Raúl Paz
Guajiro Chic
Sortie le 28 février 2025
Label: Coloma Production
Guajiro, paysan, et chic : Raul Paz unit des mondes multiples, relie sa cubanité à une Europe ouverte, son expérience à une jeunesse qui le suit avec une affection chaleureuse. Musicien des villes, musiciens des champs, le chanteur, auteur, compositeur livre Guajiro Chic, amoureux, paradoxal, dansant.
Guajiro, paysan, et chic : Raul Paz unit des mondes multiples, relie sa cubanité à une Europe ouverte, son expérience à une jeunesse qui le suit avec une affection chaleureuse. Musicien des villes, musiciens des champs, le chanteur, auteur, compositeur livre Guajiro Chic, amoureux, paradoxal, dansant.
Raúl Paz aura passé près de quinze ans en exil avant de rentrer au pays. Le voici de retour sur la scène française, avec un nouvel album Guajiro Chic, onze titres menés au très, aux maracas, aux tons mineurs, le tout enrobé du style « Paz ». Le chanteur, auteur, compositeur cubain Raúl Paz vit depuis 2009 avec sa famille dans une finca, la Finca Villaverde, dans la vallée de Viñales. Homme cordial et chaleureux, il plante, organise la vie des siens en autonomie – énergie solaire, permaculture. Il jouit de la simplicité savante de ses proches voisins, « des travailleurs de la terre démunis et inspirés, des musiciens roots ». Ainsi est né l’énergique, et romantique, Guajiro Chic. Raúl Paz en a peaufiné les textes, usant de double sens, un art propre aux artistes en exil tout autant qu’à la malicia des paysans.
Pourquoi revenir en Europe après quinze ans de cubanité profonde ? « Pour défendre cette musique guajira, dérangeante car décomplexée. Cuba est resté trop longtemps séparée du monde », ajoute Raúl Paz.
Il m’importe de porter sa musique profonde hors de ses frontières en la libérant du poids des années d’avant la Révolution », incarnée par le Buena Vista Social Club. « On a voulu effacer ce monde de la campagne, on a voulu l’appauvrir alors qu’il est nourri par des paysans poètes, érudits et chic, qui commentent la société en improvisant en alexandrins et dansent après des heures de labeur alors que tout manque, le gaz, l’électricité, et parfois même le café ».
1994 : c’est la « période spéciale ». Il n’y a rien à Cuba, la dissolution du bloc communiste et de l’URSS en 1991 a cruellement privé l’île de ses soutiens. Né en 1969 dans la province de Pinar del Rio à l’extrême ouest de Cuba, grandi dans un village perdu, San Luis, Raúl a l’impatience de la jeunesse. Cuba cultive le paradoxe : dans ces campagnes épuisées par l’économie d’État vivent en égalité les enfants de la Révolution (les parents de Raúl, pharmacien et biologiste) et leurs descendants (Raúl, étudiant la musique classique occidentale à l’Institut Supérieur des Arts). Tous ensemble, ils chantent et dansent de la musique guajira (pas Raúl, qui s’imprègne de Mozart ou Fauré).
Raúl Paz a, dit-il, ainsi acquis un bon fond transmis par son père, celui de la musique campesina, où les frondeurs de la musique cubaine puisent leur savoir-faire, « sans souci de mélange des races, des couleurs, des statuts sociaux – le Trio Matamoros, Bola de Nieve, Beny Moré puis Polo Montanez, par exemple ».
Raúl est un élève doué, on lui offre une bourse à la Schola Cantorum à Paris. En 1994, le voici sur les bords de Seine. Il y trouve des fans de musiques cubaines, des danseurs de salsa, des amateurs de son, de rumba et de trova. Lui, s’en moque. Puis s’en approche, par nécessité économique et par amour de la scène. Le voici initié à son propre pays, jouant au New Morning ou au Hot Brass, apprenant sa musique populaire tellement bien, tellement vite qu’il invente son identité musicale « un mélange de tradition et de sonorités modernes » qui attire la jeunesse.
En 1998, repéré par Ralph Mercado, patron du label américain RMM, il enregistre son premier album, Imaginate, à Miami dans les studios de Gloria Estefan. En 2003, il rejoint le label français Naïve où il publie sept albums. Prisonnier de l’intransigeance politique du régime castriste, Raúl Paz reste en Occident. Impossible pour les transfuges de rentrer au pays, sous aucun prétexte, jusqu’en 2005, année où il peut à nouveau fréquenter les studios d’Egrem, la compagnie d’Etat. C’est à La Havane qu’il enregistre alors son cinquième album, En Casa. Durant les quinze ans passés en France, Raul a construit une carrière exemplaire, passant des clubs à l’Olympia ou au Zénith.
En 2009, Raúl choisit de revenir au pays, à la campagne. « Un ras le bol de la ville, du business, de la course, de la concurrence, du trop vite, de la musique formatée ». Depuis son repaire campagnard, il compose, des albums, des musiques de « telenovelas » pour la télévision nationale, fabrique un album pour Florent Pagny (Habana, 2016).
A la fin du confinement, il triomphe au Théâtre Marti de La Havane « avec un répertoire classique ». Son retour à Cuba marque un tournant esthétique et créé la nouvelle physionomie de la chanson cubaine. Et parce qu’il parle vrai dans ses chansons, la jeunesse le suit. Désormais, Raul Paz entend circuler librement et partager sa vie entre Cuba et l’Europe. Il a par ailleurs créé un label pour lancer de jeunes talents cubains et défendre leur musique à l’international.
