Canzoniere Grecanico Salentino

Quaranta
Sortie le 7 avril 2015
Label : Ponderosa
Quaranta est le 18ème album du Canzoniere Grecanico Salentino mais aussi un témoignage poignant et fidèle de quatre décennies d’existence. Des titres traditionnels du Salento, réorchestrés et de nouvelles compositions originales sont au menu de ce voyage au cœur de la musique populaire du talon de la botte, la région des Pouilles.
Quaranta est le 18ème album du Canzoniere Grecanico Salentino mais aussi un témoignage poignant et fidèle de quatre décennies d’existence. Des titres traditionnels du Salento, réorchestrés et de nouvelles compositions originales sont au menu de ce voyage au cœur de la musique populaire du talon de la botte, la région des Pouilles.

Le Canzoniere Grecanico Salentino est le plus grand et le plus ancien groupe de musique traditionnelle des Pouilles dédié à la danse de la Pizzica, la tarantelle du Salento. Les rythmes enivrants de cette tradition musicale entrainent un état de transe dans lequel entrent, chaque année, près de 100 000 personnes venues jouer et danser toute la nuit lors du rassemblement populaire de la Notte della Taranta.
 Ce septuor perpétue avec passion et bravoure la ferveur et les rythmes obsessionnels qui traversent les tarentelles. Interprétant des ballades amoureuses et des chants sociaux aux sons enivrants du tamburello (grand tambourin salentin), le Canzoniere transcende l’univers des musiques populaires de l’Italie méridionale.

Fondé en 1975 par Daniele et Rina Durante, Canzoniere Grecanico Salentino est dirigé depuis 2007 par leur fils qui manie aussi bien le tambourin, le violon que le chant. Les compagnons de Mauro jonglent aussi avec les instruments, tamburello pour tous mais aussi guitares, instruments à vent, accordéon, voix de tête pour Maria Mazotta, rauque et terrienne pour Giancarlo Paglialunga, danse sensuelle et transcendante pour Silvia Perrone. Sur scène 6 jeunes musiciens virtuoses et une espiègle danseuse aux voiles carmin maîtrisent nos émotions.
Un émoi qui nous ramène aux temps les plus reculés. Cette danse, ce rythme sont liés à un rite de possession païen voir dionysiaque qui n’a cessé de se pratiquer dans le sud italien, même après son interdiction par l’église. Le mythe de la tarentule dont la piqûre insufflait à sa victime un poison dont seule une transe dansée pouvait annihiler les effets.

Chacun garde un espace bien défini dans lequel les timbres et les couleurs s’harmonisent en de savoureux contrastes. Habile et inspiré l’ensemble respecte un large spectre sonore, un groove inaltérable et des nuances subtiles. La pizzica endiablée laisse parfois la place à la douceur mélodique de quelques nobles chansons d’amour. Ils revisitent le répertoire ou créent dans le même élan de nouveaux morceaux en utilisant le Griko Salentino. Langue utilisée dans une enclave hellénophone de 9 communes appelée Grecìa Salentina, vestige de la Grande Grèce de l’Antiquité et de la domination byzantine.

Chantés en dialecte salentin ou en griko salentino (et aussi en anglais sur un morceau écrit par Piers Faccini), les 13 titres de cet album sont une réflexion sur le tarentisme et son héritage. Ce profond sentiment dépressif, ce démon, dû à la piqure (pizzica) de la tarentule, quel est-il aujourd’hui ? La piqure de l’araignée est la légende mais les tourments d’aujourd’hui (solitude, chômage, difficulté de trouver sa place dans la société, crise économique, crise écologique) sont tout aussi douloureux et ils sont les souffrances de notre temps. Ce sont les thèmes principaux abordés dans cet album, traités de manière éclairée ou ironique mais jamais pris à la légère. Un album qui nous plongera encore une fois dans cet état de transe, stade ultime du processus de guérison propre à la Pizzica.

CANZONIERE GRECANICO SALENTINO

Mauro Durante violon, percussions, voix
Emanuele Licci voix, guitares, bouzouki
Maria Mazzotta voix, tamburello, percussions
Giancarlo Paglialunga voix, tamburello, percussions
Massimiliano Morabito accordéon diatonique
Giulio Bianco cornemuse, flûtes, harmonica, basse
Silvia Perrone danse