Sylvain Rifflet

Aux Anges
Sortie le 25 février 2022
Label: Magriff / L'Autre Distribution
Aux anges est mon disque le plus personnel, comme une synthèse du travail entamé il y maintenant dix ans avec Alphabet et poursuivi avec Mechanics puis Troubadours. Moins conceptuel dans sa réalisation que Troubadours et peut-être moins marqué esthétiquement que Mechanics, Aux anges est une ode à mes amours, à mes anges, à ces êtres, artistes ou non, qui m’inspirent et m’aident à vivre.

Le dessin rêvé d’une fontaine de jouvence à laquelle je reviens fréquemment boire pour me ressourcer et cultiver mes marottes.

Avec ses citations et références parsemées ici et là, Aux anges est aussi conçu comme un jeu de piste à travers mon intimité artistique.

Sylvain Rifflet : saxophone, shruti-box, music-box, compositions
Verneri Pohjola : trumpet and electronics
Philippe Gordiani : Guitars
Benjamin Flament : Percussions
"La vie est bien aimable.
Venez à moi, si je vais à vous c’est un jeu,
Les anges des bouquets dont les fleurs changent de couleur."

Paul Éluard

 Aux anges est mon disque le plus personnel, comme une synthèse du travail entamé il y maintenant dix ans avec Alphabet et poursuivi avec Mechanics puis Troubadours. Moins conceptuel dans sa réalisation que Troubadours et peut-être moins marqué esthétiquement que Mechanics, Aux anges est une ode à mes amours, à mes anges, à ces êtres, artistes ou non, qui m’inspirent et m’aident à vivre.

Le dessin rêvé d'une fontaine de jouvence à laquelle je reviens fréquemment boire pour me ressourcer et cultiver mes marottes.

Avec ces citations et références parsemées ici et là, Aux anges est aussi conçu comme un jeu de piste à travers mon intimité artistique.

Voici quelques indices, qui, je l’espère vous aideront à apprécier ce que je considère comme mon travail le plus abouti.

Déjà vu ? est un "trompe l’oreille" en forme de clin d’œil aux compositeurs répétitifs américains, Steve Reich, Terry Riley et Philip Glass auxquels j’emprunte souvent des techniques de compositions. Si la première partie du morceau est assez caractéristique d’une écriture « à la manière de » Steve Reich la suite ouvre d’autres horizons... déjà entendus ?

Abbey, pour Abbey Lincoln à qui je voue une admiration sans bornes, tant à la chanteuse qu'à la compositrice, autrice et femme engagée qu’elle était. Il ne vous reste qu'à découvrir quel morceau se cache derrière la mélodie que j’ai composée, et par la même occasion un de mes disques de référence.

Mésanges ne sont pas toujours des saints, mais ils m'ont façonné et me portent encore aujourd’hui. Anges gardiens, anges du quotidien ou mes anges-oiseaux, ces « drôles d’oiseaux » qui m’accompagnent et pour qui je signe ce morceau en forme de ritournelle.

Cake Walk from a Spaceship pour le plus super sonique de mes amis proches qui file la métaphore lunaire depuis une dizaine d’années maintenant et que j’imagine bien dansant un cake walk dégingandé sur cette musique désarticulée.

Sven Coolson est le pseudonyme qu’utilisait parfois Stan Getz, une autre de mes marottes. Construit autour des percussions uniques de Benjamin Flament avec qui je collabore depuis une décennie déjà. Benjamin est un facteur de sons inouïs, l’instrument qu’il s’est fabriqué est la pierre angulaire de mes recherches sonores, l'arc sur lequel j'échafaude mes productions. Ce morceau, construit autour d’un ostinato improvisé par Benjamin, est un espace d’improvisation avec une thématique réduite à une courte mélodie jouée une seule fois à l‘unisson avec Verneri.

Ryuichi, Fennesz, Alva et les autres... Je partage avec Philippe Gordiani, l'autre pilier rythmique de ce nouveau disque, une passion pour la musique électronique. Même si nos goûts divergent parfois nous échangeons depuis le début de notre collaboration autour de nos découvertes. Philippe apporte à ma musique le son de guitare que je recherche, éloigné des clichés de la « guitare jazz », un écrin sonore sophistiqué dans lequel Verneri et moi nous lovons avec délectation. Il est aussi question ici de Claude Sautet, auquel mon titre fait référence de manière à peine voilée, cinéaste culte et aux collaborations multiples et passionnantes avec le jazz ; comme la B.O rêvée d’un Sautet du XXIème siècle jamais réalisé.

Awkward Commute où ce chemin étrange qui m’a fait croiser la route de celui qui est mon saxophoniste préféré. Jon Irabagon, maitrise le vocabulaire du jazz comme peu de musiciens tout en étant un chercheur de son et un improvisateur hors-pair, capable de faire se lever une salle sans jouer une note.

The Viking’s waltz, écrit pour une boite à musique sur-mesure, ce morceau réunit mes deux vikings préférés. Moondog évidemment, mais aussi et surtout Verneri Pohjola qui est pour moi l'un des trompettistes les plus passionnants du moment. Notre complicité s'est construite au cours de la dernière décade et je l'ai vu évoluer et affirmer son style et sa personnalité de manière impressionnante.

Impressionnante aussi la facilité avec laquelle il joue de la trompette, variant les registres et les timbres de son instrument, les dynamiques, et faisant même sans difficultés la respiration circulaire...

Baldwin, pour le James du même nom. Le romancier américain a écrit ce qui reste pour moi parmi les plus grands chocs littéraires de ma vie de lecteur. De If Beale Street could talk à Go tell it on the mountain ou Giovanni's room l'œuvre de cet artiste reste une des plus belles invitations à la tolérance, à l'acceptation et l'amour de l'autre dans toute sa différence.

Duo 2 est la seule pièce entièrement improvisée de ce disque, elle est un écho au duo que nous enregistrions en 2005 avec mon amie Airelle Besson sur notre premier disque. Comme le prolongement de ma quête inassouvie d’un son unique produit par le mélange des timbres du saxophone ténor et de la trompette. Le plus bel alliage sonore de l’histoire du jazz dont je cherche, non pas à garantir une quelconque tradition mais à enrichir et creuser le sillon entamé par mes héros.­