Hugh Masekela
Phola
Sortie le 26 octobre 2009
Label : World Connection
Icône et héros du jazz dans son Afrique du Sud natale, le trompettiste Hugh Masekela se montre en grande forme sur « Phola », son trente-cinquième album solo, le second pour le label Four Quarters. Produit par le talentueux multi-instrumentiste Erik Paliani, on y entend la voix caractéristique d’Hugh Masekela ainsi que les sonorités chaudes de son bugle, sur une série de chansons détendues, cocktails de jazz, R&B, Afro-beat et de musique de township. Des instrumentaux enlevés comme « Mwanayu Wakula » ou le groovy « Moz » (un morceau tout aussi accrocheur que « Grazing in the Grass » son tube de 1968) à des chansons aux vocaux entraînants comme « Ghana, » « Bring It Back Home » ou l’autobiographique « Sonnyboy », Masekela nous offre avec « Phola » (terme sud-africain signifiant aller bien, apaiser, se reposer et se laisser aller), un album au charme à l’ancienne et à l’enthousiasme de gamin.
Artiste vénéré ayant travaillé au fil de ces quarante-cinq dernières années avec de nombreux producteurs de renom, Hugh Masekela a été cette fois-ci heureux de s’associer au jeune producteur Paliani. "Après avoir entendu son travail pour d’autres musiciens - le premier album de Zama Jobe, l’album de Mavo Salomon – et apprécié son jeu de guitare sur scène derrière d’autres artistes, j’ai été convaincu qu’Erik était la personne qui allait m’aider à obtenir ce que je souhaitais pour mon projet" raconte Hugh. "Erik et son collaborateur Ezra Erasmus se sont concentrés sur l’élaboration d’une atmosphère musicale calme, aux dimensions sans limites. Ce sont tous deux des artistes virtuoses dotés d’un incroyable sens de l’humour. Et aussi des érudits, connaissant toutes les musiques et qui travaillent dans le plus grand respect pour la musique."
Hugh ajoute "Erik et Ezra se sont efforcés d’accompagner mes interprétations sans imposer leurs propres visions de ce qu’elles devraient être. Les qualités que j’ai essayé de transmettre sont la simplicité, l’accessibilité, l’honnêteté, la transparence, la bonne musique et une simple prise de conscience.
Tous ensemble, ils communiquent une vraie joie de township sur les séduisants "Malungelo" et "Ghana," au tempo 12/8, dans lesquels Masekela chante les détails de sa rencontre avec sa femme Elinam, révélant l’influence de chanteurs aussi éminents Harry Belafonte et Salif Keita. Il explique comment "Weather" parle de la pollution, du changement climatique, du profit et de la cupidité en lieu et place d’une Terre sûre, de la destruction de l’écologie. L’autobiographique "Sonnyboy" incite les parents à aider leurs enfants à trouver leur muse, et à ne pas les empêcher de poursuivre la carrière qu’ils se sont choisis. Son associé Stewart Levine (partenaire et producteur depuis les années "Grazing in the Grass") est invité, à la clarinette, sur "Moz", un instrumental poly-rythmique et funky.
La voix de Masekela sur "Hunger" est particulièrement émouvante. "Cette chanson parle de la faim et des conflits dans le monde, en particulier en Afrique," dit-il. "Elle dénonce aussi les mensonges et les promesses non tenues des politiciens, comment l’Afrique a été prise en otage par des leaders malhonnêtes, et comment ceux qui votent sont oubliés dès les élections passées. C’est un appel pour un retour aux valeurs traditionnelles et au respect des Anciens". Il explique que "Bring It Back Home" parle du devoir des politiciens de se remettre au service des gens qui les ont élus, au lieu de se montrer auto-satisfaits, avides et menteurs ».
Nouvelle offrande typiquement groovy et politiquement engagée du vieil homme d’état sud africain du jazz, "Phola" est un manifeste rythmique et mélodique qui procure autant de nourriture spirituelle qu’il pousse irrésistiblement sur la piste de danse ceux qui l’écoutent.
Né le 4 avril 1939 à Witbank an Afrique du Sud, Masekela commence à chanter et à jouer du piano enfant, mais à 14 ans il choisit la trompette, après avoir vu le film hollywoodien "Young Man With A Horn", dans lequel l’acteur Kirk Douglas interprète le rôle du légendaire trompettiste de jazz américain Bix Beiderbecke. Après s’être fait offrir une trompette par l’archevêque Trevor Huddleston, le chapelain anti-apartheid de l’école secondaire St. Peters, le jeune Hugh s’immerge dans l’écoute de 78 tours de stars américaines, Louis Armstrong, Jelly Roll Morton, Chick Webb, Duke Ellington, Count Basie, Coleman Hawkins, Cab Calloway, Fats Waller, Sarah Vaughan, Louis Jordan, Billie Holiday et Charlie Christian. A la fin de l’adolescence, il commence à prendre modèle sur les trompettistes de be-bop, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Clifford Brown et Kenny Dorham, tout en intégrant l’influence d’Oscar Peterson, Dave Brubeck, Paul Desmond, Stan Getz, Gerry Mulligan, Chet Baker, Bud Powell, John Coltrane, Cannonball Adderley, Horace Silver, Art Blakey, Lee Morgan, Freddie Hubbard et Chet Baker.
