Nishtiman
Kurdistan
Sortie le 5 novembre 2013
Label : Accords Croisés
Nishtiman – Kurdistan
Iran – Iraq – Turquie
Nishtiman signifie patrie, tout simplement. Jamais un groupe de musique kurde n’a porté ce nom ? Jamais. Il est vrai que la musique du Kurdistan n’a jamais été célébrée en tant que telle. On connait la musique du Kurdistan turque, la musique des Kurdes d’Irak, la musique des Iraniens kurdes, la musique de la Syrie kurde – et toutes les variations syntaxiques que peut inspirer la géographie du peuple kurde, divisé entre quatre pays.
DISTRIBUTION :
Sohrab Pournazeri : tanbur, kamanché, voix (composition)
Hussein Zahawy : percussions (direction musicale)
Maryam Ebrahimpour : voix
Goran Kamil : oud, voix
Ertan Tekin : zorna, balaban, duduck
Robin Vassy : percussions
Leïla Renault : contrebasse
Iran – Iraq – Turquie
Nishtiman signifie patrie, tout simplement. Jamais un groupe de musique kurde n’a porté ce nom ? Jamais. Il est vrai que la musique du Kurdistan n’a jamais été célébrée en tant que telle. On connait la musique du Kurdistan turque, la musique des Kurdes d’Irak, la musique des Iraniens kurdes, la musique de la Syrie kurde – et toutes les variations syntaxiques que peut inspirer la géographie du peuple kurde, divisé entre quatre pays.
DISTRIBUTION :
Sohrab Pournazeri : tanbur, kamanché, voix (composition)
Hussein Zahawy : percussions (direction musicale)
Maryam Ebrahimpour : voix
Goran Kamil : oud, voix
Ertan Tekin : zorna, balaban, duduck
Robin Vassy : percussions
Leïla Renault : contrebasse
Nishtiman signifie patrie, tout simplement. Jamais un groupe de musique kurde n’a porté ce nom ? Jamais. Il est vrai que la musique du Kurdistan n’a jamais été célébrée en tant que telle. On connait la musique du Kurdistan turque, la musique des Kurdes d’Irak, la musique des Iraniens kurdes, la musique de la Syrie kurde – et toutes les variations syntaxiques que peut inspirer la géographie du peuple kurde, divisé entre quatre pays.
Nishtiman est donc une aventure singulière : réunir des musiciens de plusieurs nationalités autour de la musique, de la langue et de la culture du peuple kurde. Une aventure musicale pionnière et audacieuse, alors que les lois de la politique, les habitudes imposées par l’histoire et la routine des circuits culturels ont toujours séparé les Kurdes, y compris sur les scènes des festivals et dans les rayonnages de disques.
Et, pourtant, le Kurdistan existe bel et bien, si l’on parle de musique. D’abord, pour ces quatorze millions de personnes éparpillées dans quatre pays, quatre régimes politiques différents et quatre situations historiques particulières, il y a une seule langue et un immense patrimoine musical dans lequel les valeurs communes l’emportent toujours sur les particularismes. Mais, surtout, le peuple kurde est passionné de musique. Dans les festivités collectives ou des réjouissances privées, dans les circonstances exceptionnelles comme dans les cérémonies régies par le calendrier (à commencer par le nouvel an, Nowruz), on chante, on joue et on danse. Il n’existe pas de blues ou de morna kurde. Les musiques de ce peuple sont gaies, enlevées, joyeuses, tendues vers la jubilation, le plaisir partagé ou la pure expression festive.
Nishtiman réunit des musiciens kurdes venus d’Iran, de Turquie et d’Irak qui, en Europe ou au Proche-Orient, ont souvent exploré d’autres expressions que celles de leur peuple. Le percussionniste Hussein Zahawy a rassemblé le groupe et commandé la composition d’un répertoire original à Sohrab Pournazeri, chanteur, joueur de tanbur et de kamanché.
Autour d’eux, des musiciens au curriculum vitae marqué autant par l’enracinement que par l’ouverture. « Nous connaissons tous la musique de notre pays mais avons aussi développé une technique et une virtuosité qui ne sont pas celles des instrumentistes traditionnels dans les villages, dit Hussein Zahawy. Nous sommes d’une génération très ouverte à l’Occident et aux autres cultures orientales. Depuis le CD puis internet, nous sommes des musiciens sans frontières. »
Donc, pour célébrer l’unité et la diversité des musiques du Kurdistan ont été conviés la chanteuse Maryam Ebrahimpour, le chanteur et oudiste Goran Kamil, le joueur de zorna, balaban et duduck Ertan Tekin, mais aussi le Français Robin Vassy, qui joue sur des percussions sénégalaises, et la contrebassiste Leïla Renault.
