autre composition rayonnante de Big Ron Hunter. Thomas Weirich symbolise à merveille cette guitare qui « parle », alors que Pierre Fenichel fait mouche pour la première fois sur un enregistrement avec un instrument rare, le ukulélé basse.

Leyla McCalla apparaît ensuite sur deux titres, dont le premier, La Coulée Rodair, est une reprise d’une composition de Canray Fontenot, où Thomas Weirich et moi-même l’accompagnons. On y entend le blues, le reggae, les troubadours, le zydeco... Un vrai tube créole ! Help Me Lord est quant à lui un titre issu de l’opéra The Barrier de Jan Meyerowitz sur un livret de Langston Hughes. Leyla McCalla étant passionnée par ce poète, il me semblait évident de lui proposer de chanter cette mélodie magnifique à laquelle elle donne une couleur jazz et gospel adaptée au contexte.

Sweat River Blues est une évocation onirique du Mississippi, qui s’inspire également d’une sorte de pow wow amérindien imaginaire, mâtiné de work song et de blues. Cette chanson, écrite par Marion Rampal, est la seule à rassembler tous nos invités. Elle précède Music Is My Home, véritable hymne du projet, écrit également par Marion Rampal et interprété par Big Ron Hunter. Enfin, l’album s’achève sur un intime et émouvant Just a Closer Walk With Thee. A la fin de cet enregistrement, Big Ron Hunter, qui était resté derrière moi pour écouter, pleurait : « Ma mère me chantait ce spiritual quand j’étais petit ». On entend cette voix touchante au début du morceau.

Nous avons finalement décidé un peu plus tard qu’il serait dommage de ne pas avoir sur ce disque la présence de Sarah Quintana, auteure des paroles de Po Boy, présent sur l’EP vinyle « collector » Music is my Home – Prologue. Nous l’avons donc ajouté comme un bonus track. Il raconte par les mots de Sarah l’histoire d’un « pauvre garçon » de New Orleans devenu musicien.

Enregistré du 29 Janvier au 1er Février 2015 au Théâtre Durance, Château Arnoux-Saint-Auban, Alpes de Haute Provence.
Direction artistique : Raphaël Imbert et Alain Soler
Ingénieurs du son : Pierre-Emmanuel Giroux et Antony Soler
Mix et Mastering : Antony Soler, Evolutif Concept Studio
Sarah Quintana enregistrée à Breaux Bridge, Louisiane, USA le 23 Avril 2015 par Marc Bingham

MUSICIENS
 Raphaël Imbert : saxophones, voix, claviers
 Leyla McCalla : voix, violoncelle, banjo
 Big Ron Hunter : voix, guitares
 Alabama Slim : voix, guitare
 Anne Paceo : batterie, voix
 Alain Soler : harmonica
 Simon Sieger : trombone, piano, orgue, accordéon
 Thomas Weirich : guitares
 Pierre Fenichel : contrebasse, ukulélé basse
 Marion Rampal : voix
 Sarah Quintana : voix