Après avoir appris les rudiments de la trompette, Masekela rejoint le Huddleston Jazz Band, le tout premier orchestre de jeunes en Afrique du Sud, avant d’aller jouer dans d’autres formations, dirigées par Zakes Nkosi, Ntemi Piliso, Elijah Nkwanyana et Kippie Moeketsi. Puis, en 1956, il rejoint l’African Jazz Revue de Alfred Herbert. Fin 1959, il forme, avec le pianiste Dollar Brand (qui deviendra plus tard Abdullah Ibrahim), les Jazz Epistles, qui sera le premier groupe africain de jazz à enregistrer un album. En 1960, Masekela fuit l’Etat ségrégationniste d’Afrique du Sud et part résider à Londres, où il étudie à la prestigieuse Guildhall School of Music. Deux ans plus tard, il publie son premier album solo "Trumpet Africaine" sur le label Mercury.
En 1964, il épouse la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba et perce l’année suivante avec l’album "The Americanization of Ooga Booga". En 1966, le trompettiste part habiter à Los Angeles et y enregistre "The Emancipation of Hugh Masekela", dont le titre était peut-être une allusion à peine voilée à son divorce d’avec Makeba. Le succès massif en 1968 de son hit radio "Grazing in the Grass," vendu à plus de quatre millions d’exemplaires à travers le monde, fait de Masekela une star internationale. En 1970 il fonde, avec son partenaire et producteur Stewart Levine, Chisa Records, une sous-marque de la Motown, où paraissent ses enregistrements comme ceux des Crusaders, de Letta Mbulu et de Monk Montgomery. Chisa publiera environ sept albums, parmi lesquels son "Own Reconstruction" en 1970 et « Hugh Masekela and the Union of South Africa" en 1971, avant que le label ne s’arrête. Masekela et Levine relocalisent leurs activités chez Blue Thumb Records (1972-74), période pendant laquelle le trompettiste creuse plus profondément son héritage jazz africain, comme on peut l’entendre sur "Home Is Where The Music Is" en 1972 (enregistré avec le cuivre africain Dudu Pukwana), "Masekela Introducing Hedzoleh Sounds" en 1973 et "I Am Not Afraid" (1974), très coloré d’afro-beat.
Masekela continue de produire des hits tout au long des 70’s, et au début des 80’s publie quelques albums forts pour le label britannique Jive Records, dont "Techno-Bush" en 1984. Plus tard, il crée, avec l’auteur dramatique et compositeur Mbongeni Ngema la comédie musicale "Sarafina", qui rencontre un grand succès à Broadway en 1988. Après avoir été engagé par Paul Simon pour la tournée "Graceland", au sein de laquelle se trouvaient un grand nombre d’éminents musiciens africains, dont Ladysmith Black Mambazo et Miriam Makeba, Masekela retourne dans son pays à la suite de la libération de Nelson Mandela en 1990. Il y publie sur la décade une série d’enregistrements au style d’afro-beat de township engagé, dont "Beatin’ Around de Bush" en 1992, "Reconstruction" (1994), "Black to the Future" (1998) et "Note of Life" (1999). Il rencontre à nouveau le succès les années suivantes avec "Time on Columbia" en 2002, "Revival on Heads Up" (2005) et "Live at the Market Theatre" en 2007 pour ses débuts chez Four Quarters.
Hugh ajoute "Erik et Ezra se sont efforcés d’accompagner mes interprétations sans imposer leurs propres visions de ce qu’elles devraient être. Les qualités que j’ai essayé de transmettre sont la simplicité, l’accessibilité, l’honnêteté, la transparence, la bonne musique et une simple prise de conscience.
Tous ensemble, ils communiquent une vraie joie de township sur les séduisants "Malungelo" et "Ghana," au tempo 12/8, dans lesquels Masekela chante les détails de sa rencontre avec sa femme Elinam, révélant l’influence de chanteurs aussi éminents Harry Belafonte et Salif Keita. Il explique comment "Weather" parle de la pollution, du changement climatique, du profit et de la cupidité en lieu et place d’une Terre sûre, de la destruction de l’écologie. L’autobiographique "Sonnyboy" incite les parents à aider leurs enfants à trouver leur muse, et à ne pas les empêcher de poursuivre la carrière qu’ils se sont choisis. Son associé Stewart Levine (partenaire et producteur depuis les années "Grazing in the Grass") est invité, à la clarinette, sur "Moz", un instrumental poly-rythmique et funky.
La voix de Masekela sur "Hunger" est particulièrement émouvante. "Cette chanson parle de la faim et des conflits dans le monde, en particulier en Afrique," dit-il. "Elle dénonce aussi les mensonges et les promesses non tenues des politiciens, comment l’Afrique a été prise en otage par des leaders malhonnêtes, et comment ceux qui votent sont oubliés dès les élections passées. C’est un appel pour un retour aux valeurs traditionnelles et au respect des Anciens". Il explique que "Bring It Back Home" parle du devoir des politiciens de se remettre au service des gens qui les ont élus, au lieu de se montrer auto-satisfaits, avides et menteurs ».
