Habib Koité
Afriki
Sortie le 13 sept. 2007
Label : Cumbancha
Sobre et envoûtant, Afriki marque le grand retour d’Habib Koité, six ans après la sortie de son dernier album, Baro et une reconnaissance internationale toujours plus forte. Depuis ses débuts discographiques en 1995, Habib Koité a su concilier tradition mandingue et virtuosité acoustique. Porté par le morceau titre Afriki, ce quatrième album conjugue à merveille mélodies envoûtantes, racines folk et rythmiques chamarrées. Plus que jamais, Afriki laisse entendre ses dons d’orfèvre acoustique, et sa voix de ténor, chaude et veloutée. Enregistré entre Bamako, Bruxelles et le Vermont, ce nouvel album marque incontestablement un sommet dans sa carrière.
Artiste malien à la renommée internationale, Habib Koité est né en 1958 à Thiès, une ville sénégalaise située sur la ligne de chemin de fer qui relie Dakar au Niger, où son père participe à la construction de la voie. Six mois plus tard, la famille Koite retourne au Mali, à Kayes, la capitale régionale de l’Ouest, puis à Bamako.
Originaire d’une famille de griots de l’ethnie khassonké, Habib Koite grandit au milieu de dix-sept frères et soeurs. Il retourne à Kayes, capitale régionale de l’Ouest du pays, en 1968, l’année où le président Modibo Keita est renversé. Commence alors une période d’essor incroyable pour la musique malienne, grâce à la volonté du nouveau président Moussa Traoré d’instaurer des Biennales artistiques régionales et nationales. Celles-ci donnent lieu à une compétition intense entre les différents orchestres et artistes des huit régions du pays.
Bien qu’influencé par son grand-père qui joue du ngoni, un luth malien à quatre cordes, c’est essentiellement en autodidacte qu’Habib apprend à jouer sur une guitare acoustiqueHabib accompagne aussi, souvent, sa mère qui chante lors de divers événements de la vie sociale, notamment lors des cérémonies de baptêmes.
Organisée par le Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports, les biennales favorisent l’émergence d’une nouvelle génération de musiciens et de chanteurs partout dans le pays. Nombreux sont ceux qui rêvent d’incarner par leur musique ou par leur chant l’âme de leur région d’origine.
Promu à une carrière d’ingénieur, Habib Koite intègre l’Institut National des Arts de Bamako en 1978 grâce à l’aide d’un oncle maternel, enseignant et convaincu de ses talents. Musicien virtuose, il devient chef d’orchestre de l’INA Star, la formation de l’école après seulement quelques mois de cours. L’INA est un véritable vivier de talents pour tous les musiciens maliens, qui y étudient ou y enseignent. En l’absence de bande FM au Mali, la découverte de la pop venue d’Amérique ou d’Europe passe par les veillées avec les aînés. A l’INA, Habib côtoie notamment le joueur de kora Toumani Diabaté.
A cette époque, il est particulièrement marqué par les jeux de guitare de Sekou ‘Diamond Finger’ Diabate, le guitariste du Bembeya Jazz guinéen, Djelimady Tounkara du Rail Band ou Zani Diabate du Super Djata Band. Habib peaufine son jeu de guitare de manière inlassable, jouant aussi bien Jeux Interdits que les classiques du répertoire mandingue. Son professeur de guitare classique, Khalilou Traoré, le grand frère de Boubacar, est rompu aux rythmes afro-cubains, ayant participé aux Maravilhas du Mali, un ensemble malien ayant enregistré à Cuba pour la prestigieuse firme Egrem. Lorsqu’il retourne à Cuba, Habib le remplace comme professeur. Il enseignera à l’Ina jusqu’en 1996.
Il fonde le groupe Bamada (qui signifie littéralement ‘dans la bouche du crocodile’) à la fin des années 1980, rejoint par le légendaire balafoniste guinéen Keletigui Diabate. Des maquis aux bars des grands hôtels, Bamada se taille une solide réputation scénique, reprenant parfois Jimi Hendrix ou James Brown en concert. Habib Koite marie habilement le poids de sa tradition de griot à une virtuosité instrumentale étonnante. En 1991, il remporte le Premier prix du festival Voxpole à Perpignan qui lui permet d’enregistrer ses deux premiers morceaux, dont Cigarette a Bana (« la cigarette, c’est fini »), qui lui vaut un joli succès dans toute l’Afrique de l’Ouest, grâce à un vidéoclip ingénieux largement diffusé sur les télévisions africaines. En France, le morceau est remarqué par RFI et Canal Tropical.
