Michel Guay
Songs of Kabir
Sortie le 25 juin 2021
Label: Label Ouest
« Unique » est un mot tellement utilisé qu’il ne veut plus rien dire. Même chose pour « étonnant » et « inédit ». Pourtant ces trois mots correspondent instantanément au contenu musical de l’album Songs of Kabir. Ce disque est situé aux croisements des musiques indiennes, jazz, musique classique et folk songs ! Le point de cette rencontre est un cocktail bien dosé que l’on boit sans effort mais qui laisse une trace.
« Unique » est un mot tellement utilisé qu'il ne veut plus rien dire. Même chose pour « étonnant » et « inédit ». Pourtant ces trois mots correspondent instantanément au contenu musical de l’album Songs of Kabir. Ce disque est situé aux croisements des musiques indiennes, jazz, musique classique et folk songs ! Le point de cette rencontre est un cocktail bien dosé que l'on boit sans effort mais qui laisse une trace. Pour son deuxième disque, Michel Guay signe une oeuvre automatiquement intemporelle. Entouré d’une « dream team », le chanteur, sitariste, auteur/compositeur québécois réussit à lier les divinités de l'Antiquité à l’ère présente. Kabir, poète, mystique, pratiquement un saint de l’Inde du 15ème siècle, était un penseur révolutionnaire, avec un message universel à la portée de toutes les classes sociales. Ses poèmes se perpétuent dans la musique indienne depuis 500 ans mais c’est la première fois qu’ils prennent une forme adaptée à la sensibilité occidentale.
L'envie de remanier des textes de Kabir, devenu une des idoles du jeune Michel durant ses séjours à Bénarès l'a poursuivi depuis des décennies !
Le rêve enfin réalisé est doté de plusieurs niveaux : le premier est la nature des chansons chantées en hindi, et pourtant les mélodies de Michel viennent d’ailleurs ! Les ornementations et improvisations de sa voix flottent également entre musique indienne et du jazz !! En 2ème plan, son partenaire principal, c'est Simon Mary. Il apporte une contrebasse remarquable du jazz modal et des arrangements extrêmement minutieux pour une section à cordes qui embellissent les mélodies et les font swinguer avec nuances. Ce quatuor à corde (atypique) ajoute clairement le côté musique de chambre mais pas seulement, car le jazz est dans le vocabulaire de Lola Malique, la violoncelliste et les deux violons. De plus, Iacob Maciuca et Mila Tzankova sont originaires des Pays de l’Est ; donc les Balkans sont discrètement dans l’ambiance !! Le côté jazz de cette affaire est confirmé à travers l'une des plus suaves trompettes de l’hexagone, Geoffroy Tamisier. Enfin, comme un retour aux sources mais encore une fois avec un autre détournement, le sitar de Michel renforce l’accent indien… Sauf qu’ici, son jeu n’est pas traditionnel et on entend ça clairement dans les deux morceaux instrumentaux… Et le manque de tablas et autres instruments indiens n’est pas dramatique !!
Bizarrement, toutes ces dualités, les angles inconnus et les branchements inattendus sont compatibles et complémentaires et leur réunion est cohérente, organique et naturellement spirituelle. L'une des raison à cela se trouve dans l’historique de l’ensemble : avant de collaborer sur le projet Songs of Kabir, Michel Guay et Simon Mary se sont rencontrés au sein de Mukta. En effet, Simon est le leader de Mukta, le groupe nantais très novateur, qui, au début des années 2000, avait épicé le jazz, sous le bannière de « Jazz & Indian sitar ». Michel fut le deuxième sitariste et vocaliste de Mukta, pour de nombreuses années. Geoffroy était le membre permanent de ce même groupe du début à la fin. Plus tard, il intègre Krystal Mundi, la formation du 21ème siècle de Simon (l’original quatuor à cordes du compositeur).
Au cours d’un concert de Krystal Mundi, Michel est invité sur scène. A cet instant, l’invité est persuadé qu’il va se produire avec cette formation.
