Metá Metá

MM3
Sortie le 26 août 2016
Label : Jazz Village
Depuis sa création en 2008 au cœur de la scène innovante de São Paulo, Metá Metá défie les étiquettes. Les morceaux abrasifs du groupe évoluent entre jazz punk et post-rock, avec des échos africains et avant-gardistes. Ce troisième album qui va encore plus loin est aussi un cri d’alarme contre la corruption de la société brésilienne et du monde. Un souffle libertaire salutaire signé par un power trio indispensable.
Metá Metá : la bande son jazz-punk du chaos brésilien !

Formé en 2008, Metá Metá se compose de Juçara Marçal (chant), Thiago França (saxophone) et Kiko Dinucci (guitare).

Avec trois albums et deux maxis à son actif, le groupe a attiré l’attention des médias par son approche aussi novatrice qu’inattendue de la musique brésilienne. Au-delà des clichés convenus, Metá Metá combine des éléments brésiliens, africains, jazz et rock. L’influence de la culture afro-brésilienne, en particulier les religions africaines pratiquées au Brésil - le « candomblé », généralement dans les groupes issus des ethnies yoruba, fon et bantu - est un facteur important de la démarche artistique du groupe. « Metá Metá » est d’ailleurs une expression yoruba qui signifie « trois ensemble ».

Metá Metá est l’épicentre d’une nouvelle scène musicale foisonnante à São Paulo (la plus grande ville du Brésil), marquée par des rencontres d’artistes – citons par exemple Rodrigo Campos, Romulo Fróes et le groupe Passo Torto. En cinq ans, ce collectif créatif a réalisé une trentaine d’albums en collaboration avec de grandes figures emblématiques de la musique comme Tony Allen et Elza Soares. Le premier album du groupe, sobrement intitulé Metá Metá (2011), mettait en avant un son minimaliste avec peu d’instruments, entre polyphonie et silence.

Un an plus tard, leur second album Metal Metal opérait un changement radical avec un son nettement plus puissant et massif, mêlant influences brésiliennes traditionnelles, africaines, latino, free jazz, punk et avant-garde. Il fut chaleureusement accueilli par la presse nationale et internationale (citons The Guardian, The Independent, Rolling Stone, Les Inrockuptibles et Libération). Le groupe s’est produit ensuite dans de grands festivals comme Roskilde, les Transmusicales ou Mawazine, et bien sûr en tournée dans tout le Brésil.

Ce troisième album, avec comme nom de code MM3, évolue dans une autre direction et révèle de fortes influences du Maroc, d’Éthiopie, du Niger et du Mali. Enregistré en live et en deux jours, on y retrouve l’atmosphère extatique, voire cathartique, des prestations scéniques du groupe. L’album se distingue par un son très souple, des structures fluides, des nuances extrêmes et beaucoup d’improvisations. Plus sombre que le précédent tout en incitant à la danse, il décline d’étranges gammes mineures et des harmonies rugueuses, parfois à la limite du perceptible, au sein d’arrangements complexes.

Outre les collaborations avec Siba et Rodrigo Campos, l’album illustre la maturité du groupe et présente pour la première fois trois titres composés par ses trois membres. Se joignent à eux le bassiste et producteur Marcelo Cabral et le batteur Sergio Machado, deux musiciens très actifs sur la scène musicale indépendante de São Paulo.

Voilà comment les trois activistes de Metá Metá relient MM3 à l’actualité politique et sociale du Brésil :

"Notre musique est directement influencée par la crise actuelle, elle est marquée par l’angoisse et la turbulence, à la veille d’un coup d ́état. Nous sommes témoins de l’arrivée au pouvoir de la faction la plus conservatrice, réactionnaire et fasciste de la société, infectée par une haine des droits civiques récemment conquis par les femmes, les Noirs, la communauté LGBT et les plus pauvres. Une haine reprise, attisée et diffusée par les grands médias, des centaines de chaînes de télévision, de journaux d’information et de magazines, qui sont concentrés entre les mains de cinq familles richissimes et très puissantes. Drôle d’époque pour faire de la musique au Brésil mais - justement pour cette raison - il est d’autant plus important que l’art apporte son contrepoint à tant de désinformation et de haine, et laisse entrevoir la possibilité d’un monde meilleur et plus tolérant."

Kiko Dinucci, Thiago França et Juçara Marçal

MUSICIENS
 Juçara Marçal : chant
 Kiko Dinucci : guitare
 Thiago França : saxophone et flûte

_avec
 Marcelo Cabral : basse
 Sergio Machado : batterie

Produit par Juraça Marçal, Kiko Dinucci, Thiago França, Marcelo Cabral et Sergie Machado. Enregistré par Rodrigo Funai assisté de Diego Saints au RedBull Studio (São Paulo, Brésil), mars 2016

Mixé par Gustavo Lenzaà l’Estudio Navegantes, (São Paulo, Brésil), avril 2016

Masterisé par Felipe Tichauer au Redtraxx Music (Miami, USA) en mai 2016

Photo : José de Holanda Design et artwork : Kiko Dinucci