Habib rencontre Michel De Bock, notamment éclairagiste de l’Ensemble Koteba d’Abidjan. Peu de temps auparavant, celui-ci avait fondé avec Geneviève Bruyndonckx, un département de production artistique baptisé Contre-Jour, afin notamment d’œuvrer à la reconnaissance d’artistes africains en Europe. Grâce à cette structure belge, Habib Koite & Bamada tournent pour la première fois sur le vieux continent en 1994.
Muso Ko, le premier album d’Habib Koite & Bamada est enregistré au printemps 1995 à Bruxelles. Une série de concerts enthousiastes cimente la réputation d’Habib Koite et de ses musiciens, notamment sur la scène des grands festivals européens. Il perfectionne le son de Bamada dans un studio parisien grâce à une bourse du Ministère Français de la Coopération, conciliant tradition mandingue et virtuosité acoustique.
Très bien accueilli par la critique, son deuxième opus Ma Ya sort en 1998, et en 1999 aux Etats-Unis sur Putumayo. Il recevra les faveurs de la critique mondiale et sera nominé en deuxième place des World Music Charts Europe pour l’année 1998.Habib joue alors avec le bluesman Eric Bibb et participe à la vaste redécouverte des racines africaines du blues de la part du public américain.
En 2000, il participe à un projet avec l’Art Ensemble of Chicago et lors d’une tournée aux USA en co-récital avec Oumou Sangaré, la diva du Wassoulou, il recontre Jackson Browne et Bonnie Raitt, qui l’invitera plus tard sur son album “Silverlining”.
En 2001, son troisième album Baro fait allégeance à la culture mandingue et aux influences afrocubaines, mais aussi au blues et au flamenco.
Fôly ! , un double CD enregistré live, sorti en 2003, sera le témoin de la puissance d’Habib sur scène, rôdés par plus de 1000 concerts en 13 années de présences (1994-2006).
Après de nombreuses collaborations, notamment avec Louis Mahlanga mais aussi les projets Désert Blues (avec les Tartit et Afel Bocoum) et Acoustic Africa (avec Vusi Mahlasela et Dobet Gnahoré) et des tournées qui l’emmènent aux quatre coins du monde, Habib retrouve finalement le chemin des studios à la fin de l’année 2006.
Il développe un chant plus intimiste et une voix éminemment personnelle sur son quatrième album, fédérant des influences issues des nombreuses cultures maliennes. Il combine tout aussi bien les traditions des chasseurs du Wassoulou que les nouvelles danses populaires urbaines de Bamako, les mélodies bambara de Segou, des influences reggae ou les chants tamasheq de Tombouctou. A l’image du morceau titre, Afriki laisse entendre ses dons d’orfèvre acoustique, à la voix de velours. Enregistré entre Bamako, Bruxelles et le Vermont, ce disque jette un pont entre trois continents. La voix de Koite n’a jamais été aussi pure.
Sobre et envoûtant, Afriki marque le grand retour d’Habib Koite & Bamada, conjuguant à merveille mélodies envoûtantes, racines folk et rythmiques chamarrées, rencontre parfaite de modernité et de tradition.
Afriki - notes sur les chansons
Namania
Ce terme désigne ‘la petite noire’ en parlant affectueusement d’une jeune fille. Assise au pied d’un arbre, ses yeux illuminent son visage d’ébène et brillent comme une étoile dont on finit par tomber inexorablement amoureux.
N’Tesse
Signifiant littéralement « je ne peux pas » en bambara, le narrateur s’adresse ici à la solidarité au sein des familles. Sans soutien familial lors des cérémonies de baptême ou de décès, il est difficile d’affronter seul les épreuves de la vie. Le social passe avant tout par la famille, surtout par les femmes et les enfants, piliers de la culture malienne.
Afriki
Avec sa mélodie capiteuse, ses arpèges cristallins et ses nappes de balafon, à peine rehaussée d’une section de cuivre, Afriki est un hymne au développement africain, à un travail durable pour le changement. Ce « coup de gueule » dixit Habib aux allures de tube pop vise à ce que le continent prenne enfin son destin en main, sans attendre les vaines promesses de l’Occident.
