Ethiopian Hit Parade

Volume 2 (LP)
Sortie le 27 août 2021
Label: Heavenly Sweetness
Suite à la sortie en 2016 du « Ethiopian hit parade vol.1 », Francis Falceto, fondateur de la série éthiopiques et Heavenly Sweetness poursuivent leur travail de réédition en vinyle de la série des Hit Parade éthiopiens.

Après avoir publié une cinquantaine de 45 tours et son premier LP 33 tours (Ethiopian Modern Instrumental Hits AELP 10), le regretté Amha Eshèté, disparut cette année, entreprit en 1972 de rassembler ses meilleures productions parues en 45 tours dans une série d’albums devenus mythiques (et introuvables en originaux). C’est ainsi que les quatre premiers volumes d’Ethiopian Hit Parade ont paru en septembre et octobre 1972, et le cinquième en janvier 1973. Celui que vous avez entre les mains est le volume 2.
GETACHEW KASSA “Tezeta (slow+fast)”

Cette double version de “Tezeta”, par son succès et la polémique qu’elle alimenta entre les conservateurs outragés et la jeune garde pop, fait figure de symbole de la Éthiopie pré-révolutionnaire – tendance musique légère. Sa partie rapide est très représentative de la bousculade déclenchée dans la société éthiopienne : Gétatchèw Kassa en donne une version totalement contraire à la tradition, mais tellement dans le ton adopté par les jeunes anticonformistes éthiopiens de 1972. Ce “Tezeta” fut d’ailleurs le plus gross succès discographique de l’Éthiopie – 5000 exemplaires environ, alors que les grands hits plafonnaient à 2 ou 3000 exemplaires, et les petits succès à quelques centaines.

MULATU ASTATQE « Munaye »

Dans le paysage musical éthiopien, Mulatu Astatqé est une personnalité totalement à part, atypique, unique en son genre. Musicien, arrangeur, compositeur, innovateur, métisseur, organisateur, sa vraie singularité réside certainement, foncièrement, dans son action pour la musique instrumentale, qui n’est pas une tradition éthiopienne.

Ce titre « Munaye » est d’ailleurs le titre qui ouvre l’album « Ethiopian modern instrumental hits ». On retrouve au piano à ses côtés, Girma Béyéné, Testa Maryam Kidané au sax ténor et Andrew Wilson à la guitare, Ivo à la basse, Tesfayé « hodo » Mékonnen et Girma Zémaryam à la batterie, les cordes sont sans doute celles des membres du Police String Orchestra.

TESHOME METEKU “Yezemed yebaed” & “Mote adeladayou”

Téshomé Meteku fut une sorte météore. Frère du saxophoniste Téwodros Meteku, il ne grava que quatre chansons, quatre bijoux d’exception, avant de partir en Suède poursuivre ses études. Sûrement l’une des voix qui s’est le mieux appariée avec les arrangements de Mulatu Astatqé.

ABAYNEH DEDGENE “Balendjèrié”

ALEMAYEHU ESHETE « Alteleyeshigneme » & « Temhert bété »

Avec Mahmoud et Tlahoun Gésséssé, Alémayéhu Eshété est l’un des chanteurs les plus prolifiques de la discographie éthiopienne. Vocaliste phare du Police Orcheseta dès 1960, il sera l’un des premiers artistes à quitter l’institution pour rejoindre la jeune garde des orchestres indépendants, tels les Soul Ekos, ou l’Alem-girma band qu’il fondra avec le pianiste et arrangeur Girma Béyéné. Souvent qualifié de James Brown ou d’Elvis éthiopien pour son look et son jeu de scène, et aussi pour sa musique, Alémayéhu a longtemps symbolisé l’Éthiopie moderniste, éprise de Rhythm and blues et de Soul music, sans renoncer pour autant aux racines si singulières de la millénaire Abyssinie.

MENELIK WOSSENACHEW « Belew bedubaye »

ESSATU TESSEMMA and SEYFU YOHANNES “Fikir bekumena”

Tout comme Tlahoun Gésséssé et Abaynèh Djédjémé, Essatu Tessemma était aussi un chanteur attaché à l’Imperial Body Guard Band, jusqu’à la révolution de 1974. Natif de Soddo Wélayta, il est mort au milieu des années 1990.

Séyfou Yohannes ne nous a malheureusement laissé que très peu de traces (6 titres seulement graves sur vinyle). Né en 1946, il est mort au tout début des années 1970 avant d’avoir atteint la trentaine. Pionnier parmi les chanteurs indépendants, Séyfou Yohannes chantera en particulier avec The Soul Ekos, modèle de l’orchestre non institutionnel, très ouvert sur les musiques afro-américaines et produit par Amha Eshété.

MULUKEN MELESSE “Enbayew teregew”

Phénomène de précocité, Muluquen Méléssé avait 13 ans lorsqu’il commença sa carrière de chanteur en 1966. Comme beaucoup de vocalistes de son époque, il a fait ses premières armes au sein des différentes formations de la police avant de chanter aux cotés des premiers groupes non institutionnels ou formés par des patrons de club.

Ce chanteur fera l’objet du prochain volume (le 31) de la série éthiopiques.