Tous ensemble, ils abordent un ensemble de compositions qui passent de style en style, la région d’origine n’étant pas la seule variable qui fait changer la technique vocale, les couleurs harmoniques, la structure des pièces, l’expression générale. « La géographie et l’histoire ont divisé le peuple kurde, mais c’est aussi un peuple nombreux avec beaucoup de goûts et de préférences variées, rappelle Sohrab Pournazeri. La racine commune de tous ces styles exprime énergie, dynamique, entrain. Et on retrouve toujours le lien avec cette racine malgré les différences. »
Aussi entend-on ici des airs de danse rappelant la simplicité de la vie agraire ou de la musique de tanbur plongeant loin dans le raffinement des confréries soufies, des éléments traditionnels et des mariages du XXIe siècle… « Cette musique n’aurait pu être jouée ainsi il y a trente ans, ajoute Hussein Zahawy. Une nouvelle génération vient ajouter à la tradition, sans rien en retrancher. »
Les musiciens de Nishtiman ne le diront pas eux-mêmes, mais le fait est incontestable : leur démarche est de portée historique. Il y a dix ans, jouer de la musique kurde était encore interdit dans beaucoup de villes turques. Et cette musique avait d’ailleurs fini par être souvent un outil politique pour des groupes nationalistes. Tout en prenant la liberté de jouer la musique des Kurdes, Nishtiman entreprend aussi de ramener celle-ci à ses valeurs centrales. « La musique kurde est fondée sur l’humain, et non sur la nationalité, la religion ou l’histoire, note le directeur musical de l’ensemble. C’est une musique de l’expérience quotidienne, une musique d’avant le nationalisme. »
C’est aussi une musique en pleine prise sur l’ouverture du monde. La présence d’une contrebasse plutôt jazz s’explique par les besoins de la musique à qui il aurait manqué, autrement, ces fréquences graves. Et les percussions d’Afrique noire jouées par un Européen apportent des couleurs et des textures qui, par leur singularité, apportent un liant paradoxal aux pièces dans lesquelles elles interviennent.
Mais les musiciens d’aujourd’hui ne sont plus des savants de village qui, au mieux, ont voyagé jusqu’au chef-lieu. Les sept virtuoses de Nishtiman s’étaient presque tous côtoyés déjà dans diverses aventures musicales et savent parfaitement faire la part entre le bagage commun à tous les Kurdes et les diverses traditions et pratiques qu’ils connaissent par ailleurs. Ils savent aussi qu’ils n’ont abordé que peut-être un dixième de l’étonnante diversité musicale du Kurdistan – une diversité ignorée aujourd’hui par le marché du disque comme par les scènes occidentales.
Nishtiman fait soudain surgir ce peuple et cette culture dans la vaste arène des musiques du monde, dans une vision à la fois contemporaine et enracinée.
La géographie avait maltraité le peuple kurde ? La musique kurde se venge de la géographie…
Nishtiman est donc une aventure singulière : réunir des musiciens de plusieurs nationalités autour de la musique, de la langue et de la culture du peuple kurde. Une aventure musicale pionnière et audacieuse, alors que les lois de la politique, les habitudes imposées par l’histoire et la routine des circuits culturels ont toujours séparé les Kurdes, y compris sur les scènes des festivals et dans les rayonnages de disques.
Et, pourtant, le Kurdistan existe bel et bien, si l’on parle de musique. D’abord, pour ces quatorze millions de personnes éparpillées dans quatre pays, quatre régimes politiques différents et quatre situations historiques particulières, il y a une seule langue et un immense patrimoine musical dans lequel les valeurs communes l’emportent toujours sur les particularismes. Mais, surtout, le peuple kurde est passionné de musique. Dans les festivités collectives ou des réjouissances privées, dans les circonstances exceptionnelles comme dans les cérémonies régies par le calendrier (à commencer par le nouvel an, Nowruz), on chante, on joue et on danse. Il n’existe pas de blues ou de morna kurde. Les musiques de ce peuple sont gaies, enlevées, joyeuses, tendues vers la jubilation, le plaisir partagé ou la pure expression festive.