Fimani
Fimani signifie ‘le petit noir’ en Bambara, la langue la plus parlée au Mali. Comme Namania, il s’agit d’une chanson d’amour écrite du point de vue d’une jeune fille, adaptée d’un air populaire bambara.
N’ba
N’ba signifie ‘ma mère’ en bambara. Il s’agit d’un hommage version reggae à sa mère et à ses conseils qui le font toujours réfléchir. Les paroles font notamment référence au baptême, au partage des noix de cola et à la naissance, des évènements qu’Habib partageaitavec sa mère lorsqu’il était enfant. On n’est jamais suffisamment adulte, il faut toujours la bénédiction de sa mère dans la vie.
Maliba
Signifiant littéralement ‘le grand Mali’, Maliba est un hommage éloquent à un pays indivisible dont la devise demeure unitaire : « un peuple, un but, une foi ». Habib compare ici son pays à un taureau qui ne sera jamais sacrifié. Ce taureau dont tout le monde prend soin ne boit que de l’eau fraîche, mange le meilleur mil et ses poils brillent comme de l’or. Comme le Mali célébré par ce morceau.
Barra
Ce morceau est une exhortation au travail. La musique appartient au répertoire peul de Niafunke, pas les paroles. Habib invite ici ses concitoyens à travailler dur, un message souligné par le violon njarka d’Hassy Saré, le regretté accompagnateur d’Afel Bocoum. Grand connaisseur des huit régions du pays, Habib utilise les principales langues maliennes afin de transmettre cet encouragement vertueux au plus grand nombre.
N’Teri
Signifiant « mon ami » en bambara, ce titre s’adresse à un ami imaginaire. Il s’agit d’un geste de reconnaissance envers tous ceux qui ont accueilli et croisé Habib au fil des années. Il prône ici une cordialité et une plus grande simplicité des rapports humains, fondée sur l’amitié.
Nta Dima
Signifiant « je ne te la donne pas », ce morceau évoque la tradition du mariage et le fait de ne pas donner sa fille à quelqu’un qui ne la mérite pas. Les cornes d’antilope renvoient à une tradition ancestrale, avec un son envoûtant qui est en voie de disparition et qu’Habib aimerait bien réhabiliter.
Massake
Le titre veut dire ‘le roi’. Les enfants sont ici comparés à des rois et des singes. Il faut que les pères les gâtent moins, sinon ils deviennent leurs esclaves. Les singes sont en effet très espiègles. Dans l’éducation de ses enfants, il s’agit de trouver le juste milieu et non pas de les couvrir de cadeaux en tout genre.
Titati
Titati est une chanson d’amour mandingue que beaucoup d’artistes maliens et guinéens ont joué au fil des années. Servie par un délicat jeu de guitare acoustique, la mélodie évoque la grande tradition de guitare héritée des Virtuoses Diabate de Guinée dont Habib est l’un des plus fiers héritiers.
Originaire d’une famille de griots de l’ethnie khassonké, Habib Koite grandit au milieu de dix-sept frères et soeurs. Il retourne à Kayes, capitale régionale de l’Ouest du pays, en 1968, l’année où le président Modibo Keita est renversé. Commence alors une période d’essor incroyable pour la musique malienne, grâce à la volonté du nouveau président Moussa Traoré d’instaurer des Biennales artistiques régionales et nationales. Celles-ci donnent lieu à une compétition intense entre les différents orchestres et artistes des huit régions du pays.
Bien qu’influencé par son grand-père qui joue du ngoni, un luth malien à quatre cordes, c’est essentiellement en autodidacte qu’Habib apprend à jouer sur une guitare acoustiqueHabib accompagne aussi, souvent, sa mère qui chante lors de divers événements de la vie sociale, notamment lors des cérémonies de baptêmes.
Organisée par le Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports, les biennales favorisent l’émergence d’une nouvelle génération de musiciens et de chanteurs partout dans le pays. Nombreux sont ceux qui rêvent d’incarner par leur musique ou par leur chant l’âme de leur région d’origine.
Promu à une carrière d’ingénieur, Habib Koite intègre l’Institut National des Arts de Bamako en 1978 grâce à l’aide d’un oncle maternel, enseignant et convaincu de ses talents. Musicien virtuose, il devient chef d’orchestre de l’INA Star, la formation de l’école après seulement quelques mois de cours. L’INA est un véritable vivier de talents pour tous les musiciens maliens, qui y étudient ou y enseignent. En l’absence de bande FM au Mali, la découverte de la pop venue d’Amérique ou d’Europe passe par les veillées avec les aînés. A l’INA, Habib côtoie notamment le joueur de kora Toumani Diabaté.
