Djazia Satour

Alwane
Sortie le 6 octobre 2014
Label : Music Unit / ZZ
De toutes les couleurs (Alwane en arabe) qui donnent son nom à ce nouvel album, aucune ne dépare une palette qui puise aux sources des musiques arabes et noires américaines. L’inspiration, libre, déborde tous les cadres, se joue des genres. Rien ne l’illustre mieux que ce chant qui alterne l’arabe et l’anglais.
C’est dans l’Alger des années 80, où elle grandit, que Djazia Satour exerce son oreille aux airs de l’opéra, de la pop music des années 60 et du chaâbi. Elle chante ses premières notes sous ces influences mêlées. Arrivée à Grenoble en 1990, elle a tôt fait de connaître ses premières expériences musicales, sur scène et en studio, notamment en tant que choriste du groupe Gnawa diffusion (1995-1999). Elle a une voix qui transcende les registres. Elle est la matrice de cette fusion unique, jamais démentie depuis la première exploration des années Mig, le groupe trip-hop électro qui l’a fait connaître (en six ans d’existence, entre 2000 et 2006, Mig a sorti un EP et deux albums).

A l’âge de 30 ans, en 2010, elle s’offre un intermède acoustique fait d’arrangements dédiés entièrement à la scène et autoproduit un 6 titres, « Klami », en déployant une prodigieuse énergie. Affranchie du lissage des machines, elle a pu rayonner et porter des choix musicaux plus personnels et intuitifs que jamais. A ce titre, lauréate du Fair en 2011, elle peut tourner en France avec ce nouveau répertoire et prendre le temps de composer son premier album, « Alwane ».

De toutes les couleurs (Alwane) qui donnent son nom à ce nouvel album, aucune ne dépare une palette qui puise aux sources des musiques arabes et noires américaines. L’inspiration, libre, déborde tous les cadres, se joue des genres. Rien ne l’illustre mieux que ce chant qui alterne l’arabe et l’anglais.

Avec Alwane, c’est toujours dans le secret des envies et des états d’âme de la chanteuse que s’est accomplie la prime recherche de la mélodie, écrin où ses paroliers de toujours (K.S. pour l’arabe et Magali Haza pour les titres en anglais) sont venus sertir ses thèmes de prédilection : une angoisse du temps qui passe, un rêve de liberté, un fantasme d’errance ou un amour hors du temps… Julien Chirol et Pierre-Luc Jamain, musiciens-réalisateurs, rencontrés grâce à Marc Mottin, manager d’Oxmo Puccino qui avait offert à la chanteuse une première partie à l’Olympia, lui ont concocté des instrumentaux puissants, précis, ambitieux, des samples soignés de vinyles ou de bruits capturés. Un florilège d’inventions qui ajustent leur fantaisie sophistiquée aux compositions nouvelles, transmutent quelques titres revisités de son ancien répertoire, subliment une reprise de Skip James (Illinois Blues). L’occasion pour Djazia de retrouvailles apaisées avec ce qu’elle se plaît à appeler le "bricolage sonore" de ses débuts. Le trip hop de Fossoul et les ballades arabes de Aynin Lil et Ma Ydoumou s’imprègnent d’une mélancolie douce et lumineuse. Les variations blues de Bittersweet et le souffle impétueux de Unknown sont portés par le jeu aérien des violons. Le rap entêtant de Nomad’s Land se débride dans un ragga explosif…

Pendant deux ans, dans les studios de Music Unit à Montreuil, la chanteuse a donné libre cours à toutes les influences qui lui sont chères. Un ensemble de cordes, des instruments à vents, quelques musiciens de Klami et des Jazzbastards, ont été, parmi d’autres, conviés à la fête.

C’est dans ce foisonnement que l’album atteint sa plénitude d’où jaillit l’émotion brute initiale, comme miraculeusement préservée, et transmise dans toute la fraîcheur de son intention.