Leyla McCalla
A Day For The Hunter, A Day…
Sortie le 27 Mai 2016
Label : Jazz Village
Entre blues du bayou et folklore haïtien, les refrain intenses d’une chanteuse engagée.
Dans la lignée de son premier album Vari-Colored Songs, Leyla McCalla poursuit l’exploration multi-culturelle de ses deux pays, Haïti dont elle est originaire et les Etats-Unis où elle vit à La Nouvelle-Orléans. Héritière moderne d’Alan Lomax et marquée par l’histoire du folk américain et du jazz, elle est multi-instrumentiste et écrit et chante en anglais, en français et en créole haïtien. Qu’il s’agisse de morceaux traditionnels revisités ou de compositions originales, il flotte dans toutes ses chansons quelque chose d’intemporel, de naturel et d’intense à la fois, en même temps que des parfums essentiels de liberté et d’humanisme.
Dans la lignée de son premier album Vari-Colored Songs, Leyla McCalla poursuit l’exploration multi-culturelle de ses deux pays, Haïti dont elle est originaire et les Etats-Unis où elle vit à La Nouvelle-Orléans. Héritière moderne d’Alan Lomax et marquée par l’histoire du folk américain et du jazz, elle est multi-instrumentiste et écrit et chante en anglais, en français et en créole haïtien. Qu’il s’agisse de morceaux traditionnels revisités ou de compositions originales, il flotte dans toutes ses chansons quelque chose d’intemporel, de naturel et d’intense à la fois, en même temps que des parfums essentiels de liberté et d’humanisme.
Entre blues du bayou et folklore haïtien, les refrain intenses d’une chanteuse engagée.
Les titres qui composent A Day for the Hunter, A Day for the Prey (littéralement « Un jour pour le chasseur, un jour pour la proie ») sont directement inspirés de mon expérience personnelle de fille d’immigrants haïtiens et de ma vie en Louisiane. Mon identité haïtienne est très forte mais mon « américanéité » est tout aussi indéniable. À différentes périodes de ma vie, ce chevauchement d’identités a créé en moi un conflit déstabilisant. Quand j’ai quitté New York pour m’installer en Louisiane, j’ai trouvé quelques échos de mon héritage culturel dans les rues de La Nouvelle-Orléans : des noms familiers sur les pierres tombales, les parades de fanfares dans les rues, les haricots rouges et le riz (entre autres !). J’y ai également trouvé une culture très riche que je pourrais faire mienne et, à travers mes origines, j’ai ressenti une connexion très forte avec la musique et la culture louisianaises.
Le titre de l’album m’est venu à la lecture d’un livre de Gage Averill du même nom, lui-même tiré d’un proverbe haïtien qui fait référence aux nombreux liens entre la politique, la musique et le pouvoir en Haïti au XXème siècle. L’auteur évoque un genre de chanson né dans les années 1990, dans le sillage de la crise des réfugiés haïtiens : les boat people chantaient les peurs et les péripéties de leur périlleux voyage en mer jusqu’aux États-Unis. Voilà ce qui m’a inspiré la chanson qui donne son titre à l’album : j’ai essayé d’imaginer comment on en arrive à prendre une décision aussi difficile et de comprendre comment l’absence de choix peut infléchir l’orientation de toute une vie.
Je me suis de plus aperçu que ces mouvements massifs de populations à travers terres et mers se produisent depuis des centaines d’années et que de nombreux événements peuvent pousser les gens à quitter leurs foyers originels pour chercher une terre d’accueil. L’histoire de la Louisiane en est par bien des aspects un exemple, depuis l’arrivée des colons français et espagnols jusqu’à la venue des Acadiens, des Créoles, des esclaves mais aussi des Américains. La fondation de la Louisiane est liée de manière inextricable à la révolution haïtienne qui a donné naissance à la première nation noire indépendante en Occident. Les différentes vagues de population vers cette région remontent à des centaines d’années, ce qui fait que d’un point de vue créatif, la musique traditionnelle, ses mélodies anciennes et sa forte tradition orale étaient un point de départ tout trouvé pour explorer musicalement certaines de ces thématiques.