A cette époque, il est particulièrement marqué par les jeux de guitare de Sekou ‘Diamond Finger’ Diabate, le guitariste du Bembeya Jazz guinéen, Djelimady Tounkara du Rail Band ou Zani Diabate du Super Djata Band. Habib peaufine son jeu de guitare de manière inlassable, jouant aussi bien Jeux Interdits que les classiques du répertoire mandingue. Son professeur de guitare classique, Khalilou Traoré, le grand frère de Boubacar, est rompu aux rythmes afro-cubains, ayant participé aux Maravilhas du Mali, un ensemble malien ayant enregistré à Cuba pour la prestigieuse firme Egrem. Lorsqu’il retourne à Cuba, Habib le remplace comme professeur. Il enseignera à l’Ina jusqu’en 1996.
Il fonde le groupe Bamada (qui signifie littéralement ‘dans la bouche du crocodile’) à la fin des années 1980, rejoint par le légendaire balafoniste guinéen Keletigui Diabate. Des maquis aux bars des grands hôtels, Bamada se taille une solide réputation scénique, reprenant parfois Jimi Hendrix ou James Brown en concert. Habib Koite marie habilement le poids de sa tradition de griot à une virtuosité instrumentale étonnante. En 1991, il remporte le Premier prix du festival Voxpole à Perpignan qui lui permet d’enregistrer ses deux premiers morceaux, dont Cigarette a Bana (« la cigarette, c’est fini »), qui lui vaut un joli succès dans toute l’Afrique de l’Ouest, grâce à un vidéoclip ingénieux largement diffusé sur les télévisions africaines. En France, le morceau est remarqué par RFI et Canal Tropical.
Habib rencontre Michel De Bock, notamment éclairagiste de l’Ensemble Koteba d’Abidjan. Peu de temps auparavant, celui-ci avait fondé avec Geneviève Bruyndonckx, un département de production artistique baptisé Contre-Jour, afin notamment d’œuvrer à la reconnaissance d’artistes africains en Europe. Grâce à cette structure belge, Habib Koite & Bamada tournent pour la première fois sur le vieux continent en 1994.
Muso Ko, le premier album d’Habib Koite & Bamada est enregistré au printemps 1995 à Bruxelles. Une série de concerts enthousiastes cimente la réputation d’Habib Koite et de ses musiciens, notamment sur la scène des grands festivals européens. Il perfectionne le son de Bamada dans un studio parisien grâce à une bourse du Ministère Français de la Coopération, conciliant tradition mandingue et virtuosité acoustique.
Très bien accueilli par la critique, son deuxième opus Ma Ya sort en 1998, et en 1999 aux Etats-Unis sur Putumayo. Il recevra les faveurs de la critique mondiale et sera nominé en deuxième place des World Music Charts Europe pour l’année 1998.Habib joue alors avec le bluesman Eric Bibb et participe à la vaste redécouverte des racines africaines du blues de la part du public américain.
En 2000, il participe à un projet avec l’Art Ensemble of Chicago et lors d’une tournée aux USA en co-récital avec Oumou Sangaré, la diva du Wassoulou, il recontre Jackson Browne et Bonnie Raitt, qui l’invitera plus tard sur son album “Silverlining”.
En 2001, son troisième album Baro fait allégeance à la culture mandingue et aux influences afrocubaines, mais aussi au blues et au flamenco.
Fôly ! , un double CD enregistré live, sorti en 2003, sera le témoin de la puissance d’Habib sur scène, rôdés par plus de 1000 concerts en 13 années de présences (1994-2006).
Après de nombreuses collaborations, notamment avec Louis Mahlanga mais aussi les projets Désert Blues (avec les Tartit et Afel Bocoum) et Acoustic Africa (avec Vusi Mahlasela et Dobet Gnahoré) et des tournées qui l’emmènent aux quatre coins du monde, Habib retrouve finalement le chemin des studios à la fin de l’année 2006.
Il développe un chant plus intimiste et une voix éminemment personnelle sur son quatrième album, fédérant des influences issues des nombreuses cultures maliennes. Il combine tout aussi bien les traditions des chasseurs du Wassoulou que les nouvelles danses populaires urbaines de Bamako, les mélodies bambara de Segou, des influences reggae ou les chants tamasheq de Tombouctou. A l’image du morceau titre, Afriki laisse entendre ses dons d’orfèvre acoustique, à la voix de velours. Enregistré entre Bamako, Bruxelles et le Vermont, ce disque jette un pont entre trois continents. La voix de Koite n’a jamais été aussi pure.
