Djelimady Tounkara & L’Orchestre Super Rail Band International

Allo Bamako - Malian Dance Music Of The 70’s
Sortie le 16 juillet 2007
Label: Oriki
Les Maliens installés en Côte d’Ivoire mènent le bal dans l’Abidjan de la fin des années 1970. Deux musiques de danse modernes et métisses mûrissent dans la plaque tournante du show business africain boostée par les cours du pétrole et du cacao. D’un côté, le guitariste malien Djelimady Tounkara dirige le nouveau Rail Band, provisoirement installé à Abidjan. Il y anime, en plein air, les grands bals de quartier et les cérémonies de mariage des nombreux migrants Maliens. De l’autre, le saxophoniste/chanteur malien Moussa Doumbia joue toutes les nuits du funk ou de l’afrobeat dans une des rares boîtes de nuit d’Abidjan, la Boule Noire, pour un public mélangé et plus aisé.

Tous deux mêlent les rythmes et mélodies du Mali aux musiques occidentales en suivant des dosages distincts. Ils témoignent de la diversité des musiques populaires maliennes et de l’importance de la capitale ivoirienne comme lieu d’opportunités artistiques. Ce sont bien les mêmes guitares électriques, cuivres, orgue et batterie qui expriment la nostalgie de la lointaine Bamako avec le grand orchestre du Rail Band ou révèlent les modèles admirés de Harlem et Lagos avec le groupe de Moussa Doumbia.

 

 
DJELIMADY TOUNKARA & L’ORCHESTRE SUPER RAIL BAND INTERNATIONAL Malian Dance Music of the 70’s

 Vers 1978-79, en Afrique de l’Ouest, l’orchestre Rail Band quitte Bamako, capitale du Mali, pour Abidjan, République de Côte d’Ivoire. C’est là que le guitariste leader Djelimady Tounkara renouvelle la plus prestigieuse des formations maliennes : le Rail Band.

Allo Bamako. Entretenant la nostalgie du pays, les migrants maliens d’Abidjan assistent en masse aux concerts du Rail Band venu en tournée, et renouent ainsi avec l’orchestre de musique moderne. Bamako n’est plus si loin en dépit des centaines de kilomètres qui la séparent de la capitale économique ivoirienne. Très présente sur scène, la nouvelle formation de Djelimady anime les bals de quartier le week-end comme au dancing municipal d’Ifossi, ou les grandes cérémonies de baptême et de mariage des nombreux Maliens et Ivoiriens dioulas qui peuplent Abidjan.

 Abidjan : plaque tournante du showbiz africain. Jusqu’à l’effondrement du cours international du cacao au début des années 1980, et au développement d’une industrie musicale africaine puissante à Paris, Abidjan est « the place to be » pour tout artiste d’Afrique francophone désirant être reconnu comme star des musiques populaires africaines. Salif Keita, Kanté Manfila, Mory Kanté ou Sam Mangwana, pour tous ces artistes, le passage par la scène abidjanaise est une étape incontournable.

Marche pied ouvrant la porte à l’Europe et aux Etats-Unis, Abidjan fourmille de producteurs plus ou moins professionnalisés, plus ou moins honnêtes, profitant d’une période propice à l’investissement dans le divertissement. Ville cosmopolite, la capitale économique et culturelle de Côte d’Ivoire attire en son sein les populations des provinces ivoiriennes et des pays voisins. Parmi eux, un pourcentage important de Dioulas du Nord de Côte d’Ivoire et du sud Mali, de Bambaras, Soninkés, Sarakolés, Mossi…sensibles aux mélodies jouées par l’orchestre.

Djelimady Tounkara et le renouveau du Rail Band. Djelimady Tounkara réorganise le Rail Band qui change alors de nom et devient le Super Rail Band international. A ses côtés, son frère Issa Tounkara à la basse, Cheikh Tidiane Seck à l’orgue, Djelimoussa Kouyaté à la guitare accompagnement. Complétés par une formation incertaine, ils enregistrent leur disque « Affair Social » (plages 2,5,7 et 8) à la Radio Télévision Ivoirienne (RTI) dans des conditions de studio plutôt médiocres.

Parallèlement, au début des années 1980, Djelimady Tounkara élabore avec Damory Kouyaté et I. Tounkara un projet artistique baptisé Trio Manding du Mali. Une rencontre inattendue entre le chant mandingue de la toute jeune Sadio Kouyaté (plage 1) et un orgue électrique jazzy. A quoi s’ajoutent des plages enregistrées avec les chanteurs Abdoulaye Ba dit « Batch » ou Sekou Kante (3,4 & 6), en formation Rail Band du Mali encore une fois.

Fin d’une époque, celle du Rail Band des années 1970, ces enregistrements rares dévoilent le talent de celui qui donnera longtemps un second souffle au Rail Band et connaît depuis quelques années une brillante carrière solo. Djelimady Tounkara, tant par son jeu de guitariste soliste, que par son projet du Trio Manding, s’affirme comme artiste accompli, et permet au Rail Band d’enregistrer des chansons originales, très à part dans l’ensemble de la production de cet orchestre créé en 1970 et toujours en activité.