Pour cet album, la sagesse du proverbe A Day for the Hunter, A Day for the Prey m’a aidée à comprendre l’histoire et la culture de Haïti, mais aussi de la Louisiane et des États-Unis. Quand les fondements des systèmes politiques et des gouvernements se délitent au point même de se retourner contre leurs citoyens, le monde devient sans pitié et chacun cherche à sauver sa peau. Mes chansons illustrent cette lutte, posent la question de notre humanité et font écho à la recherche d’une vie digne d’être vécue en dépit de circonstances parfois contraires. Tantôt chasseur, tantôt chassé...
Leyla McCalla
Sacré Album de l’année 2014 par le London Sunday Times et le magazine Songlines, le premier album de Leyla McCalla, Vari-Colored Songs : A Tribute to Langston Hughes – qui comprend des poèmes de Hughes mis en musique par Leyla ainsi que des compositions originales et des chansons folkoriques haïtiennes – a profondément impressionné tous ceux qui l’ont écouté. Offbeat a ainsi jugé Vari-Colored Songs « ambitieux, profond et sublime », tandis que le Boston Globe a décrit le disque comme « à la fois sophistiqué et rare, comme un field recording en haute définition ». Le titre Heart Of Gold a été diffusé sur la National Public Radio, qui en a comparé l’instrumentation à « une nuit de solitude ». C’est peut-être le New York Times qui a le mieux cerné l’album en évoquant « des pensées graves maniées de la main la plus légère possible ».
Américano-Haïtienne chantant en français, créole haïtien et anglais, Leyla McCalla joue du violoncelle, du banjo ténor et de la guitare. Profondément influencée par les traditions créoles, cajun et haïtienne, mais aussi par le folk et le jazz américains, sa musique est à la fois directe, élégante, expressive et spirituelle. Elle résonne de trois siècles d’histoire, tout en restant étonnamment fraîche, singulière et actuelle.
Née à New York de parents immigrés haïtiens, Leyla McCalla a grandi dans une banlieue du New Jersey et a passé une partie de son adolescence à Accra au Ghana. C’est en emménageant à la Crescent City – La Nouvelle-Orléans – en 2010 que Leyla a ressenti une nouvelle connexion avec ses racines haïtiennes. Je me sens tout à fait chez moi ici : plus j’en ai appris sur l’histoire de la Louisiane et ses liens avec Haiti et la culture francophone, plus je me suis sentie – et continue de me sentir – à ma place. Ce déménagement l’a conduite à participer à Leaving Eden, album des Carolina Chocolate Drops nominé aux Grammy en 2012, ainsi qu’à de nombreuses dates de concert sur la tournée du groupe. Sa propre musique s’en est également trouvée profondément enrichie et c’est avec détermination que Leyla s’est engagée sur le chemin qui a finalement abouti à la création de Vari-Colored Songs.
Après de longues tournées aux Etats-Unis, en Europe et en Israël pour promouvoir le disque, Leyla s’est consacrée à A Day For The Hunter, A Day For The Prey, son nouvel album dont le titre, issu d’un proverbe haïtien, est également celui d’un essai de Gage Averill sur la musique populaire, le pouvoir et la politique en Haïti publié en 1997. Leyla McCalla poursuit ainsi son exploration des thèmes de la justice sociale et de la conscience panafricaine, qui ont marqué Vari-Colored Songs : Je ne peux pas m’empêcher d’être inspirée par l’histoire aussi bien que par l’actualité, explique-t-elle.
Une fois encore, Leyla mêle dans cet album des chansons en anglais, français, et en créole haïtien. A Day For the Hunter, A Day For The Prey fait également la part belle aux invités, puisqu’y figurent autour de son groupe régulier (avec Free Feral à l’alto, Jason Jurzak à la basse et Daniel Tremblay au banjo et à la guitare)@ le guitariste culte Marc Ribot, Rhiannon Giddens des Carolina Chocolate Drops, Louis Michot des Lost Bayou Ramblers et la guitariste et auteure-compositrice néo- orléanaise Sarah Quintana. Il y a beaucoup de bonnes choses autour de cet album. On y entend bien sûr de nouveaux arrangements de chansons traditionnelles, mais aussi des compositions originales, qui représentent presque un tiers des titres. J’ai très envie de continuer à développer cette partie de mon travail, et je suis très heureuse de progresser artistiquement.