Nishtiman réunit des musiciens kurdes venus d’Iran, de Turquie et d’Irak qui, en Europe ou au Proche-Orient, ont souvent exploré d’autres expressions que celles de leur peuple. Le percussionniste Hussein Zahawy a rassemblé le groupe et commandé la composition d’un répertoire original à Sohrab Pournazeri, chanteur, joueur de tanbur et de kamanché.
Autour d’eux, des musiciens au curriculum vitae marqué autant par l’enracinement que par l’ouverture. « Nous connaissons tous la musique de notre pays mais avons aussi développé une technique et une virtuosité qui ne sont pas celles des instrumentistes traditionnels dans les villages, dit Hussein Zahawy. Nous sommes d’une génération très ouverte à l’Occident et aux autres cultures orientales. Depuis le CD puis internet, nous sommes des musiciens sans frontières. »
Donc, pour célébrer l’unité et la diversité des musiques du Kurdistan ont été conviés la chanteuse Maryam Ebrahimpour, le chanteur et oudiste Goran Kamil, le joueur de zorna, balaban et duduck Ertan Tekin, mais aussi le Français Robin Vassy, qui joue sur des percussions sénégalaises, et la contrebassiste Leïla Renault.
Tous ensemble, ils abordent un ensemble de compositions qui passent de style en style, la région d’origine n’étant pas la seule variable qui fait changer la technique vocale, les couleurs harmoniques, la structure des pièces, l’expression générale. « La géographie et l’histoire ont divisé le peuple kurde, mais c’est aussi un peuple nombreux avec beaucoup de goûts et de préférences variées, rappelle Sohrab Pournazeri. La racine commune de tous ces styles exprime énergie, dynamique, entrain. Et on retrouve toujours le lien avec cette racine malgré les différences. »
Aussi entend-on ici des airs de danse rappelant la simplicité de la vie agraire ou de la musique de tanbur plongeant loin dans le raffinement des confréries soufies, des éléments traditionnels et des mariages du XXIe siècle… « Cette musique n’aurait pu être jouée ainsi il y a trente ans, ajoute Hussein Zahawy. Une nouvelle génération vient ajouter à la tradition, sans rien en retrancher. »
Les musiciens de Nishtiman ne le diront pas eux-mêmes, mais le fait est incontestable : leur démarche est de portée historique. Il y a dix ans, jouer de la musique kurde était encore interdit dans beaucoup de villes turques. Et cette musique avait d’ailleurs fini par être souvent un outil politique pour des groupes nationalistes. Tout en prenant la liberté de jouer la musique des Kurdes, Nishtiman entreprend aussi de ramener celle-ci à ses valeurs centrales. « La musique kurde est fondée sur l’humain, et non sur la nationalité, la religion ou l’histoire, note le directeur musical de l’ensemble. C’est une musique de l’expérience quotidienne, une musique d’avant le nationalisme. »
C’est aussi une musique en pleine prise sur l’ouverture du monde. La présence d’une contrebasse plutôt jazz s’explique par les besoins de la musique à qui il aurait manqué, autrement, ces fréquences graves. Et les percussions d’Afrique noire jouées par un Européen apportent des couleurs et des textures qui, par leur singularité, apportent un liant paradoxal aux pièces dans lesquelles elles interviennent.
Mais les musiciens d’aujourd’hui ne sont plus des savants de village qui, au mieux, ont voyagé jusqu’au chef-lieu. Les sept virtuoses de Nishtiman s’étaient presque tous côtoyés déjà dans diverses aventures musicales et savent parfaitement faire la part entre le bagage commun à tous les Kurdes et les diverses traditions et pratiques qu’ils connaissent par ailleurs. Ils savent aussi qu’ils n’ont abordé que peut-être un dixième de l’étonnante diversité musicale du Kurdistan – une diversité ignorée aujourd’hui par le marché du disque comme par les scènes occidentales.
Nishtiman fait soudain surgir ce peuple et cette culture dans la vaste arène des musiques du monde, dans une vision à la fois contemporaine et enracinée.
La géographie avait maltraité le peuple kurde ? La musique kurde se venge de la géographie…