Julien Daïan
Suppose It Is Butter
Sortie le 8 novembre 2024
Label: French Paradox
Julien Daian nous revient avec un nouvel opus, “Suppose it is butter”, citation énigmatique extirpée d’un poème de Gertrude Stein qui donne le ton à ce voyage musical iconoclaste. Fidèle à sa recette unique, il concocte un cocktail détonnant de collaborations surprenantes, de titres inattendus et d’influences qu’on ne veut plus citer, refusant de se laisser enfermer dans une seule case.
Julien Daian nous revient avec un nouvel opus, “Suppose it is butter”, citation énigmatique extirpée d’un poème de Gertrude Stein qui donne le ton à ce voyage musical iconoclaste. Fidèle à sa recette unique, il concocte un cocktail détonnant de collaborations surprenantes, de titres inattendus et d’influences qu’on ne veut plus citer, refusant de se laisser enfermer dans une seule case.
C’est ainsi que s’ouvre cet opus, en un bouquet d’accords frais et vibrants de pure pop & jazz, un smoothie banane-butternut caressant les papilles auditives. “Bartz is a kid again”, clame le titre, clin d’œil nostalgique au funk flamboyant de Gary Bartz, aux coupes afro, à un Harlem idéalisé. Un voyage temporel qui se poursuit avec “The play you play away”, un titre ambiant & down tempo inspiré du New-York underground de Sam Wilkes et des Lounge Lisard. Winston McAnuff y déploie ses mélopées dans un registre soul et atmosphérique si étonnant. Un envoûtement qui se mue en une apothéose électro-festive sur le titre qui concluera l’album, « Clubbing with the watcher”, où Daïan se mue en maître de cérémonie de soirée festive et incantatoire.
Après Serge Gainsbourg sur l’album “Cut-up”, c’est Daniel Auteuil que l’on croise furtivement en ce lendemain de fête, prêtant sa voix pour “Les musiciens dorment le matin”. Le sommeil y’est agité, saturé peut-être de revers plus sombres et d’errements nocturnes. Mais trop vieux pour changer, Daian s’éveille bientôt sur “The Real McBuck”, hommage officiel à Buckshot LeFonque. Armé d’une paire de denim de confection japonaise, de riffs New-Yorkais et de scratches vieille école, il nous transporte avec le rappeur Biship Chasten au cœur des années 90, à l’époque où le duo Marsalis / Premier a changé sa vie. Biship Chasten, on le retrouvera soutenu par l’indestructible Roger Raspail sur “Caïman Barbu” avec Alex Tassel à la trompette dans un rythme qui s’accélère et se cubanise. L’ambiance devient plus frénétique, la fête continue mais se déplace, Daïan remplit son melting-pot. Et puis on s’émeut dès les premières notes de la berceuse cos- mique “Belli Bless Tune”, une ballade intra-utérine composée par l’artiste quelques semaines avant la naissance de sa fille dans laquelle sound-design et échos cardiaques originaux se mêlent harmonieusement, créant une atmosphère unique et touchante. La pièce s’enchaîne ensuite avec “Romancing the Stone” en relecture cinématographique échevelée. Une élec- tro hybride entre Squarepusher et Zappa relevée d’un zeste de smooth-jazz dans lequel on discerne le brushing de Michael Douglas. Le voyage musical s’achève momentanéement avec “Lunar Glow in the Lagoon”. Cette composition hypnotique puise ses influences dans le jazz insulaire, le skank reggae et les chœurs brésiliensavec un je-ne-sais-quoi d’à la française. On y reconnaît l’empreinte de maîtres tels que Nana Vasconcelos ou Milton Nascimento. Les frontières musicales se dissolvent, lais- sant place à un mélange enchanteur qui invite à l’évasion.
Daïan nous affirme qu’il fait du Melting’Jazz on est d’accord, on est toujours d’accord. Il nous dit qu’il est Dadaïste et on lui répond qu’il est Daïaniste. On ne comprendra pas tout, on se laissera surprendre puis porter sans réfléchir en battant de la semelle, c’est bien un album de Julien Daïan.