Cuba si, Cuba no, Cuba siempre : tout est dans l’échange. Guajiro Chic, point culminant de ces années passées entre l’ile et ses ailleurs, incarne la scène cubaine d’aujourd’hui.
Raúl Paz aura passé près de quinze ans en exil avant de rentrer au pays. Le voici de retour sur la scène française, avec un nouvel album Guajiro Chic, onze titres menés au très, aux maracas, aux tons mineurs, le tout enrobé du style « Paz ». Le chanteur, auteur, compositeur cubain Raúl Paz vit depuis 2009 avec sa famille dans une finca, la Finca Villaverde, dans la vallée de Viñales. Homme cordial et chaleureux, il plante, organise la vie des siens en autonomie – énergie solaire, permaculture. Il jouit de la simplicité savante de ses proches voisins, « des travailleurs de la terre démunis et inspirés, des musiciens roots ». Ainsi est né l’énergique, et romantique, Guajiro Chic. Raúl Paz en a peaufiné les textes, usant de double sens, un art propre aux artistes en exil tout autant qu’à la malicia des paysans.
Pourquoi revenir en Europe après quinze ans de cubanité profonde ? « Pour défendre cette musique guajira, dérangeante car décomplexée. Cuba est resté trop longtemps séparée du monde », ajoute Raúl Paz.
Il m’importe de porter sa musique profonde hors de ses frontières en la libérant du poids des années d’avant la Révolution », incarnée par le Buena Vista Social Club. « On a voulu effacer ce monde de la campagne, on a voulu l’appauvrir alors qu’il est nourri par des paysans poètes, érudits et chic, qui commentent la société en improvisant en alexandrins et dansent après des heures de labeur alors que tout manque, le gaz, l’électricité, et parfois même le café ».
1994 : c’est la « période spéciale ». Il n’y a rien à Cuba, la dissolution du bloc communiste et de l’URSS en 1991 a cruellement privé l’île de ses soutiens. Né en 1969 dans la province de Pinar del Rio à l’extrême ouest de Cuba, grandi dans un village perdu, San Luis, Raúl a l’impatience de la jeunesse. Cuba cultive le paradoxe : dans ces campagnes épuisées par l’économie d’État vivent en égalité les enfants de la Révolution (les parents de Raúl, pharmacien et biologiste) et leurs descendants (Raúl, étudiant la musique classique occidentale à l’Institut Supérieur des Arts). Tous ensemble, ils chantent et dansent de la musique guajira (pas Raúl, qui s’imprègne de Mozart ou Fauré).
Raúl Paz a, dit-il, ainsi acquis un bon fond transmis par son père, celui de la musique campesina, où les frondeurs de la musique cubaine puisent leur savoir-faire, « sans souci de mélange des races, des couleurs, des statuts sociaux – le Trio Matamoros, Bola de Nieve, Beny Moré puis Polo Montanez, par exemple ».
Raúl est un élève doué, on lui offre une bourse à la Schola Cantorum à Paris. En 1994, le voici sur les bords de Seine. Il y trouve des fans de musiques cubaines, des danseurs de salsa, des amateurs de son, de rumba et de trova. Lui, s’en moque. Puis s’en approche, par nécessité économique et par amour de la scène. Le voici initié à son propre pays, jouant au New Morning ou au Hot Brass, apprenant sa musique populaire tellement bien, tellement vite qu’il invente son identité musicale « un mélange de tradition et de sonorités modernes » qui attire la jeunesse.
En 1998, repéré par Ralph Mercado, patron du label américain RMM, il enregistre son premier album, Imaginate, à Miami dans les studios de Gloria Estefan. En 2003, il rejoint le label français Naïve où il publie sept albums. Prisonnier de l’intransigeance politique du régime castriste, Raúl Paz reste en Occident. Impossible pour les transfuges de rentrer au pays, sous aucun prétexte, jusqu’en 2005, année où il peut à nouveau fréquenter les studios d’Egrem, la compagnie d’Etat. C’est à La Havane qu’il enregistre alors son cinquième album, En Casa. Durant les quinze ans passés en France, Raul a construit une carrière exemplaire, passant des clubs à l’Olympia ou au Zénith.
En 2009, Raúl choisit de revenir au pays, à la campagne. « Un ras le bol de la ville, du business, de la course, de la concurrence, du trop vite, de la musique formatée ». Depuis son repaire campagnard, il compose, des albums, des musiques de « telenovelas » pour la télévision nationale, fabrique un album pour Florent Pagny (Habana, 2016).
A la fin du confinement, il triomphe au Théâtre Marti de La Havane « avec un répertoire classique ». Son retour à Cuba marque un tournant esthétique et créé la nouvelle physionomie de la chanson cubaine. Et parce qu’il parle vrai dans ses chansons, la jeunesse le suit. Désormais, Raul Paz entend circuler librement et partager sa vie entre Cuba et l’Europe. Il a par ailleurs créé un label pour lancer de jeunes talents cubains et défendre leur musique à l’international.
Cuba si, Cuba no, Cuba siempre : tout est dans l’échange. Guajiro Chic, point culminant de ces années passées entre l’ile et ses ailleurs, incarne la scène cubaine d’aujourd’hui.