Il avait déjà écrit beaucoup de chansons, fondées sur les poèmes de Kabir et enregistré la base de quelques-unes, accompagnées par Simon. Le confinement a offert à Simon le temps pour approfondir et élaborer les titres de l’album. Il a conservé l'instrumentation de Krystal Mundi. Les enregistrements se sont déroulés sous le signe de la joie et de la tranquillité, dans le Studio La Ferrière à Mésanger, où l’ensemble s'est confiné paisiblement, loin du stress urbain et de l'inquiétude du monde infecté... Et la transmission des mots et l’esprit de Kabir étaient pleinement livrés au présent, comme un remède et/ou un anti-virus naturel.
Sir Ali 05/2021
L'envie de remanier des textes de Kabir, devenu une des idoles du jeune Michel durant ses séjours à Bénarès l'a poursuivi depuis des décennies !
Le rêve enfin réalisé est doté de plusieurs niveaux : le premier est la nature des chansons chantées en hindi, et pourtant les mélodies de Michel viennent d’ailleurs ! Les ornementations et improvisations de sa voix flottent également entre musique indienne et du jazz !! En 2ème plan, son partenaire principal, c'est Simon Mary. Il apporte une contrebasse remarquable du jazz modal et des arrangements extrêmement minutieux pour une section à cordes qui embellissent les mélodies et les font swinguer avec nuances. Ce quatuor à corde (atypique) ajoute clairement le côté musique de chambre mais pas seulement, car le jazz est dans le vocabulaire de Lola Malique, la violoncelliste et les deux violons. De plus, Iacob Maciuca et Mila Tzankova sont originaires des Pays de l’Est ; donc les Balkans sont discrètement dans l’ambiance !! Le côté jazz de cette affaire est confirmé à travers l'une des plus suaves trompettes de l’hexagone, Geoffroy Tamisier. Enfin, comme un retour aux sources mais encore une fois avec un autre détournement, le sitar de Michel renforce l’accent indien… Sauf qu’ici, son jeu n’est pas traditionnel et on entend ça clairement dans les deux morceaux instrumentaux… Et le manque de tablas et autres instruments indiens n’est pas dramatique !!
Bizarrement, toutes ces dualités, les angles inconnus et les branchements inattendus sont compatibles et complémentaires et leur réunion est cohérente, organique et naturellement spirituelle. L'une des raison à cela se trouve dans l’historique de l’ensemble : avant de collaborer sur le projet Songs of Kabir, Michel Guay et Simon Mary se sont rencontrés au sein de Mukta. En effet, Simon est le leader de Mukta, le groupe nantais très novateur, qui, au début des années 2000, avait épicé le jazz, sous le bannière de « Jazz & Indian sitar ». Michel fut le deuxième sitariste et vocaliste de Mukta, pour de nombreuses années. Geoffroy était le membre permanent de ce même groupe du début à la fin. Plus tard, il intègre Krystal Mundi, la formation du 21ème siècle de Simon (l’original quatuor à cordes du compositeur).
Au cours d’un concert de Krystal Mundi, Michel est invité sur scène. A cet instant, l’invité est persuadé qu’il va se produire avec cette formation.
Il avait déjà écrit beaucoup de chansons, fondées sur les poèmes de Kabir et enregistré la base de quelques-unes, accompagnées par Simon. Le confinement a offert à Simon le temps pour approfondir et élaborer les titres de l’album. Il a conservé l'instrumentation de Krystal Mundi. Les enregistrements se sont déroulés sous le signe de la joie et de la tranquillité, dans le Studio La Ferrière à Mésanger, où l’ensemble s'est confiné paisiblement, loin du stress urbain et de l'inquiétude du monde infecté... Et la transmission des mots et l’esprit de Kabir étaient pleinement livrés au présent, comme un remède et/ou un anti-virus naturel.
Sir Ali 05/2021