Oum
Daba
Sortie le 30 août 2019
Label: MDC
Daba signifie « Maintenant » en marocain. Pour Oum, donner ce titre à son troisième album revient à lier l’expérience d’hier à celle qui se détermine dès l’instant présent : arrivée à une certaine maturité artistique, la chanteuse unit dans ce « maintenant » des éléments traditionnels, arabes et sahraouis, et des emprunts discrets à des esthétiques plus contemporaines, la soul, le jazz et à la transe électro. Sa musique s’épanouit ainsi en même temps que sa pensée de femme ancrée dans une spiritualité séculaire et ouverte au monde actuel.
Daba signifie « Maintenant » en marocain. Pour Oum, donner ce titre à son troisième album revient à lier l’expérience d’hier à celle qui se détermine dès l’instant présent : arrivée à une certaine maturité artistique, la chanteuse unit dans ce « maintenant » des éléments traditionnels, arabes et sahraouis, et des emprunts discrets à des esthétiques plus contemporaines, la soul, le jazz et à la transe électro. Sa musique s’épanouit ainsi en même temps que sa pensée de femme ancrée dans une spiritualité séculaire et ouverte au monde actuel.
Originaire de Casablanca, Oum El Ghaït Ben Essahraoui s’est d’abord destinée à l’architecture avant de choisir d’embrasser une carrière dans la musique. Elle attire alors l’attention des médias, qui l’assimilent à la Nayda, mouvance de jeunes musiciens marocains attirés par les sonorités plus urbaines. Sortis au Maroc uniquement, les albums Lik’Oum (2009) et Sweerty (2012) la hissent au rang de star dans son pays. Un déclic important s’opère alors. L’autrice et compositrice commence à écrire pour la première fois en darija, dialecte courant arabe marocain. C’est pour elle la possibilité d’exploiter une nouvelle musicalité dans les mots, ainsi que de nouvelles combinaisons de sens, toute une poésie d’assonances. En 2013, elle s’entoure de pointures de la musique pour publier son premier album international, Soul of Morocco. Le public européen découvre une artiste généreuse qui réalise une fusion inédite et d’une grande authenticité. Les concerts s’enchaînent, permettant au groupe soudé de gagner encore en cohésion. Deux ans plus tard, Zarabi, enregistré aux portes du Sahara, approfondit l’orientation esthétique privilégiée par Oum tout en portant un discours sur la nécessité de préserver la nature et les microsociétés traditionnelles.
Avec ce troisième disque Daba, la chanteuse franchit un nouveau cap. Elle se rend avec ses musiciens à Berlin afin de réaliser un disque à la fois atmosphérique et dansant, dont la direction artistique a été confiée à la poétesse, chanteuse et oudiste palestinienne Kamilya Jubran. Pour Oum, cette double orientation reflète une sorte d’état d’urgence qu’elle décrit comme positif : être ensemble, partager de bons moments, danser et se serrer chaleureusement les uns les autres lui apparaît comme une nécessité d’autant plus forte qu’aujourd’hui, les moyens de communication et de transport tendent à refaçonner radicalement l’expérience du monde et de l’autre.
Exprimés à travers une poésie économe de ses mots et dépouillée de tout artifice, les thèmes abordés dans cet album rejoignent les préoccupations générales de sa conceptrice, son humanisme, son féminisme, sa spiritualité et son souci constant d’une nature mystique, initiatrice mystérieuse et protectrice. Chajra (Arbre) est ainsi une ode à la nature, tout comme Ha (Voici), qui se présente comme un monologue d’offrande adressé par la Terre à ceux qui la peuplent. Yabhar (Océan) est une supplique à l’océan consolateur, dont l’incommensurabilité constitue une promesse d’oubli et d’apaisement. L’orchestration demeure globalement acoustique, mais quelques sons électroniques habillent pour la première fois les chansons, comme pour évoquer par échos des problématiques plus contemporaines. Dans Laji (Migrant) et Temma (Là-bas), c’est le sort des exilés, leurs espoirs et leurs souffrances que Oum évoque, toujours avec des mots lumineux. Et dans Kemmy (Toi), la chanteuse adresse douceur et compassion aux femmes qui subissent encore des destinées imposées par le patriarcat. Oum se positionne ainsi comme une Marocaine, une Africaine et une femme du monde convaincue que les barrières culturelles pèsent moins que ce qui peut nous rassembler. Par là, elle touche au spirituel : l’envers de Daba, l’instant, n’est-il pas Abad, l’« éternel » ? Avec ce disque, Oum poursuit sa quête d’une musique universelle, reflet d’un monde troublé en même temps que baume destiné à l’apaiser, à lui transmettre un espoir infaillible.