C’est ainsi que s’ouvre cet opus, en un bouquet d’accords frais et vibrants de pure pop & jazz, un smoothie banane-butternut caressant les papilles auditives. “Bartz is a kid again”, clame le titre, clin d’œil nostalgique au funk flamboyant de Gary Bartz, aux coupes afro, à un Harlem idéalisé. Un voyage temporel qui se poursuit avec “The play you play away”, un titre ambiant & down tempo inspiré du New-York underground de Sam Wilkes et des Lounge Lisard. Winston McAnuff y déploie ses mélopées dans un registre soul et atmosphérique si étonnant. Un envoûtement qui se mue en une apothéose électro-festive sur le titre qui concluera l’album, « Clubbing with the watcher”, où Daïan se mue en maître de cérémonie de soirée festive et incantatoire.
Après Serge Gainsbourg sur l’album “Cut-up”, c’est Daniel Auteuil que l’on croise furtivement en ce lendemain de fête, prêtant sa voix pour “Les musiciens dorment le matin”. Le sommeil y’est agité, saturé peut-être de revers plus sombres et d’errements nocturnes. Mais trop vieux pour changer, Daian s’éveille bientôt sur “The Real McBuck”, hommage officiel à Buckshot LeFonque. Armé d’une paire de denim de confection japonaise, de riffs New-Yorkais et de scratches vieille école, il nous transporte avec le rappeur Biship Chasten au cœur des années 90, à l’époque où le duo Marsalis / Premier a changé sa vie. Biship Chasten, on le retrouvera soutenu par l’indestructible Roger Raspail sur “Caïman Barbu” avec Alex Tassel à la trompette dans un rythme qui s’accélère et se cubanise. L’ambiance devient plus frénétique, la fête continue mais se déplace, Daïan remplit son melting-pot. Et puis on s’émeut dès les premières notes de la berceuse cos- mique “Belli Bless Tune”, une ballade intra-utérine composée par l’artiste quelques semaines avant la naissance de sa fille dans laquelle sound-design et échos cardiaques originaux se mêlent harmonieusement, créant une atmosphère unique et touchante. La pièce s’enchaîne ensuite avec “Romancing the Stone” en relecture cinématographique échevelée. Une élec- tro hybride entre Squarepusher et Zappa relevée d’un zeste de smooth-jazz dans lequel on discerne le brushing de Michael Douglas. Le voyage musical s’achève momentanéement avec “Lunar Glow in the Lagoon”. Cette composition hypnotique puise ses influences dans le jazz insulaire, le skank reggae et les chœurs brésiliensavec un je-ne-sais-quoi d’à la française. On y reconnaît l’empreinte de maîtres tels que Nana Vasconcelos ou Milton Nascimento. Les frontières musicales se dissolvent, lais- sant place à un mélange enchanteur qui invite à l’évasion.
Daïan nous affirme qu’il fait du Melting’Jazz on est d’accord, on est toujours d’accord. Il nous dit qu’il est Dadaïste et on lui répond qu’il est Daïaniste. On ne comprendra pas tout, on se laissera surprendre puis porter sans réfléchir en battant de la semelle, c’est bien un album de Julien Daïan.
Toujours tonique, adulte désormais attitré, trublion officiel du Jazz Français, Julien Daïan est le touche-à-tout qui arpente depuis les années 2000 le paysage musical francophone. Saxophoniste dédié, il crée sans préméditation son propre groupe en 2005 : le Julien Daïan Quintet. La bande donne vie à 2 albums d’un jazz incontesté qu’elle mâtine d’une musique électronique qui se couche tard, de hip-hop d’inspiration new-yorkaise et de la vibration ethnique de ces musiciens qui cherchent toujours ailleurs les racines de leur propre son.
