Kassav @ Paris La Défense Arena
Paris La Défense Arena le 11 mai 2019
Penser connaître leur musique simplement parce que l’on est capable de fredonner l’air de « Kolé Séré », serait un peu comme réduire l’immense carrière de Stevie Wonder au sirupeux « I Just Call To Say I Love You ». Ou celle de James Brown à son tube « Sex Machine ». En métropole, en dehors de la communauté antillaise, on entretient une image complétement galvaudée de Kassav’. Ceux qui ne connaissent que leurs tubes des années 80 les mésestiment et les classent souvent parmi les ambassadeurs d’un doudouisme folklorique naïf, de David Martial à la Compagnie Créole, avec lequel ils n’ont pourtant rien en commun sauf leurs origines insulaires. S’il fallait tout reprendre depuis le début, le premier fait à rappeler serait que Kassav’ a été formé il y a 37 ans par des jeunes musiciens si fougueux et si talentueux qu’ils ont, guitare et basse en main, inventé une musique nouvelle. Leurs racines sont profondément encrées dans la plus noble tradition des virtuoses et improvisateurs antillais, celle des fabuleux orchestres de jazz et de biguine de Pointe-à-Pitre, perpétuée dans les années 60 par des formations resserrées comme les Aiglons, les Rapaces et les fabuleux Vikings de la Guadeloupe. C’est d’ailleurs dans ce dernier groupe, les Vikings, que Pierre-Edouard Décimus a joué pendant vingt ans avant de s’associer avec Jacob Desvarieux et Freddy Marshall pour fonder Kassav . Ensemble, ils ont synthétisé plus d’un demi-siècle de culture créole pour le présenter au monde dans une forme inédite et novatrice : le zouk. Miles Davis lui-même, lorsqu’il l’écouta pour la première fois, déclara qu’il s’agissait du « futur de la musique ».
Depuis 1979, Kassav’ n’a jamais véritablement changé sa feuille de route. Leur formule s’est simplement bonifiée au fil des décennies. Il suffit d’écouter l’intensité de la voix de Jocelyne Beroard, de voir sur scène Jacob prendre des solos de guitare à chaque concert, ou bien de (re)découvrir sur leur Best-Of les arrangements de « Mwen Viré », le groove de « O La Ou Yé », ou la chaloupe irrésistible de « Mouvé Jou », pour comprendre que ceux qu’on surnomme parfois « Les Rolling Stones Antillais » sont avant tout, d’intouchables musiciens.
Mais Kassav n’est pas seulement une irrésistible machine de guerre fête, capable de faire chavirer des stades entiers au quatre coins du monde, du Brésil au Japon. Sa musique transcande les genres, du jazz au rap (le dernier single de Booba, « Validé »), en passant par l’afro-zouk des DJs les plus branchés en Afrique du sud ou en Cote d’Ivoire. Le Mozambique accueille désormais annuellement son festival de Zouk, et Kassav’ vient d’inaugurer une « maison du Zouk » en Angola. Kassav’ est un immense groupe français, inventeur et dépositaire d’une musique française qui s’exporte comme aucune autre.
Depuis 1979, Kassav’ n’a jamais véritablement changé sa feuille de route. Leur formule s’est simplement bonifiée au fil des décennies. Il suffit d’écouter l’intensité de la voix de Jocelyne Beroard, de voir sur scène Jacob prendre des solos de guitare à chaque concert, ou bien de (re)découvrir sur leur Best-Of les arrangements de « Mwen Viré », le groove de « O La Ou Yé », ou la chaloupe irrésistible de « Mouvé Jou », pour comprendre que ceux qu’on surnomme parfois « Les Rolling Stones Antillais » sont avant tout, d’intouchables musiciens.
Mais Kassav n’est pas seulement une irrésistible machine de guerre fête, capable de faire chavirer des stades entiers au quatre coins du monde, du Brésil au Japon. Sa musique transcande les genres, du jazz au rap (le dernier single de Booba, « Validé »), en passant par l’afro-zouk des DJs les plus branchés en Afrique du sud ou en Cote d’Ivoire. Le Mozambique accueille désormais annuellement son festival de Zouk, et Kassav’ vient d’inaugurer une « maison du Zouk » en Angola. Kassav’ est un immense groupe français, inventeur et dépositaire d’une musique française qui s’exporte comme aucune autre.