Tito Paris

Acústico
Sortie le 7 mai 2007
Label: World Connection
“… le prince de la musique Capverdienne”

Guitariste surdoué installé depuis vingt cinq ans à Lisbonne, Tito Paris est né à São Vicente, l’île natale de son aînée Cesaria Evora.  « L’enfant chéri de São Vicente » comme on le surnomme a commencé sa carrière professionnelle alors qu’il n’a pas 10 ans. Issu d’une famille de musiciens de Mindelo, il a tout d’abord été initié au cavaquinho (la petite guitare brésilienne), puis à la guitare et à la basse.
“... le prince de la musique Capverdienne”

Guitariste surdoué installé depuis vingt cinq ans à Lisbonne, Tito Paris est né à São Vicente, l'île natale de son aînée Cesaria Evora.  "L'enfant chéri de São Vicente" comme on le surnomme a commencé sa carrière professionnelle alors qu’il n’a pas 10 ans. Issu d'une famille de musiciens de Mindelo, il a tout d'abord été initié au cavaquinho (la petite guitare brésilienne), puis à la guitare et à la basse.

A Lisbonne, Tito intègre la très florissante scène musicale capverdienne: outre Bana qui l’a fait venir du Cap Vert pour intégrer ses Voz de Cabo Verde, il accompagne Dany Silva, Paulino Vieira, Paulo de Carvalho, Celina Peirera, Vitorino et bien d'autres.

Mais c’est en commençant à composer ses propres chansons qu’il va acquérir une réputation et une consécration internationale. Il compose pour de nombreux chanteurs dont Bana et Cesaria Evora ; et fort de son succès sur la scène lisboète, il fonde son propre ensemble avec lequel il se produit sur les scènes du monde entier, dont de nombreuses étapes en son pays natal. Il mêle avec bonheur les styles traditionnels du Cap Vert et des sons plus modernes qu’il découvre au cours de ses voyages.

Une carrière bien remplie, sept albums, plus de 500 concerts et d’innombrables collaborations artistiques.

Pour Acústico, Tito s’est entouré d’un ensemble pour cordes, dirigé par Tomás Pimentel, chef d’orchestre portugais de renom. L’apport des cuivres et des cordes met en exergue le caractère profondément sentimental et mélancolique de sa musique, tonalité soulignée par son timbre de voix inimitable.

L’album comprend le classique capverdien Sodade (devenu un succès mondial avec l’interprétation de Cesaria Evora), ainsi que plusieurs morceaux qui ont fait le succès de Tito, comme Morna PPV, Estrela Linda ou encore Febre di Funaná. Acústico a été enregistré devant le public chaleureux et enthousiaste de la salle Aula Magna (un équivalent de notre Cigale) à Lisbonne en février 2004.

L’album comprend en outre trois bonus tracks inédites, enregistrées au Studio Praca das Flores à Lisbonne en décembre 2006 : Tchapeu di Padja, Xandinha and Galo Bedjo, composées au cours des années 50/60 par divers compositeurs capverdiens et notamment le célébrissime Fernando Xavier Da Cruz dit B.Leza, qui composa les mornas les plus populaires de l’archipel.

Au printemps 2007, Tito Paris s’apprête à enregistrer un nouvel album studio pour World Connection.
C'est une voix chaude avec un petit grain qui gémit au fond de la gorge. Ce sont des violons qui s'épanchent, des guitares qui égrènent une douce mélodie. Aristides Paris dit Tito se confie. Il chante des amours languides avec une pointe de nostalgie inconsolable.

Tito Paris est né, il y a 44 ans, sur la même île, São Vicente, dans la même ville, Mindelo, que Cesaria Evora, la Billie Holiday mutine et florissante du Cap-Vert, ce chapelet d'îles au large du Sénégal, d'où elle a fait connaître au monde la morna. Une saudade tropicale, apparemment mélancolique mais aussi rieuse et espiègle, que Tito déclame avec une grâce infinie et un timbre éraflé qui fait la singularité de son chant, une romance captivante qui sort d'un corps d'elfe portant de larges et éternelles bretelles, un collier africain sous la chemise, souvent une gapette sur le crâne.

Il interprète la morna, spleen gorgé de remords inconsolables et de souvenirs brûlants, mais aussi la coladeira, danse créole collé-serré, et le funaná, rythme plus africain, frénétique et charnel. Ce sont les trois musiques majeures du Cap-Vert que Tito Paris rajeunit avec sa guitare soyeuse et novatrice.