MUSICIENS
● Leyla McCalla : violoncelle, banjo ténor, guitare, chant
avec
● Free Feral : alto
● Jason Jurzak : basse, sousaphone
● Daniel Tremblay : banjo à cinq cordes, guitare, ti fer, chant sur Fey-O
et la participation de
● Shaye Cohn : cornet sur Fey-O et Minis Azaka
● Rhiannon Giddens : chant sur Manman
● Louis Michot : fiddle sur Bluerunner, Les Plats sont tous mis sur la table et Peze Café
● Aurora Nealand : clarinette sur Far From Your Web, accordéon sur Peze Café
● Sarah Quintana : chant sur Salangadou
● Marc Ribot : guitare électrique sur Peze Café
Les titres qui composent A Day for the Hunter, A Day for the Prey (littéralement « Un jour pour le chasseur, un jour pour la proie ») sont directement inspirés de mon expérience personnelle de fille d’immigrants haïtiens et de ma vie en Louisiane. Mon identité haïtienne est très forte mais mon « américanéité » est tout aussi indéniable. À différentes périodes de ma vie, ce chevauchement d’identités a créé en moi un conflit déstabilisant. Quand j’ai quitté New York pour m’installer en Louisiane, j’ai trouvé quelques échos de mon héritage culturel dans les rues de La Nouvelle-Orléans : des noms familiers sur les pierres tombales, les parades de fanfares dans les rues, les haricots rouges et le riz (entre autres !). J’y ai également trouvé une culture très riche que je pourrais faire mienne et, à travers mes origines, j’ai ressenti une connexion très forte avec la musique et la culture louisianaises.
Le titre de l’album m’est venu à la lecture d’un livre de Gage Averill du même nom, lui-même tiré d’un proverbe haïtien qui fait référence aux nombreux liens entre la politique, la musique et le pouvoir en Haïti au XXème siècle. L’auteur évoque un genre de chanson né dans les années 1990, dans le sillage de la crise des réfugiés haïtiens : les boat people chantaient les peurs et les péripéties de leur périlleux voyage en mer jusqu’aux États-Unis. Voilà ce qui m’a inspiré la chanson qui donne son titre à l’album : j’ai essayé d’imaginer comment on en arrive à prendre une décision aussi difficile et de comprendre comment l’absence de choix peut infléchir l’orientation de toute une vie.
Je me suis de plus aperçu que ces mouvements massifs de populations à travers terres et mers se produisent depuis des centaines d’années et que de nombreux événements peuvent pousser les gens à quitter leurs foyers originels pour chercher une terre d’accueil. L’histoire de la Louisiane en est par bien des aspects un exemple, depuis l’arrivée des colons français et espagnols jusqu’à la venue des Acadiens, des Créoles, des esclaves mais aussi des Américains. La fondation de la Louisiane est liée de manière inextricable à la révolution haïtienne qui a donné naissance à la première nation noire indépendante en Occident. Les différentes vagues de population vers cette région remontent à des centaines d’années, ce qui fait que d’un point de vue créatif, la musique traditionnelle, ses mélodies anciennes et sa forte tradition orale étaient un point de départ tout trouvé pour explorer musicalement certaines de ces thématiques.
Pour cet album, la sagesse du proverbe A Day for the Hunter, A Day for the Prey m’a aidée à comprendre l’histoire et la culture de Haïti, mais aussi de la Louisiane et des États-Unis. Quand les fondements des systèmes politiques et des gouvernements se délitent au point même de se retourner contre leurs citoyens, le monde devient sans pitié et chacun cherche à sauver sa peau. Mes chansons illustrent cette lutte, posent la question de notre humanité et font écho à la recherche d’une vie digne d’être vécue en dépit de circonstances parfois contraires. Tantôt chasseur, tantôt chassé...