Musiciens :
Oum : Vocals
Yacir Rami : Oud
Damian Nueva :Double Bass & Electric Bass
Camille Passeri :Trumpet & Bugle
Amar Chaoui :Percussions
Carlos Mejias : Sound design & Saxophones
Originaire de Casablanca, Oum El Ghaït Ben Essahraoui s’est d’abord destinée à l’architecture avant de choisir d’embrasser une carrière dans la musique. Elle attire alors l’attention des médias, qui l’assimilent à la Nayda, mouvance de jeunes musiciens marocains attirés par les sonorités plus urbaines. Sortis au Maroc uniquement, les albums Lik’Oum (2009) et Sweerty (2012) la hissent au rang de star dans son pays. Un déclic important s’opère alors. L’autrice et compositrice commence à écrire pour la première fois en darija, dialecte courant arabe marocain. C’est pour elle la possibilité d’exploiter une nouvelle musicalité dans les mots, ainsi que de nouvelles combinaisons de sens, toute une poésie d’assonances. En 2013, elle s’entoure de pointures de la musique pour publier son premier album international, Soul of Morocco. Le public européen découvre une artiste généreuse qui réalise une fusion inédite et d’une grande authenticité. Les concerts s’enchaînent, permettant au groupe soudé de gagner encore en cohésion. Deux ans plus tard, Zarabi, enregistré aux portes du Sahara, approfondit l’orientation esthétique privilégiée par Oum tout en portant un discours sur la nécessité de préserver la nature et les microsociétés traditionnelles.
Avec ce troisième disque Daba, la chanteuse franchit un nouveau cap. Elle se rend avec ses musiciens à Berlin afin de réaliser un disque à la fois atmosphérique et dansant, dont la direction artistique a été confiée à la poétesse, chanteuse et oudiste palestinienne Kamilya Jubran. Pour Oum, cette double orientation reflète une sorte d’état d’urgence qu’elle décrit comme positif : être ensemble, partager de bons moments, danser et se serrer chaleureusement les uns les autres lui apparaît comme une nécessité d’autant plus forte qu’aujourd’hui, les moyens de communication et de transport tendent à refaçonner radicalement l’expérience du monde et de l’autre.
Exprimés à travers une poésie économe de ses mots et dépouillée de tout artifice, les thèmes abordés dans cet album rejoignent les préoccupations générales de sa conceptrice, son humanisme, son féminisme, sa spiritualité et son souci constant d’une nature mystique, initiatrice mystérieuse et protectrice. Chajra (Arbre) est ainsi une ode à la nature, tout comme Ha (Voici), qui se présente comme un monologue d’offrande adressé par la Terre à ceux qui la peuplent. Yabhar (Océan) est une supplique à l’océan consolateur, dont l’incommensurabilité constitue une promesse d’oubli et d’apaisement. L’orchestration demeure globalement acoustique, mais quelques sons électroniques habillent pour la première fois les chansons, comme pour évoquer par échos des problématiques plus contemporaines. Dans Laji (Migrant) et Temma (Là-bas), c’est le sort des exilés, leurs espoirs et leurs souffrances que Oum évoque, toujours avec des mots lumineux. Et dans Kemmy (Toi), la chanteuse adresse douceur et compassion aux femmes qui subissent encore des destinées imposées par le patriarcat. Oum se positionne ainsi comme une Marocaine, une Africaine et une femme du monde convaincue que les barrières culturelles pèsent moins que ce qui peut nous rassembler. Par là, elle touche au spirituel : l’envers de Daba, l’instant, n’est-il pas Abad, l’« éternel » ? Avec ce disque, Oum poursuit sa quête d’une musique universelle, reflet d’un monde troublé en même temps que baume destiné à l’apaiser, à lui transmettre un espoir infaillible.
Musiciens :
Oum : Vocals
Yacir Rami : Oud
Damian Nueva :Double Bass & Electric Bass
Camille Passeri :Trumpet & Bugle
Amar Chaoui :Percussions
Carlos Mejias : Sound design & Saxophones