Ben Sidran

Swing State
Sortie le 20 mai 2022
Label: Bonsaï Music
Swing State est mon premier album instrumental. J’ai certes fait des instrumentaux par le passé mais il s’agit là de mon premier projet en piano trio album dans ce genre. Mes disques favoris quand j’étais tout jeune, c’était les d’Horace Silver, Bobby Timmons, Bud Powell, and plus tard de Sonny Clark. Le piano, dans une formation de trio, était le format  qui me plaisait le plus. Et donc aujourd’hui, soixante ans plus tard, je voulais vivre ce que ces musiciens ressentaient à cette époque lorsqu’ils jouaient dans ce type de formation. Je sais que je ne peux pas jouer comme eux, mais je peux en revanche me sentir comme eux. C’est ce que j’appelle donc le “Swing State”.
Swing State est mon premier album instrumental. J’ai certes fait des instrumentaux par le passé mais il s’agit là de mon premier projet en piano trio album dans ce genre. Mes disques favoris quand j’était tout jeune, c’était les d’Horace Silver, Bobby Timmons, Bud Powell, and plus tard de Sonny Clark. Le piano, dans une formation de trio, était le format  qui me plaisait le plus. Et donc aujourd’hui, soixante ans plus tard, je voulais vivre ce que ces musiciens ressentaient à cette époque lorsqu’ils jouaient dans ce type de formation. Je sais que je ne peux pas jouer comme eux, mais je peux en revanche me sentir comme eux. C’est ce que j’appelle donc le “Swing State”.

Pour le répertoire de cet album, j’avais initialement pensé à réinterpréter quelques unes des thèmes bebop des années 50 que je préférais. Et à partir de là, j’ai commencé à me pencher sur un répertoire plus ancien pour, finalement, choisir principalement des chansons des années 30. Et d’ailleurs, je me rends compte aujourd’hui que ce sont ces mêmes chansons que j’ai jouées en premier quand j’ai commencé à jouer du piano quand j’étais tout jeune.

J’avais un “Fake Book” – un recueil illégal de partitions – qui m’avait été donné par un ami de mon père, un pianiste qui avait travaillé dans les années 30. Et c’est donc avec les mélodies et chansons de cette époque, comme “Tuxedo Junction”, “Lullaby Of The Leaves” et “Over The Rainbow”, que j’ai commencé à jouer au piano. Je n’avais pas réellement conscience de cela quand j’ai enregistrée Swing State mais à posteriori, je constate que les raisons qui m’on conduites à faire le choix de ce répertoire sont en définitive très profondes.

J’ai le titre de cet album - Swing State – parce qu’il décrit bien l’espace émotionnel dans lequel la musique vous plonge lorsqu’elle swingue. Cela ne vient pas de votre cerveau, cela vient de votre corps. De tous les rythmes que les gens ont toujours essayé de transcrire dans le Jazz, le Swing était la chose que vous vouliez établir pour que les gens se sentent bien.

La première fois que j’ai ressenti ça, j’avais 6 ou 7 ans alors que j’écoutais un disque de Jimmy Forest qui s’appelait “Night Train”.

Ça m’a fait flipper !  J’ai entendu ce disque alors que j’étais  à un cours de dessin où les professeurs ont joué cette chanson en nous demandant  de dessiner ce que cela nous évoquait.  Je ne me souviens pas de mon dessin, mais je me souviens avoir couru dans la pièce. Je n’avais jamais ressenti cela auparavant. Cela a déclenché quelque chose en moi qui, toutes ces années plus tard, est toujours là, présent.

En tant qu’êtres humains, nous avons tendance à nous serrer les coudes. C’est une sorte de reflexe de combat ou de fuite quand on se sent menacé. Parfois il suffit cependant de se détendre et de lâcher prise. En ces temps troublés, cela a été un véritable défi. Mais c’est ce que j’ai essayé de faire au cours de ce deux dernières années en me concentrant sur ce que j’avais ressenti de meilleurs depuis mes jeunes années.

Par exemple, je me suis toujours dit que quand j’aurais atteint un certain âge, je prendrais enfin le temps de lire tous ces grands livres que je faisais semblant de lire quand j’étais au Collège. Cet album, c’est un peu ça : faire un disque en trio rempli des chanson de mon enfance. Et comme dit le proverbe, « Pars avec celui qui t’a amené ».

Je n’aurais pas pu faire cet album sans Billy Peterson à la contrebasse et Leo Sidran à la batterie.

Nous avons tellement joué tous les trois ensemble au cours de dernières décennies que nous n’avons pas besoin de nous parler. La musique jaillit d’elle-même et ensemble naturellement. Nous sommes entrés dans le studio, sans aucun travail d’arrangement préalable, et en 10 à 15 minutes, nous trouvions la juste manière de jouer ensemble. Cela s’est fait naturellement, authentiquement et rapidement. Et cela reflète vraiment ce que je suis en ce moment.

Ce n’est pas seulement une idée qui s’est concrétisée, c’est aussi une bonne chose de faite.

Ben Sidran, Février 2022