Leyla McCalla
Sacré Album de l’année 2014 par le London Sunday Times et le magazine Songlines, le premier album de Leyla McCalla, Vari-Colored Songs : A Tribute to Langston Hughes – qui comprend des poèmes de Hughes mis en musique par Leyla ainsi que des compositions originales et des chansons folkoriques haïtiennes – a profondément impressionné tous ceux qui l’ont écouté. Offbeat a ainsi jugé Vari-Colored Songs « ambitieux, profond et sublime », tandis que le Boston Globe a décrit le disque comme « à la fois sophistiqué et rare, comme un field recording en haute définition ». Le titre Heart Of Gold a été diffusé sur la National Public Radio, qui en a comparé l’instrumentation à « une nuit de solitude ». C’est peut-être le New York Times qui a le mieux cerné l’album en évoquant « des pensées graves maniées de la main la plus légère possible ».
Américano-Haïtienne chantant en français, créole haïtien et anglais, Leyla McCalla joue du violoncelle, du banjo ténor et de la guitare. Profondément influencée par les traditions créoles, cajun et haïtienne, mais aussi par le folk et le jazz américains, sa musique est à la fois directe, élégante, expressive et spirituelle. Elle résonne de trois siècles d’histoire, tout en restant étonnamment fraîche, singulière et actuelle.
Née à New York de parents immigrés haïtiens, Leyla McCalla a grandi dans une banlieue du New Jersey et a passé une partie de son adolescence à Accra au Ghana. C’est en emménageant à la Crescent City – La Nouvelle-Orléans – en 2010 que Leyla a ressenti une nouvelle connexion avec ses racines haïtiennes. Je me sens tout à fait chez moi ici : plus j’en ai appris sur l’histoire de la Louisiane et ses liens avec Haiti et la culture francophone, plus je me suis sentie – et continue de me sentir – à ma place. Ce déménagement l’a conduite à participer à Leaving Eden, album des Carolina Chocolate Drops nominé aux Grammy en 2012, ainsi qu’à de nombreuses dates de concert sur la tournée du groupe. Sa propre musique s’en est également trouvée profondément enrichie et c’est avec détermination que Leyla s’est engagée sur le chemin qui a finalement abouti à la création de Vari-Colored Songs.
Après de longues tournées aux Etats-Unis, en Europe et en Israël pour promouvoir le disque, Leyla s’est consacrée à A Day For The Hunter, A Day For The Prey, son nouvel album dont le titre, issu d’un proverbe haïtien, est également celui d’un essai de Gage Averill sur la musique populaire, le pouvoir et la politique en Haïti publié en 1997. Leyla McCalla poursuit ainsi son exploration des thèmes de la justice sociale et de la conscience panafricaine, qui ont marqué Vari-Colored Songs : Je ne peux pas m’empêcher d’être inspirée par l’histoire aussi bien que par l’actualité, explique-t-elle.
Une fois encore, Leyla mêle dans cet album des chansons en anglais, français, et en créole haïtien. A Day For the Hunter, A Day For The Prey fait également la part belle aux invités, puisqu’y figurent autour de son groupe régulier (avec Free Feral à l’alto, Jason Jurzak à la basse et Daniel Tremblay au banjo et à la guitare)@ le guitariste culte Marc Ribot, Rhiannon Giddens des Carolina Chocolate Drops, Louis Michot des Lost Bayou Ramblers et la guitariste et auteure-compositrice néo- orléanaise Sarah Quintana. Il y a beaucoup de bonnes choses autour de cet album. On y entend bien sûr de nouveaux arrangements de chansons traditionnelles, mais aussi des compositions originales, qui représentent presque un tiers des titres. J’ai très envie de continuer à développer cette partie de mon travail, et je suis très heureuse de progresser artistiquement.
MUSICIENS
● Leyla McCalla : violoncelle, banjo ténor, guitare, chant
avec
● Free Feral : alto
● Jason Jurzak : basse, sousaphone
● Daniel Tremblay : banjo à cinq cordes, guitare, ti fer, chant sur Fey-O
et la participation de
● Shaye Cohn : cornet sur Fey-O et Minis Azaka
● Rhiannon Giddens : chant sur Manman
● Louis Michot : fiddle sur Bluerunner, Les Plats sont tous mis sur la table et Peze Café
● Aurora Nealand : clarinette sur Far From Your Web, accordéon sur Peze Café
● Sarah Quintana : chant sur Salangadou
● Marc Ribot : guitare électrique sur Peze Café