Deolinda
Dois Selos e um Carimbo
Sortie le 27 sept 2010
Label : World Connection
En 2008 avec « Canção ao Lado », Deolinda débarque pour bousculer les clichés sur le Portugal et sa musique. Deux frères surdoués de la guitare, leur cousine diva et un contrebassiste jazzy réinventent les codes du fado en lui insufflant une géniale frivolité et un humour décapant. Sous les yeux de Deolinda, une narratrice fictive « vivant dans la banlieue de Lisbonne avec son poisson rouge et ses deux chats », c’est le Portugal moderne qui défile, ses bizarreries, ses peines de coeur, ses envies profondes, sous des déluges de guitares primesautières et de basses brinquebalantes. Avec leur nouvel album « Dois Selos e um Carimbo », le groupe affine son style, se laisser aller à quelques embardées samba, sirtaki ou ranchera, trouve l’équilibre parfait entre l’ancien et le moderne. Plus européen que Madredeus, plus rigolo qu’Amalia, plus continental que n’importe quel groupe local, Deolinda a complètement conquis son pays avec son fado pas fadasse. Il est désormais temps de séduire le reste de l’Europe avec ce son d’un Portugal moderne et éternel.
La nouvelle génération
« Pour bien chanter le fado, il faut savoir rester immobile. Mais moi sur scène, je dois courir partout, faire la folle, m’amuser ! » explique Ana Bacalhau, la chanteuse de Deolinda, tout à fait représentative d’un Portugal qui a définitivement tourné la page du passé. La génération qui arrive aujourd’hui, celle de Deolinda, mais aussi de Mariza ou Cristina Blanco, est la première à ne pas avoir connu la dictature. Si dans notre imaginaire collectif, Lisbonne restera pour longtemps une délicieuse ville portuaire alanguie, pour les jeunes Lisboètes la capitale portugaise est avant tout une destination européenne majeure pour la fête et le divertissement. Le Barrio Alto contre l’Alfama. « Il y a tellement de raisons d’être plus positifs dans notre façon d’appréhender la vie » ajoute Ana « notre musique n’a pas besoin d’être sinistre ».
Bien sûr, la musique portugaise a toujours su garder des accents positifs, même dans sa plus sombre mélancolie, même dans certaines chansons d’Amalia. Mais le vrai tournant a été pris dans les années 80 avec l’émergence d’Antonio Variações, l’influence principale de Deolinda. Après la dictature, il fut le premier à moderniser le fado, à le mettre au service de questions contemporaines. Son principal apport fut surtout celui de la langue : ses textes, dans une tradition à la fois orale et raffinée, en ont fait une sorte de Céline portugais. Pour Ana, “c’est le premier à avoir rendu le fado ’cool’, et c’est dans cette voie que nous cherchons”.
Deolinda
Deolinda, c’est d’abord une affaire de famille. La rencontre de deux frères, Pedro Da Silva Martins et Luis José Martins. Le premier a commencé une carrière de scénariste à la télévision avant de se décider à décrire le monde contemporain en musique. Le second n’a jamais quitté sa guitare depuis ses quatorze ans jusqu’à devenir premier prix de guitare classique au Conservatoire, en France. Ils montent leur premier groupe au début des années 2000, Bicho Ve Sesete Cabecas. Du fado rock. Ils manquaient quelque chose, un peu de folie : ce sera leur cousine, Ana Bacalhau. Une drôle de fille, qui avait décidé à treize ans de devenir la “meilleure guitariste du monde”. Sauf qu’elle n’était pas très douée. Parallèlement à ses études d’archiviste elle commence à chanter. Découvre qu’elle aime ça. Elle fait également ses armes dans quelques groupes locaux avant d’être appelée par ses cousins pour fonder ensemble Deolinda. Leur idée : bousculer les clichés sur le Portugal et sa musique. Embrasser et embraser. Préférer les riffs de guitare primesautiers aux arpèges tristes. Ne pas hésiter faire brinquebaler les basses pour ne pas s’empêcher de danser. Se laisser aller à quelques embardées samba, sirtaki ou ranchera (genre dérivé du mariachi).
Chanter la vie, pas la mort.