Anxieux depuis 2013, l’année de son deuxième disque, Julien Daïan consolide de nouvelles compositions en terre natale puis à l’étranger grâce à deux années de tournée. Il y teste des choix créatifs, adapte les tempos, nourri les line-up. Rassuré en concert par l’accueil de la fosse, il retourne en studio et change de sujet : mettant le jazz en pause il crée un nouveau projet. Cette fois-ci, ils ne seront que trois : un rappeur new-yorkais à la voix rocailleuse, un beatmaker pubard électro-parigo, et lui, compositeur dispersé mais de talent, au doigté de musicien. Ils bouclent leur album en un temps record mais sèchent sur le nom du groupe. Julien Daïan descend le trouver au bistrot, signe le disque chez Antipodes Musique, et “Coolangatta” sort en Février 2020.
Inspiré un soir par sa parka séchant près du comptoir et la posture de Guy Debord, il en profite pour monter le projet punk et néo-situ Vanilla Sax and the Radiators avec deux partenaires de cœur : Octave Ducasse et Tommaso Montagnani. Ensemble, ils installent en live des ambiances contemporaines flattant les instincts inavoués des auditeurs et génèrent des bilans financiers négatifs. Soucieux de rétablir son équilibre budgétaire, il monte alors avec Maxime Jean-Louis les sessions de l’Otarie Club (honk! honk!) et son Quintet hard-bop déluré tout en entretenant un réseau musical efficace. Il y soutient des sessions de studios pour artistes et producteurs, à la composition comme à l’anche de sax. C’est un échec : l’estime suit mais pas le porte-monnaie. Il décide alors de s’adonner à la musique à l’image. Il enchaîne les contrats publicitaires pour les plus beaux comptes francophones, de l’Oreal, à Renault en passant par SFR. Il prend ensuite ses positions dans le PAF et signe des compositions pour “Secret d’histoire”, “C’est bon à savoir”, des court-métrages et des films d’animations.
Conjointement à sa carrière de musicien, Julien crée en 2016 le festival Jazz in Bandol. Il y dirige une nouvelle expérience de construction artistique. C’est une belle rencontre que celle-ci, celle du créatif et du sensible. Dans cet esprit, il ouvre le label French Paradox, associé au producteur et chef d’entreprise Yacine Bouzidi. C’est un projet léger et ambitieux qui soutient la création d’un jazz éclectique et mature, sans limitations de style. Y sont publiés les premiers albums du pilote de ligne Benjamin Petit, de Daniel Auteuil, — Gaetan Roussel à la réalisation, excusez du peu — et ceux du Tropical Jazz Trio (Patrice Caratini, Alain Jean-Marie et Roger Raspail), déja culte, puissamment ancré dans ses racines et instantanément Prix Charles Cros 2020. Plus florissant que jamais, le label voit aussi naître le quatrième album du saxophoniste “électrique” Guillaume Perret. French paradox assure enfin les premiers albums du jeune batteur virtuose Raphaël Pannier rentrant tout juste de New-York. C’est la naissance de l’album “Faune”, un succès confirmé en collaboration avec Acid Pauli par le nom moins streamé “Letter to a friend”.
En 2021, Julien Daïan retourne au sax et à la compo. Il publie “Cut-Up”, un album serti de collaborations exemplaires : Luciano, Mickey General, Serge Gainsbourg, Alex Tassel, Kyioshi Tsuzuki, Sylvain Gontard et Guillaume Perret. Le melting-pot fonctionne toujours, la preuve : le disque est à la fois plébiscité par le pré-post-punk Iggy Pop et certifié sélection FIP 2023.
Aujourd’hui, Julien Daïan se consacre à son quatrième album, “Suppose it is Butter”. On y reconnaît sa patte singulière. Des mélodies directes et efficaces, des morceaux plan-séquence qui s’enchaînent comme autant de visions d’un univers complexe et toujours la même obsession. La folie d’emporter l’auditeur sur le dance-floor comme à la fenêtre d’un bus Greyhound. On y retrouve son sens du collectif et la conscience que composer c’est appuyer un hommage : les classiques Winston McAnuff et Daniel Auteuil sont de la partie, l’héritier Biship Chasten aussi. “Suppose it is butter” est le disque de celui qui n’avait pas tout dit. On écoute, on danse, on forward.