Fils d’une famille nombreuse, Tito Paris s’est initié tôt aux six cordes. Adolescent, il accompagne ses frères Toy à la batterie et Manuel à la basse dans les piano-bars de Mindelo, cité jadis prospère et appelée le « petit Brésil » pour sa richesse portuaire et son art de vivre. Tito est vite reconnu comme un jeune prodige de la guitare dont la réputation atteint la diaspora capverdienne du Portugal, l’ancienne puissance coloniale où il arrive à ses 19 ans, sur un malentendu.

En 1982, Bana, premier crooner au physique de géant du Cap-Vert, parrain de la musique africaine au Portugal, leader du groupe mythique Voz di Cabo Verde, demande au regretté clarinettiste et ex-pilier du même orchestre Luis Morais de lui envoyer ce jeune virtuose dont tout le monde parle tant et qui joue de… la batterie. Il s’agit en fait de Toy Paris, le frère de Tito. « Luis Morais voulait que je parte. C’est ainsi que je me suis retrouvé à Lisbonne au sein de la Voz di Cabo Verde à jouer pendant un an de la batterie sans rien connaître de cet instrument », relate Tito. Il ne se voit pas non plus chanteur quand Paulino Vieira, autre prodige capverdien installé à Lisbonne, qui a hérité de la direction de la Voz, lui demande de passer devant le micro lors d’un concert en 1985 en Hollande, une des destinations privilégiées de l’émigration des Capverdiens outre le Sénégal, le Portugal et le nord-est des Etats-Unis. « Il m’a forcé de chanter. Mais au milieu de la chanson, j’étais pris d’un fou rire qui ne voulait pas passer », se souvient Tito qui entre-temps a pris sa place de guitariste au sein du groupe qu’il finit par quitter.

Il rencontre son compatriote Dany Silva, roi de la variété exotique au Portugal, qu’il accompagne. « C’est lui qui m’a vraiment lancé comme chanteur, m’a aidé à monter mon propre groupe. J’ai commencé à écrire et à composer des chansons dont une pour Cesaria Evora en 1987 », raconte Tito qui anime par la suite le Pilon, club minuscule mais couru dans le quartier africain de Lisbonne. Là, il est enregistré à son insu sur une cassette qui fait le tour de la communauté afro-lusophone en 1989 alors qu’il a enregistré en 1984 un disque instrumental et participé à divers enregistrements d’autres artistes. « Mon véritable premier album comme chanteur date de 1994 et est devenu la deuxième meilleure vente de musique capverdienne de tous les temps après le disque Miss Perfumado de Cesaria Evora », raconte Titio devenu depuis l’une des voix majeures du Cap-Vert avec pourtant peu de disques à son actif.

Il signe en 1996 Graça de tchega, puis Guilhermina en 2002. Il faut dire que c’est le spectacle qui accapare le plus clair du temps de Tito qui a ouvert à Lisbonne son propre club de musique.

Tito Paris publie aujourd’hui une douzaine de chansons, plusieurs de ses réussites enregistrées en février 2004 à Lisbonne dans la chaleur intime de la salle Aula Magna devant un public amoureux de son chant émouvant et auxquelles il a ajouté quelques nouveaux titres enregistrés en décembre 2006 au studio Praça des Flores. Des succès comme Morna PPV, Estrela Linda, des standards capverdiens tels Sodade rendu célèbre par Cesaria Evora, Otíla/ Otílo que tous les chanteurs capverdiens reprennent, ou Febre di funaná, écrit et composé par Codê di Dona, la dernière mémoire du funaná traditionnel et gardien de chèvres sur un lopin de terre ingrat de l’île de Santiago, berceau du genre.

L’album Acústico est porté par une section de cordes exceptionnelle, violons, violoncelles, contrebasse, dirigée par un chef d’orchestre renommé au Portugal, Tomás Pimentel, directeur musical du disque, épaulée par cinq cuivres étincelants, des percussions, un piano et la guitare acoustique de Tito. Il y a jouté morna et coladeira avec Tchapeu di padja, Xandinha et Galo bedjo, une chanson de B. Leza (1905-1958), légende du chant capverdien, poète écorché et paralysé, mort dans l'indifférence et la pauvreté.

Tito Paris est l’une de ses meilleures revanches sur la vie, car sa voix respire la saudade, sodade en créole, blues délicieux et indémodable du pays entouré d’eau mais où il ne pleut pas.

Bouziane Daoudi