L’Amazone

Le chant des fleuves
Sortie 25 octobre 2019
Label : Accords Croisés
Les musiques du monde semblent souvent suivre le cours immuable de la tradition. Celle-ci, pourtant, se gonfle d’alluvions diverses, se gorge d’affluents tumultueux et sort quelques fois de son lit comme le fait un fleuve. Il faut penser au Nil, au Mississippi, au Niger, au Gange ou au Danube…

Ces fleuves charrient de multiples courants nourris d’une infinité de paysages et de vies croisés tout au long d’un voyage incessant. Il suffit de se rappeler les musiques qui se confient à ces fleuves tout au long de leurs trajets. Elles s’alimentent de leur course et elles s’abreuvent de leur mouvement perpétuel. Le chant des fleuves vous propose d’explorer le cours des musiques qui s’épanouissent au bord de ces eaux ancestrales. L’Amazone en est le troisième volume après le Nil (2012) et le Mississippi (2014).

Une remontée en musique de l’Amazone, le fleuve le plus puissant de la planète, de la guitarrada brésilienne aux complaintes des hauts-plateaux du Pérou, en passant par la chanson colombienne et des enregistrements de tribus amérindiennes. A vos pagaies !
Après le Nil et le Mississippi, Accords Croisés consacre le troisième volume de sa série « Le chant des fleuves » à l’Amazone.

En 27 titres, cette double compilation au format longbox permet une remontée du plus puissant des cours d’eau de la planète. De fait, la force de l’Amazone n’a d’égal que l’inventivité des peuples qui vivent à ses côtés. Leurs musiques, qui restent encore mal connues du grand public, pourraient commencer à éveiller son intérêt, comme le fait Dona Onete, une sémillante chanteuse octogénaire. C’est justement cette artiste amazonienne à la personnalité attachante qui donne le signal du départ, lançant une passionnante exploration musicale de près de deux heures. Après le carimbó de la côte brésilienne, la compilation file au rythme de la guitarrada, dépaysante musique instrumentale jouée sur des guitares électriques, vers l’intérieur des terres. A Parintins, l’auditeur danse au son des tambours du boi-bumbá, le bœuf sacré dont le culte rivalise d’intensité avec les plus grands carnavals. A Manaus, il se love dans le folk chaudement psychédélique de Luneta Mágica. Plus loin, il découvre la ritournelle d’une fillette awajún, le chant de chamanes karitiana et yanomami, ainsi que la poignante complainte d’une militante amérindienne, Djuena Tikuna. De l’autre côté de la frontière résonne l’entêtante cumbia péruvienne. Plus haut s’élèvent les notes aiguës des guitares et des charangos dont on joue aux pieds des Andes, là où l’Amazone prend sa source.

Cette compilation (soutenue par une association écologiste) tombe à point nommé. A l’heure où l’Amazonie est au cœur de l’actualité, elle permet d’approcher ses habitants, de les écouter danser, rire ou pleurer, et de partager avec eux un instant leurs chagrins et leurs joies.