Blundetto

C’est au prix de plusieurs heures de marche, dans une campagne où personne n’est en mesure de fournir des indications précises sur le lieu, que se détache enfin au loin le studio de Blundetto.

Encore chaud des vapeurs de reggae de Good Good Things, planté aux abords comme un totem, le drapeau Jamaïcain donne une première indication sur les hostilités musicales qui s’y déroulent. La fumée épaisse et odorante, une seconde. Le vrombissement sourd et puissant lève les derniers doutes : si Blundetto s’est retranché ici en co-voiturage avec son indéfectible binôme créatif Blackjoy c’est afin de faire subir à son dernier album une opération dub à mix ouvertC’est au prix de plusieurs heures de marche, dans une campagne où personne n’est en mesure de fournir des indications précises sur le lieu, que se détache enfin au loin le studio de Blundetto.
Encore chaud des vapeurs de reggae de Good Good Things, planté aux abords comme un totem, le drapeau Jamaïcain donne une première indication sur les hostilités musicales qui s’y déroulent. La fumée épaisse et odorante, une seconde. Le vrombissement sourd et puissant lève les derniers doutes : si Blundetto s’est retranché ici en co-voiturage avec son indéfectible binôme créatif Blackjoy c’est afin de faire subir à son dernier album une opération dub à mix ouvert.

Tous n’étaient pas éligibles, Blundetto et Blackjoy n’en ont choisi qu’une poignée.
Dans un labyrinthe de reverb et de delay, avec une foison de filtres branchés dans leurs âmes, sept titres se sont livrés aux expérimentations en toute confiance, car se sachant entre de bonnes mains. Installés à la console de mixage, Blundetto et Blackjoy auront passé de longues heures derrière les rangées de potentiomètres, à s’imprégner des ambiances originales pour les disséquer, les déstructurer, et les remodeler.
Etrangler la guitare et la ramener lentement à la vie, laisser l’arrangement du fond jouer des coudes pour s’imposer devant, permettre aux pompes d’orgue de se retrouver seules avec la basse hypnotique et la batterie au pied massif. Lâcher chacun de leurs effets au feeling de l’écoute, exécuter le remix en temps réel, sans réflexion préalable, dans le respect du cahier des charges des Perry, Tubby et consorts.
Sous l’effet de la révélation de leur seconde personnalité, les morceaux pénètrent et absorbent l’esprit pour le spacialiser, décupler sa dimension, y imprimer une persistance rythmique alors même que le riddim est sur la position mute.
Le rythme et le sens des aiguilles du temps perturbés par les échos des percussions, un voyage qui se perd dans l’immensité sonore créée par le duo. Avec pour seules précautions d’emploi, le port du casque et une écoute le volume en zone déraisonnable