Blick Bassy
Leman
Sortie le 22 février 2009
Label : World Connection
Attention, un nouvel enchanteur prend ses marques dans le paysage. Un chanteur à la voix fluide et tendre, un compositeur de mélodies nimbées de belle lumière, un auteur à la plume concernée. Bref, un artiste complet qui a bien des atouts pour créer la surprise. Originaire du Cameroun, Blick Bassy n’est pas une jeune pousse née de la dernière pluie . C’est un talent sûr repéré hier avec le groupe Macase, fer de lance de la nouvelle génération musicale camerounaise. Aujourd’hui, il signe un album au charme singulier, tressant des affinités entre l’Afrique Centrale et celle de l’Ouest, pour inventer une palette de nuances musicales scintillante de cristaux soul-jazz.
Qui sait, s’il n’était pas né sous le signe du Taureau, peut-être n’aurait-il pas eu cet entêtement, cette persévérance pour aller jusqu’au bout de ses rêves. A partir du jour où il l’a décidé, sa vie serait musique ou ne serait pas. Son père, commissaire de police, gouverneur de Yaoundé, aurait tant voulu que le fiston porte l’uniforme, après avoir fait ses études à l’étranger. Le fiston était têtu. Alors que tous ses copains rêvaient de partir, lui, qui avait la chance, d’avoir obtenu une bourse, refusait de s’en aller. « Je partirai grâce à ma musique » disait-il. Dans la famille, on a cru qu’il était victime du mauvais oeil, on a même pensé à l’exorciser. Mais le petit a gagné. Rien ne peut arrêter la détermination du taureau.
Blick Bassy a fait entendre pour la première fois sa voix le 16 mai 1974, à Yaoundé, la ville aux sept collines, capitale du Cameroun. De son enfance, il garde le souvenir de ce qu’il a appris au village, à Mintaba, auprès de ses grands-parents et des anciens. Une conscience de sa culture, de ses racines, de la beauté et du sens de sa langue bassa, la seule qu’il veut utiliser, préserver, porter à travers ses chansons. Dans ses oreilles sont passés les chants de chorales, la voix et la guitare des précieux « tontons », Eboa Lotin, Nkotti Francois,Francois Misse Ngoh, Francis Bebey, Jean Bikoko Aladin(grâce à qui l’assiko, un style musical des Bassa, est connu), le griot et joueur de mvet (arc musical) Medjo Menson Jacob. Tous l’ont inspiré, dit-il. Il commence à gratter gentiment une guitare aux alentours de 10 ans. Son premier groupe s’appelle Jazz Crew. Déjà s’y exprime ce penchant pour l’ouverture, cette liberté musicale qu’il exprime aujourd’hui à travers son album.
La palette musicale des Jazz Crew a des colorations jazz et bossa nova, sans oublier bien sûr les rythmes, la langue de chez eux. Lors d’un concert avec Jazz Crew, au festival Jazz sous les Manguiers, à Yaoundé, Blick Bassy a une révélation. En y côtoyant Mario Canonge, Etienne Mbappé, Nguyen Lê, Ismaël Lo, Miriam Makeba qui s’y produisent, il sait désormais quel sera son chemin. La musique à vie.
En 1996, il crée le groupe Macase, un son original, un mix de musiques bantoues (Afrique centrale), jazz et soul, une aventure qui va durer une dizaine d’années. Macase enregistre deux albums (« Etam », en 1999 et « Doulou », en 2003), gagne un prix RFI « Musiques du Monde » en 2001, est distingué au MASA, à Abidjan, et aux Trophées Kora, en Afrique du Sud.
Blick Bassy veut aller plus loin. Il a le sentiment qu’au Cameroun, les chances d’évolution sont restreintes pour un musicien qui a la niake, veut grandir, encore et encore. Alors, en 2005, direction Paris, « là où tout se passe ». Il reprend la guitare qu’il avait laissé de côté, multiplie les rencontres, les collaborations (Manu Dibango, Lokua Kanza, Cheick Tidiane Seck, Keziah Jones…), sans jamais oublier de retourner à la source. De repartir au Cameroun, où il a créé un label en 2004, BB Prod, produisant notamment Koppo, un rappeur au premier plan de la scène hip hop camerounaise. Il a monté également à Yaoundé une association pour initier les enfants des rues à la musique. « Si je veux aller de l’avant, j’ai besoin d’aller régulièrement vers ma terre d’origine, vers mon grand-père, lui qui m’a tant appris. J’ai besoin de retrouver des images, des odeurs, des bruits, des sons… » confie-t-il.
