A Filetta
Di Corsica Riposu, Requiem pour deux regards
Sortie le 14 Avril 2011
Label : Deda / HM
Seconda, composition, narration et direction Jean-Claude Acquaviva
Bassu François Acquaviva, Joseph Filippi
Seconda Jean-Luc Geronimi
Terza Paul Giansily
Bassu Jean Sicurani, Maxime Vuillamier
Bandonéon Daniele Di Bonaventura
Bassu François Acquaviva, Joseph Filippi
Seconda Jean-Luc Geronimi
Terza Paul Giansily
Bassu Jean Sicurani, Maxime Vuillamier
Bandonéon Daniele Di Bonaventura
O’ nuit des miens
Bouche sans âge
Est-il donc vrai que ton empreinte
Habite notre souffle ?
Lorsque le chant évoque la mort, ne célèbre-t-il pas la vie ?
« Ce qui ne meurt pas ne vit pas » (Jankélévitch).
De tous temps, en Corse, la tradition a consacré une place importante au culte des morts. Depuis plus de trente ans maintenant, bien des ensembles de l’île ont révélé au grand public l’existence de ces requiems traditionnels interprétés en polyphonie (Rusiu, Sermanu, Ascu, Olmi cappella, Sartè, Calvi, …). Le groupe A Filetta a essayé à sa façon de contribuer à la sauvegarde du patrimoine oral insulaire en intégrant notamment des influences nouvelles. C’est ainsi que ses rencontres avec d’autres artistes sardes, grecs ou géorgiens, sa collaboration avec Bruno Coulais, Paolo Fresu, Daniele di Bonaventura ou Danyel Waro, ont donné à sa personnalité un profil nouveau.
Aujourd’hui, ces chanteurs qui se refusent à être les gardiens d’un quelconque temple, cultivent par le truchement de leurs compositions, l’idée d’une tradition prolongée, renouvelée et ouverte, ancrée dans la mémoire, certes, mais dont les développements seraient sans complexes. Exercice difficile, sans doute, mais indispensable à la permanence d’un rêve : celui d’entretenir leur enthousiasme tout en n’altérant pas leur sincérité.
« Di Corsica riposu, Requiem pour deux regards » est une création commandée par le festival de Saint-Denis ; une œuvre pour sept voix, récitant et bandonéon.
En octobre 1978, naissait le groupe A Filetta. A l’époque nous ne savions pas et d’ailleurs, nous ne savons toujours pas, s’il s’agissait du rêve d’une esquisse ou de l’esquisse d’un rêve.
L’esquisse d’une demeure à jamais ouverte où pourraient venir trouver refuge, les âmes entremêlées, qui dans leur quête d’éternité, tissent et retissent les fils de ce vieux partage qu’est le chant.
Le rêve d’un navire sans pavillon, parti de nulle part sillonner l’ailleurs où des phares immémoriaux pourraient peut-être un jour lui dire : " c’est là, parmi vous, dans l’éphémère partagé que sont les étendues éternellement heureuses. "
Trente ans aux côtés de tous ceux qui ont la conviction que la vie est de ces batailles à mener dont il ne faille sortir ni vainqueur ni vaincu, mais grandi.
Et, s’il fallait, au terme de ces quelques années que subsiste une empreinte et une seule, nous souhaiterions vraiment que ce soit celle de voyageurs dont la seule préoccupation était de ne rien vouloir altérer.
La pratique de la polyphonie est absolument liée à l’établissement d’un lien social. C’est peut être ce qui explique sa force et le fait qu’elle ait trouvé une nouvelle raison d’exister.
Pratiquer cette musique, tenter de lui donner un prolongement c’est, pour nous, caresser l’espoir de rapporter les clameurs nées du campement de quelques nomades dans ce désert qu’est le temps.
La polyphonie est une musique de partage qui contribue à créer des rêves collectifs.