Susheela Raman

Ghost Gamelan
Sortie le 16 juin 2018
Label : Naïve / Believe
Née à Londres de parents tamouls en 1973, élevée en Australie, Susheela Raman a toujours trouvé dans ses multiples voyages à l’étranger la matière de ses nouveaux projets : elle rencontre tout d’abord le guitariste – producteur Samuel Mills, puis, au fil de ses voyages, de nombreux musiciens d’horizons divers et d’origines différentes qui apportent toujours à ses projets musicaux une coloration musicale unique. C’est donc tout naturellement qu’elle nous propose aujourd’hui une nouvelle collaboration ambitieuse, cette fois-ci avec des musiciens indonésiens, un gamelan balinais.

Ne serait-ce qu’à ce titre, « Ghost Gamelan » est bien un album « extraordinaire ».
Née à Londres de parents tamouls en 1973, élevée en Australie, Susheela Raman a toujours trouvé dans ses multiples voyages à l’étranger la matière de ses nouveaux projets : elle rencontre tout d’abord le guitariste - producteur Samuel Mills, puis, au fil de ses voyages, de nombreux musiciens d’horizons divers et d’origines différentes qui apportent toujours à ses projets musicaux une coloration musicale unique. C’est donc tout naturellement qu’elle nous propose aujourd’hui une nouvelle collaboration ambitieuse, cette fois-ci avec des musiciens indonésiens, un gamelan balinais.

Ne serait-ce qu’à ce titre, « Ghost Gamelan » est bien un album « extraordinaire ».

Cette grande aventure a commencé à Solo, en Indonésie en 2016 avec l’enregistrement d’une première mouture de l’album, en collaboration avec le compositeur de gamelan contemporain javanais Gondrong Gunarto et son groupe, des virtuoses de cet instrument totalement à part dans l’histoire de la Musique. Le Gamelan, pour les non-initiés, c’est un ensemble d’instruments, typique des musiques de Bali et de Java, joué principalement sur des gongs accordés, et qui a longtemps inspiré les créateurs occidentaux de Debussy à Messaien, de Philip Glass à Steve Reich et à Sonic Youth. Susheela, Sam et Gunarto se sont rencontrés pour la première fois à Solo en 2015 pour enregistrer une version très originale du titre des Beatles "Tomorrow Never Knows", à l’occasion du 50eme anniversaire de l’album "Revolver", un des premiers albums pop avec des accents orientaux. Cette expérience fascinante entre chanson et musique balinaise leur a ouvert des horizons nouveaux, inconnus jusqu’à présent, et scellé définitivement leur volonté de continuer ensemble et de mener à bien ce projet inédit et véritablement « inouï ». Complètement envoutés par le mirage sonore du gamelan, dont les dissonances planantes et douces séduisent toujours ceux qui rêvent en musique, ils sont tous retournés en studio, et cette fois-ci afin d’y enregistrer leurs propres titres.

Sur le plan de l’écriture, c’est aussi le travail le plus complexe et le plus subtil que Susheela et Sam ont eu à réaliser jusqu’à présent. Tous les titres sont chantés en anglais et ont été composés avant même l’arrivée du gamelan. Ils ont pris le risque, ne sachant pas si l’alchimie et le pont musical allaient tenir, ils ont pris le temps, et ont passé plus d’un mois avec Gunarto à Java à construire les arrangements. Véritables érudits et férus de musique traditionnelle javanaise (Gunarto est le fils d’un conteur et marionnettiste d’ombre), ces multi-instrumentistes dont l’art est d’une complexité inouïe, sont également imprégnés de culture occidentale.

Tout d’abord importée il y a quatre siècles par les marins portugais, la musique occidentale, aujourd’hui rock, hip-hop et musique électronique est très présente dans cette région du monde. Au même titre que les rythmes de l’Inde du Sud sont également présents à Java, cet enregistrement a finalement été assez naturel tant tous ces musiciens d’horizons divers se comprenaient en fait facilement.

De retour à Londres avec les enregistrements, Susheela et Sam, s’entourent d’une fine équipe de musiciens afin de finaliser l’album. Charles Hayward (fondateur du groupe de rock expérimental This Heat (1975-82)) à la batterie, Malcom Catto (The Heliocentrics) également à la batterie, Dudley Phillips (qui a notamment accompagné Robert Wyatt et Bill Withers) à la basse et Lucie Antunes, percussionniste française, membre d’Aquaserge et Moodoïd).

Pourquoi ’Ghost Gamelan ?’ Cette musique étrange qu’émet le Gamelan est hantée, elle évoque l’invisible et les présences ancestrales, d’anciennes religions, des grondements volcaniques et des intrigues de cour. Une sensualité d’apparences, de décorum, de rituel et de procession mais qui invite à la transe et à la possession. Dans cet univers si captivant, le chant de Susheela Raman invite à des méditations sur le changement, la transformation et la mortalité des êtres vivants. Ses textes reflètent les incertitudes de la mémoire, du désir et de l’éphémère. Dans cet album, la tonalité et le rythme sont interrogés et décentrés, tout autant qu’ils sont affirmés. Certains disques atteignent une qualité fixe mais celui-ci est aussi très vivant, très volatile, insaisissable, à la fois dans les performances mais aussi dans la façon dont il bouge, se déplace alors même qu’on est en train de l’écouter.. La vitalité des interactions, le contact incessant des différentes cultures musicales lui donne un son hypnotique unique et quasi-surnaturel.

 Susheela Raman Voix
 Gondrong Gunarto, Rano Prasetyo, Angger Widhi, Agus Prasetyo : Degung, Slenthem, Saron, Saron Imbal, Penerus, Gong, Kempul, Bonang, Kendang, Voix.
 Gondrong Gunarto Ukelele et Cak sur ‘Tanpa Nama’.
 Dwi Harjanto Javanese Slap, Violoncelle.
 Sam Mills Guitare et Claviers, Basse sur ‘Tanpa Nama’.
 Dudley Philips Contrebasse et Basse électrique.
 Malcolm Catto Batterie sur ‘Ghost Child’ et ‘Annabel’
 Charles Hayward Batterie sur ‘Sphinx’, ‘Tanpa Nama’ et ‘Beautiful Moon’
 Lucie Antunes Marimba, Vibraphone et Percussions sur ‘Rose’ et ‘Annabel’
 Danny Keane Violoncelle et Claviers sur ‘Beautiful Moon’, ‘Tanpa Nama’ ’Sphinx’
 Gary Cove Saxophone Soprano et Flute sur ‘Beautiful Moon’