Sebastien Moreaux Trio

Interseasons
Sortie le 30 septembre 2022
Autoproduction
Le plaisir de l’autodidacte qui joue comme il l’entend, Sébastien Moreaux n’a connu que cela jusqu’à ses dix-sept ans. Jusqu’à son entrée à l’American School Of Modern Music puis son passage au Conservatoire, il n’avait eu pour professeur que son oreille aiguisée et une envie de retranscrire sur son piano ses émotions et ses pensées. Entrer dans le moule pour mieux en ressortir, apprendre les règles pour mieux s’en affranchir, décélérer un peu pour mieux accélérer ensuite, le cursus n’aura été ni classique, ni logique.
Le plaisir de l’autodidacte qui joue comme il l’entend, Sébastien Moreaux n’a connu que cela jusqu’à ses dix-sept ans.

Jusqu’à son entrée à l’American School Of Modern Music puis son passage au Conservatoire, il n’avait eu pour professeur que son oreille aiguisée et une envie de retranscrire sur son piano ses émotions et ses pensées. Entrer dans le moule pour mieux en ressortir, apprendre les règles pour mieux s’en affranchir, décélérer un peu pour mieux accélérer ensuite, le cursus n’aura été ni classique, ni logique.

Mais, quelle qu'aient pu être la force et les contraintes du carcan théorique, l’âme et l’essence de sa musique n’ont jamais été altérés. La spontanéité anime toujours ses créations. Le piano et l’immense palette de sensations qu’il recèle, le frisson du marteau qui s’abat sur la corde, le souffle retenu quelques secondes avant qu’un autre vienne faire vibrer précieusement la suivante ; rien ne peut mieux que les touches noires et blanches inspirer son jazz. Que ce clavier sur lequel il a construit ses thèmes, emmagasiné les morceaux dans son esprit avec en tête la rythmique qui pourra les porter.

Ces titres ensuite travaillés puis affinés avec un duo de musiciens rencontré respectivement à l’American School et au Conservatoire de Paris : Alexis Léonardon et Cyril Drapé (Simon Chivallon, Dexter Goldberg, Alexis Valet). Batteur et contrebassiste, ils les ont observé, taquiné. S’en sont imprégnés, les ont dompté, eux, leurs métriques parfois impaires et leurs règles non-académiques. Sont devenus parties intégrantes d’un album qu’ils ont contribué à élever dans les improvisations et les soli. Sans partitions ni écriture. Avec juste l’intention et les émois procurés et découverts.

Une ligne directrice que le pianiste Franck Amsallem (Gary Peacock, Joe Chambers, Kevin Mahogany) a contribué à maintenir en prenant la direction artistique des sessions. Guider sans brider. Laisser à chacun son entière liberté d’expression.

Marquées par la nostalgie de l'inexorable écoulement du sablier, les saisons défilent dans les onze compositions du Sébastien Moreaux Trio. Mélancoliques dans le blanc immaculé de l’hiver, portées par le vent d'automne qui les emmènent tourbillonner avec les feuilles aux teintes marron, elles reprennent vie sous la douce chaleur printanière, explosent sous le soleil estival.

En retournant sur le chemin classique le temps de recouvrer son entière liberté, Sébastien Moreaux, telle la nature mise en sommeil avant de renaître, a permis à sa musique de se fortifier pour en ressortir encore plus émotionnelle, instinctive et inspirée.