Accompagner sur des scènes parisiennes ou ailleurs des musiciens renommés c’est bien, écrire sa propre histoire, c’est encore mieux. Désormais, Blick Bassy, s’occupe de lui. Il signe son premier album, enregistré entre Bamako (studio de Salif Keita) et Paris, réalisé par Jean Lamoot (Salif Keita, Nneka, Kassé Mady Diabaté..) avec Jean-Louis Solance. Des chansons sculptées de messages et d’enseignements, nourries de ses ressentis, de ses émotions.
« Je sais où je vais. J’essaie de me projeter toujours et je me donne les moyens pour que cette projection se réalise » déclare Blick Bassy. Voilà pourquoi, aussi, « Léman » (Miroir) est né. Blick Bassy avance, calme et confiant. Le proverbe bassa, « Le hibou m’a griffé sur le front », tournant dans la tête de celui qui se sent frappé de malchance, n’est certainement pas pour lui.
Blick Bassy a fait entendre pour la première fois sa voix le 16 mai 1974, à Yaoundé, la ville aux sept collines, capitale du Cameroun. De son enfance, il garde le souvenir de ce qu’il a appris au village, à Mintaba, auprès de ses grands-parents et des anciens. Une conscience de sa culture, de ses racines, de la beauté et du sens de sa langue bassa, la seule qu’il veut utiliser, préserver, porter à travers ses chansons. Dans ses oreilles sont passés les chants de chorales, la voix et la guitare des précieux « tontons », Eboa Lotin, Nkotti Francois,Francois Misse Ngoh, Francis Bebey, Jean Bikoko Aladin(grâce à qui l’assiko, un style musical des Bassa, est connu), le griot et joueur de mvet (arc musical) Medjo Menson Jacob. Tous l’ont inspiré, dit-il. Il commence à gratter gentiment une guitare aux alentours de 10 ans. Son premier groupe s’appelle Jazz Crew. Déjà s’y exprime ce penchant pour l’ouverture, cette liberté musicale qu’il exprime aujourd’hui à travers son album.
La palette musicale des Jazz Crew a des colorations jazz et bossa nova, sans oublier bien sûr les rythmes, la langue de chez eux. Lors d’un concert avec Jazz Crew, au festival Jazz sous les Manguiers, à Yaoundé, Blick Bassy a une révélation. En y côtoyant Mario Canonge, Etienne Mbappé, Nguyen Lê, Ismaël Lo, Miriam Makeba qui s’y produisent, il sait désormais quel sera son chemin. La musique à vie.
En 1996, il crée le groupe Macase, un son original, un mix de musiques bantoues (Afrique centrale), jazz et soul, une aventure qui va durer une dizaine d’années. Macase enregistre deux albums (« Etam », en 1999 et « Doulou », en 2003), gagne un prix RFI « Musiques du Monde » en 2001, est distingué au MASA, à Abidjan, et aux Trophées Kora, en Afrique du Sud.
Blick Bassy veut aller plus loin. Il a le sentiment qu’au Cameroun, les chances d’évolution sont restreintes pour un musicien qui a la niake, veut grandir, encore et encore. Alors, en 2005, direction Paris, « là où tout se passe ». Il reprend la guitare qu’il avait laissé de côté, multiplie les rencontres, les collaborations (Manu Dibango, Lokua Kanza, Cheick Tidiane Seck, Keziah Jones…), sans jamais oublier de retourner à la source. De repartir au Cameroun, où il a créé un label en 2004, BB Prod, produisant notamment Koppo, un rappeur au premier plan de la scène hip hop camerounaise. Il a monté également à Yaoundé une association pour initier les enfants des rues à la musique. « Si je veux aller de l’avant, j’ai besoin d’aller régulièrement vers ma terre d’origine, vers mon grand-père, lui qui m’a tant appris. J’ai besoin de retrouver des images, des odeurs, des bruits, des sons… » confie-t-il.
Accompagner sur des scènes parisiennes ou ailleurs des musiciens renommés c’est bien, écrire sa propre histoire, c’est encore mieux. Désormais, Blick Bassy, s’occupe de lui. Il signe son premier album, enregistré entre Bamako (studio de Salif Keita) et Paris, réalisé par Jean Lamoot (Salif Keita, Nneka, Kassé Mady Diabaté..) avec Jean-Louis Solance. Des chansons sculptées de messages et d’enseignements, nourries de ses ressentis, de ses émotions.
« Je sais où je vais. J’essaie de me projeter toujours et je me donne les moyens pour que cette projection se réalise » déclare Blick Bassy. Voilà pourquoi, aussi, « Léman » (Miroir) est né. Blick Bassy avance, calme et confiant. Le proverbe bassa, « Le hibou m’a griffé sur le front », tournant dans la tête de celui qui se sent frappé de malchance, n’est certainement pas pour lui.