Se souvenant de ses années à la télévision, Pedro décide d’’incarner” cette vie et invente le personnage de Deolinda. Une vraie fausse commère : Deolinda est une jeune célibataire vivant dans la banlieue de Lisbonne avec son poisson rouge et ses deux chats et qui raconte la vie qui l’entoure depuis sa fenêtre. “On pourrait me confondre avec Deolinda puisque je suis la seule fille du groupe, mais sincèrement, elle est la somme de toutes les personnalités du groupe. » s’amuse Ana que l’on imagine mal rester à sa propre fenêtre, de toutes les façons.
Les premières histoires de Deolinda débarquent en 2008 avec Canção ao Lado (La chanson d’à côté), immense succès au Portugal grâce à son extraordinaire légèreté et son humour décapant. Rien que l’an dernier, ils ont fait une centaine de concerts, réunissant près d’un million de spectateurs ! Cet été, leur deuxième album Dois Selos e um Carimbo est sorti au Portugal et a occupé pendant plus d’un mois la tête des charts locaux. Il arrive désormais chez nous – une excellente nouvelle.
Dois Selos e um Carimbo (deux timbres et un tampon)
“Pendant la dictature, un document devait toujours avoir deux timbres et un tampon pour être reconnu comme document officiel” explique Ana. “Si nous avons appelé ce deuxième album comme cela, c’est pour montrer que nous avons atteint nos objectifs et formalisé notre son, à la fois folk et prêt pour le 21e siècle.” Et Luis Martin d’ajouter : “ il y avait un besoin de pousser les potentialités du groupe à leurs limites !”. Dois Selos e um Carimbo se trouve être une forme d’accomplissement pour le groupe, qui trouve le parfait équilibre entre la tradition portugaise et une forme de pop européenne qui pourrait venir aussi bien de France ou de Bulgarie. Surtout, Deolinda se révèle à la fois plus drôle, plus ironique ou poétique. A la satire d’un “amour bureaucratique entre reçus et formulaires” (le truculent Fado Notario) répond la magnifique ballade Passou por Mim e Sorriu : ici la narratrice raconte comment son quartier se trouve soudainement embelli quand l’homme qui l’aime lui sourit en la croisant, avant de conclure “et s’il m’avait parlé, je ne sais ce qui aurait pu se passer !”. De la même manière la pop clairement influencée par Madredeus de ’Uma Ilha’ arrive en contrepoint des guitares virevoltantes de A Problemática Colocação De Um Mastro, aux changements de rythmes et de styles tout à fait ébouriffants. Pas de doute, Dois Selos e um Carimbo offre à Deolinda un passeport parfait pour devenir les nouveaux ambassadeurs d’un Portugal aussi moderne qu’éternel.
« Pour bien chanter le fado, il faut savoir rester immobile. Mais moi sur scène, je dois courir partout, faire la folle, m’amuser ! » explique Ana Bacalhau, la chanteuse de Deolinda, tout à fait représentative d’un Portugal qui a définitivement tourné la page du passé. La génération qui arrive aujourd’hui, celle de Deolinda, mais aussi de Mariza ou Cristina Blanco, est la première à ne pas avoir connu la dictature. Si dans notre imaginaire collectif, Lisbonne restera pour longtemps une délicieuse ville portuaire alanguie, pour les jeunes Lisboètes la capitale portugaise est avant tout une destination européenne majeure pour la fête et le divertissement. Le Barrio Alto contre l’Alfama. « Il y a tellement de raisons d’être plus positifs dans notre façon d’appréhender la vie » ajoute Ana « notre musique n’a pas besoin d’être sinistre ».
Bien sûr, la musique portugaise a toujours su garder des accents positifs, même dans sa plus sombre mélancolie, même dans certaines chansons d’Amalia. Mais le vrai tournant a été pris dans les années 80 avec l’émergence d’Antonio Variações, l’influence principale de Deolinda. Après la dictature, il fut le premier à moderniser le fado, à le mettre au service de questions contemporaines. Son principal apport fut surtout celui de la langue : ses textes, dans une tradition à la fois orale et raffinée, en ont fait une sorte de Céline portugais. Pour Ana, “c’est le premier à avoir rendu le fado ’cool’, et c’est dans cette voie que nous cherchons”.