Nouvelle offrande typiquement groovy et politiquement engagée du vieil homme d’état sud africain du jazz, "Phola" est un manifeste rythmique et mélodique qui procure autant de nourriture spirituelle qu’il pousse irrésistiblement sur la piste de danse ceux qui l’écoutent.
Né le 4 avril 1939 à Witbank an Afrique du Sud, Masekela commence à chanter et à jouer du piano enfant, mais à 14 ans il choisit la trompette, après avoir vu le film hollywoodien "Young Man With A Horn", dans lequel l’acteur Kirk Douglas interprète le rôle du légendaire trompettiste de jazz américain Bix Beiderbecke. Après s’être fait offrir une trompette par l’archevêque Trevor Huddleston, le chapelain anti-apartheid de l’école secondaire St. Peters, le jeune Hugh s’immerge dans l’écoute de 78 tours de stars américaines, Louis Armstrong, Jelly Roll Morton, Chick Webb, Duke Ellington, Count Basie, Coleman Hawkins, Cab Calloway, Fats Waller, Sarah Vaughan, Louis Jordan, Billie Holiday et Charlie Christian. A la fin de l’adolescence, il commence à prendre modèle sur les trompettistes de be-bop, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Clifford Brown et Kenny Dorham, tout en intégrant l’influence d’Oscar Peterson, Dave Brubeck, Paul Desmond, Stan Getz, Gerry Mulligan, Chet Baker, Bud Powell, John Coltrane, Cannonball Adderley, Horace Silver, Art Blakey, Lee Morgan, Freddie Hubbard et Chet Baker.
Après avoir appris les rudiments de la trompette, Masekela rejoint le Huddleston Jazz Band, le tout premier orchestre de jeunes en Afrique du Sud, avant d’aller jouer dans d’autres formations, dirigées par Zakes Nkosi, Ntemi Piliso, Elijah Nkwanyana et Kippie Moeketsi. Puis, en 1956, il rejoint l’African Jazz Revue de Alfred Herbert. Fin 1959, il forme, avec le pianiste Dollar Brand (qui deviendra plus tard Abdullah Ibrahim), les Jazz Epistles, qui sera le premier groupe africain de jazz à enregistrer un album. En 1960, Masekela fuit l’Etat ségrégationniste d’Afrique du Sud et part résider à Londres, où il étudie à la prestigieuse Guildhall School of Music. Deux ans plus tard, il publie son premier album solo "Trumpet Africaine" sur le label Mercury.
En 1964, il épouse la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba et perce l’année suivante avec l’album "The Americanization of Ooga Booga". En 1966, le trompettiste part habiter à Los Angeles et y enregistre "The Emancipation of Hugh Masekela", dont le titre était peut-être une allusion à peine voilée à son divorce d’avec Makeba. Le succès massif en 1968 de son hit radio "Grazing in the Grass," vendu à plus de quatre millions d’exemplaires à travers le monde, fait de Masekela une star internationale. En 1970 il fonde, avec son partenaire et producteur Stewart Levine, Chisa Records, une sous-marque de la Motown, où paraissent ses enregistrements comme ceux des Crusaders, de Letta Mbulu et de Monk Montgomery. Chisa publiera environ sept albums, parmi lesquels son "Own Reconstruction" en 1970 et « Hugh Masekela and the Union of South Africa" en 1971, avant que le label ne s’arrête. Masekela et Levine relocalisent leurs activités chez Blue Thumb Records (1972-74), période pendant laquelle le trompettiste creuse plus profondément son héritage jazz africain, comme on peut l’entendre sur "Home Is Where The Music Is" en 1972 (enregistré avec le cuivre africain Dudu Pukwana), "Masekela Introducing Hedzoleh Sounds" en 1973 et "I Am Not Afraid" (1974), très coloré d’afro-beat.
Masekela continue de produire des hits tout au long des 70’s, et au début des 80’s publie quelques albums forts pour le label britannique Jive Records, dont "Techno-Bush" en 1984. Plus tard, il crée, avec l’auteur dramatique et compositeur Mbongeni Ngema la comédie musicale "Sarafina", qui rencontre un grand succès à Broadway en 1988. Après avoir été engagé par Paul Simon pour la tournée "Graceland", au sein de laquelle se trouvaient un grand nombre d’éminents musiciens africains, dont Ladysmith Black Mambazo et Miriam Makeba, Masekela retourne dans son pays à la suite de la libération de Nelson Mandela en 1990. Il y publie sur la décade une série d’enregistrements au style d’afro-beat de township engagé, dont "Beatin’ Around de Bush" en 1992, "Reconstruction" (1994), "Black to the Future" (1998) et "Note of Life" (1999). Il rencontre à nouveau le succès les années suivantes avec "Time on Columbia" en 2002, "Revival on Heads Up" (2005) et "Live at the Market Theatre" en 2007 pour ses débuts chez Four Quarters.