Victor Démé

Yafaké
Sortie le 27 novembre 2015
Label : Chapa Blues / World Village
Yafaké, ce troisième album de Victor Démé sera hélas le dernier, puisque ce dernier nous a quittés soudainement, suite à une crise de paludisme, le 21 septembre 2015 dans sa ville de Bobo-Dioulasso. « Que la terre lui soit légère » comme on dit chez lui, et que ses messages de paix continuent à résonner à travers le monde grâce à cet album.
Victor Démé avait choisi d’intituler son nouvel album Yafaké, ce qui signifie « pardonner » en langue dioula. Signe de l’époque, il chantait les vertus de la tolérance et de la mansuétude dans un Burkina Faso bouleversé, engagé dans une révolution politique difficile, mais ayant encore permis au peuple burkinabé de montrer que leur terre mérite définitivement son surnom, « le pays des hommes intègres ». Comme si le climat social orageux avait imprégné sa musique, Victor avait choisi de charpenter ces douze nouvelles compositions de folk-blues autour de la pulsation d’une batterie, une première pour lui en studio. En terre mandingue, ou l’on affectionne d’habitude plutôt les cordes des koras et les peaux tendues sur les percussions, cette batterie donne une couleur inédite à ses onze nouveaux morceaux. Outre cette batterie apportant un influx plus nerveux, le style de Victor Démé n’a pas profondément changé depuis son premier album éponyme et son tube « Djon’maya » qui le fit connaître au monde en 2008 (remixé six ans plus tard en 2014 par le duo de beatmakers house Synapson pour un succès inattendu dans la sphère électro). Derrière ses textes en dioula, on retrouve la guitare du fabuleux soliste Issouf Diabaté, éternel complice de Démé, et toujours les frères Diarra aux chœurs, à la kora, au balafon et aux percussions. Le succès des deux disques précédents (70 000 disques vendus) aurait pu permettre à Démé et son groupe d’enregistrer dans les meilleurs studios de Paris ou Londres, mais Victor ne le souhaitait pas. Un peu comme le grand Ali Farka Touré qui déclarait être plus à l’aise dans sa ville de Nianfunké, Victor Démé aimait composer ses chansons chez lui, à Bobo-Dioulasso, dans la cour de sa nouvelle maison ou il avait rassemblé tous ses enfants et sa famille. Une fois ses chansons parfaitement affinées, il prenait le bus jusqu’à Ouagadougou pour les enregistrer au studio Ouagajungle, avant de les confier à ses producteurs du label Chapa Blues pour les présenter au monde. Cela faisait dix ans que tout se passait toujours de cette façon, Victor acceptant ensuite de quitter les petits « maquis » de Bobo-Dioulasso et les plats de tô sauce arachide que lui préparait sa femme, pour venir défendre ses albums sur les scènes du monde entier. Mais ce troisième disque sera malheureusement son dernier, puisqu’une fois achevé son enregistrement, Victor Démé nous a quitté soudainement, d’une crise de paludisme, le 21 septembre 2015, dans sa ville de Bobo-Dioulasso. « Que la terre lui soit légère » comme on dit au Burkina, et que ses messages de paix continuent à résonner à travers le monde. Des hommages lui seront rendu au festival Africolor le 28 novembre prochain par une délégation de musiciens burkinabés et français ayant joué avec lui, ainsi que lors de plusieurs grands concerts en sa mémoire au Burkina au début du mois de décembre.

TRACKLISTING
 1. Yafaké

Il faut pardonner aux enfants. Pour partir à l’aventure sur le chemin de la vie, seule importe la bénédiction de nos ancêtres.
 2 Karaba

Un bien mal acquis ne profite jamais. Forcer le destin à tout prix ne vous desservira.
 3. Kanawa

J’aimerais m’amuser, danser et dormir. Mais je n’ y parviens pas lorsque mon amour n’est pas à mes cotés. Ma chérie, ne pars jamais sans m’en aviser.
 4. Banajougou

La maladie est notre véritable ennemi. La malveillance d’autrui n’est rien, seule la maladie peut nous nuire.
 5. Domalon

Celui qui ne cherche pas à apprendre ne pourra pas comprendre et apprécier la beauté du monde.
 6. Yri Lili

Les bons fruits viennent des racines de l’arbre. L’épanouissement de l’enfant dépend de l’attention qu’on lui porte, et du respect du père pour la mère.
 7. Solo Ba Kono

L’oisillon est comme l’orphelin : il ne peut pas boire le lait maternel, mais Dieu le fera grandir.
 8. Makelekote

L’avenir de la planète nous concerne tous. Luttons contre cette pollution due aux sachets en plastique qui appauvrit les sols et les océans.
 9. Kondabasie

Ceux qui travaillent la terre permettent de nourrir notre peuple. S’ils ne peuvent pas se désaltérer en allant au champ, ils boiront l’eau de la fontaine à leur retour.
 10. Sigui Dankele

Grand buffle, toute la brousse est témoin de ta grandeur et se demande pourquoi tu pleures malgré ta réussite.
 11. Ani Sakura

Nous, fils de griots, vous adressons tous nos voeux, les meilleurs, pour l’année à venir.

MUSICIENS

Tous les morceaux sont écrits et composés par Victor Démé
 Chant : Victor Démé
 Batterie : Abdoulaye Zon, sauf « Yafaké » par Patrick Goraguer
 Basse : Gregoire Yanogo, sauf « Yafaké » par Alioune Wade
 Guitares : Issouf Diabaté, Victor Démé, sauf « Yafaké » par Simon Chenet
 Balafons et percussions : Ali Diarra, sauf le shaker sur « Yafaké » par Patrick Goraguer - Kora : Salifou Diarra
 Chœurs : Tifa, Awa Diabaté, Assetan Traoré, Salifou Diarra
 Cuivres : Yizih, Mary Hendershott , Damien Sabatier, Gérald Chevillon
 Pianos et accordéons : Claude Gomez, sauf « Karaba » par Fixi

 Arrangements : Victor Démé, Issouf Diabaté, et Fixi pour « Karaba »
 Réalisation : Camille Louvel, sauf « Yafaké » co-réalisé par Sodi
 Enregistrement : Camille Louvel au studio Ouagajungle (Ouagadougou), assisté par Colin Thévenin et Zoumana Dembele. Prises additionnelles de « Yafaké » par Sodi au studio Zarma (Paris)
 Mixage : François-Xavier Guillouf, sauf « Yafaké » et « Karaba » par Sodi
 Mastering : Benjamin Joubert
 Graphisme : Nicolas « Kouakou » Mamet Notes de pochette : Victor Démé
 Photos : David Commeillas
 Yafaké est produit par Chapa Blues Rec.