Anxieux depuis 2013, l’année de son deuxième disque, Julien Daïan consolide de nouvelles compositions en terre natale puis à l’étranger grâce à deux années de tournée. Il y teste des choix créatifs, adapte les tempos, nourri les line-up. Rassuré en concert par l’accueil de la fosse, il retourne en studio et change de sujet : mettant le jazz en pause il crée un nouveau projet. Cette fois-ci, ils ne seront que trois : un rappeur new-yorkais à la voix rocailleuse, un beatmaker pubard électro-parigo, et lui, compositeur dispersé mais de talent, au doigté de musicien. Ils bouclent leur album en un temps record mais sèchent sur le nom du groupe. Julien Daïan descend le trouver au bistrot, signe le disque chez Antipodes Musique, et “Coolangatta” sort en Février 2020.
Inspiré un soir par sa parka séchant près du comptoir et la posture de Guy Debord, il en profite pour monter le projet punk et néo-situ Vanilla Sax and the Radiators avec deux partenaires de cœur : Octave Ducasse et Tommaso Montagnani. Ensemble, ils installent en live des ambiances contemporaines flattant les instincts inavoués des auditeurs et génèrent des bilans financiers négatifs. Soucieux de rétablir son équilibre budgétaire, il monte alors avec Maxime Jean-Louis les sessions de l’Otarie Club (honk! honk!) et son Quintet hard-bop déluré tout en entretenant un réseau musical efficace. Il y soutient des sessions de studios pour artistes et producteurs, à la composition comme à l’anche de sax. C’est un échec : l’estime suit mais pas le porte-monnaie. Il décide alors de s’adonner à la musique à l’image. Il enchaîne les contrats publicitaires pour les plus beaux comptes francophones, de l’Oreal, à Renault en passant par SFR. Il prend ensuite ses positions dans le PAF et signe des compositions pour “Secret d’histoire”, “C’est bon à savoir”, des court-métrages et des films d’animations.
Conjointement à sa carrière de musicien, Julien crée en 2016 le festival Jazz in Bandol. Il y dirige une nouvelle expérience de construction artistique. C’est une belle rencontre que celle-ci, celle du créatif et du sensible. Dans cet esprit, il ouvre le label French Paradox, associé au producteur et chef d’entreprise Yacine Bouzidi. C’est un projet léger et ambitieux qui soutient la création d’un jazz éclectique et mature, sans limitations de style. Y sont publiés les premiers albums du pilote de ligne Benjamin Petit, de Daniel Auteuil, — Gaetan Roussel à la réalisation, excusez du peu — et ceux du Tropical Jazz Trio (Patrice Caratini, Alain Jean-Marie et Roger Raspail), déja culte, puissamment ancré dans ses racines et instantanément Prix Charles Cros 2020. Plus florissant que jamais, le label voit aussi naître le quatrième album du saxophoniste “électrique” Guillaume Perret. French paradox assure enfin les premiers albums du jeune batteur virtuose Raphaël Pannier rentrant tout juste de New-York. C’est la naissance de l’album “Faune”, un succès confirmé en collaboration avec Acid Pauli par le nom moins streamé “Letter to a friend”.
En 2021, Julien Daïan retourne au sax et à la compo. Il publie “Cut-Up”, un album serti de collaborations exemplaires : Luciano, Mickey General, Serge Gainsbourg, Alex Tassel, Kyioshi Tsuzuki, Sylvain Gontard et Guillaume Perret. Le melting-pot fonctionne toujours, la preuve : le disque est à la fois plébiscité par le pré-post-punk Iggy Pop et certifié sélection FIP 2023.
Aujourd’hui, Julien Daïan se consacre à son quatrième album, “Suppose it is Butter”. On y reconnaît sa patte singulière. Des mélodies directes et efficaces, des morceaux plan-séquence qui s’enchaînent comme autant de visions d’un univers complexe et toujours la même obsession. La folie d’emporter l’auditeur sur le dance-floor comme à la fenêtre d’un bus Greyhound. On y retrouve son sens du collectif et la conscience que composer c’est appuyer un hommage : les classiques Winston McAnuff et Daniel Auteuil sont de la partie, l’héritier Biship Chasten aussi. “Suppose it is butter” est le disque de celui qui n’avait pas tout dit. On écoute, on danse, on forward.