Sobre et envoûtant, Afriki marque le grand retour d’Habib Koite & Bamada, conjuguant à merveille mélodies envoûtantes, racines folk et rythmiques chamarrées, rencontre parfaite de modernité et de tradition.
Afriki - notes sur les chansons
Namania
Ce terme désigne ‘la petite noire’ en parlant affectueusement d’une jeune fille. Assise au pied d’un arbre, ses yeux illuminent son visage d’ébène et brillent comme une étoile dont on finit par tomber inexorablement amoureux.
N’Tesse
Signifiant littéralement « je ne peux pas » en bambara, le narrateur s’adresse ici à la solidarité au sein des familles. Sans soutien familial lors des cérémonies de baptême ou de décès, il est difficile d’affronter seul les épreuves de la vie. Le social passe avant tout par la famille, surtout par les femmes et les enfants, piliers de la culture malienne.
Afriki
Avec sa mélodie capiteuse, ses arpèges cristallins et ses nappes de balafon, à peine rehaussée d’une section de cuivre, Afriki est un hymne au développement africain, à un travail durable pour le changement. Ce « coup de gueule » dixit Habib aux allures de tube pop vise à ce que le continent prenne enfin son destin en main, sans attendre les vaines promesses de l’Occident.
Fimani
Fimani signifie ‘le petit noir’ en Bambara, la langue la plus parlée au Mali. Comme Namania, il s’agit d’une chanson d’amour écrite du point de vue d’une jeune fille, adaptée d’un air populaire bambara.
N’ba
N’ba signifie ‘ma mère’ en bambara. Il s’agit d’un hommage version reggae à sa mère et à ses conseils qui le font toujours réfléchir. Les paroles font notamment référence au baptême, au partage des noix de cola et à la naissance, des évènements qu’Habib partageaitavec sa mère lorsqu’il était enfant. On n’est jamais suffisamment adulte, il faut toujours la bénédiction de sa mère dans la vie.
Maliba
Signifiant littéralement ‘le grand Mali’, Maliba est un hommage éloquent à un pays indivisible dont la devise demeure unitaire : « un peuple, un but, une foi ». Habib compare ici son pays à un taureau qui ne sera jamais sacrifié. Ce taureau dont tout le monde prend soin ne boit que de l’eau fraîche, mange le meilleur mil et ses poils brillent comme de l’or. Comme le Mali célébré par ce morceau.
Barra
Ce morceau est une exhortation au travail. La musique appartient au répertoire peul de Niafunke, pas les paroles. Habib invite ici ses concitoyens à travailler dur, un message souligné par le violon njarka d’Hassy Saré, le regretté accompagnateur d’Afel Bocoum. Grand connaisseur des huit régions du pays, Habib utilise les principales langues maliennes afin de transmettre cet encouragement vertueux au plus grand nombre.
N’Teri
Signifiant « mon ami » en bambara, ce titre s’adresse à un ami imaginaire. Il s’agit d’un geste de reconnaissance envers tous ceux qui ont accueilli et croisé Habib au fil des années. Il prône ici une cordialité et une plus grande simplicité des rapports humains, fondée sur l’amitié.
Nta Dima
Signifiant « je ne te la donne pas », ce morceau évoque la tradition du mariage et le fait de ne pas donner sa fille à quelqu’un qui ne la mérite pas. Les cornes d’antilope renvoient à une tradition ancestrale, avec un son envoûtant qui est en voie de disparition et qu’Habib aimerait bien réhabiliter.
Massake
Le titre veut dire ‘le roi’. Les enfants sont ici comparés à des rois et des singes. Il faut que les pères les gâtent moins, sinon ils deviennent leurs esclaves. Les singes sont en effet très espiègles. Dans l’éducation de ses enfants, il s’agit de trouver le juste milieu et non pas de les couvrir de cadeaux en tout genre.
Titati
Titati est une chanson d’amour mandingue que beaucoup d’artistes maliens et guinéens ont joué au fil des années. Servie par un délicat jeu de guitare acoustique, la mélodie évoque la grande tradition de guitare héritée des Virtuoses Diabate de Guinée dont Habib est l’un des plus fiers héritiers.