Deolinda
Deolinda, c’est d’abord une affaire de famille. La rencontre de deux frères, Pedro Da Silva Martins et Luis José Martins. Le premier a commencé une carrière de scénariste à la télévision avant de se décider à décrire le monde contemporain en musique. Le second n’a jamais quitté sa guitare depuis ses quatorze ans jusqu’à devenir premier prix de guitare classique au Conservatoire, en France. Ils montent leur premier groupe au début des années 2000, Bicho Ve Sesete Cabecas. Du fado rock. Ils manquaient quelque chose, un peu de folie : ce sera leur cousine, Ana Bacalhau. Une drôle de fille, qui avait décidé à treize ans de devenir la “meilleure guitariste du monde”. Sauf qu’elle n’était pas très douée. Parallèlement à ses études d’archiviste elle commence à chanter. Découvre qu’elle aime ça. Elle fait également ses armes dans quelques groupes locaux avant d’être appelée par ses cousins pour fonder ensemble Deolinda. Leur idée : bousculer les clichés sur le Portugal et sa musique. Embrasser et embraser. Préférer les riffs de guitare primesautiers aux arpèges tristes. Ne pas hésiter faire brinquebaler les basses pour ne pas s’empêcher de danser. Se laisser aller à quelques embardées samba, sirtaki ou ranchera (genre dérivé du mariachi).
Chanter la vie, pas la mort.
Se souvenant de ses années à la télévision, Pedro décide d’’incarner” cette vie et invente le personnage de Deolinda. Une vraie fausse commère : Deolinda est une jeune célibataire vivant dans la banlieue de Lisbonne avec son poisson rouge et ses deux chats et qui raconte la vie qui l’entoure depuis sa fenêtre. “On pourrait me confondre avec Deolinda puisque je suis la seule fille du groupe, mais sincèrement, elle est la somme de toutes les personnalités du groupe. » s’amuse Ana que l’on imagine mal rester à sa propre fenêtre, de toutes les façons.
Les premières histoires de Deolinda débarquent en 2008 avec Canção ao Lado (La chanson d’à côté), immense succès au Portugal grâce à son extraordinaire légèreté et son humour décapant. Rien que l’an dernier, ils ont fait une centaine de concerts, réunissant près d’un million de spectateurs ! Cet été, leur deuxième album Dois Selos e um Carimbo est sorti au Portugal et a occupé pendant plus d’un mois la tête des charts locaux. Il arrive désormais chez nous – une excellente nouvelle.
Dois Selos e um Carimbo (deux timbres et un tampon)
“Pendant la dictature, un document devait toujours avoir deux timbres et un tampon pour être reconnu comme document officiel” explique Ana. “Si nous avons appelé ce deuxième album comme cela, c’est pour montrer que nous avons atteint nos objectifs et formalisé notre son, à la fois folk et prêt pour le 21e siècle.” Et Luis Martin d’ajouter : “ il y avait un besoin de pousser les potentialités du groupe à leurs limites !”. Dois Selos e um Carimbo se trouve être une forme d’accomplissement pour le groupe, qui trouve le parfait équilibre entre la tradition portugaise et une forme de pop européenne qui pourrait venir aussi bien de France ou de Bulgarie. Surtout, Deolinda se révèle à la fois plus drôle, plus ironique ou poétique. A la satire d’un “amour bureaucratique entre reçus et formulaires” (le truculent Fado Notario) répond la magnifique ballade Passou por Mim e Sorriu : ici la narratrice raconte comment son quartier se trouve soudainement embelli quand l’homme qui l’aime lui sourit en la croisant, avant de conclure “et s’il m’avait parlé, je ne sais ce qui aurait pu se passer !”. De la même manière la pop clairement influencée par Madredeus de ’Uma Ilha’ arrive en contrepoint des guitares virevoltantes de A Problemática Colocação De Um Mastro, aux changements de rythmes et de styles tout à fait ébouriffants. Pas de doute, Dois Selos e um Carimbo offre à Deolinda un passeport parfait pour devenir les nouveaux ambassadeurs d’un Portugal aussi moderne qu’éternel.