Bassekou Kouyaté

Jama Ko
Sortie 26 mars 2013
Label : Out Here Rec
Maître incontesté du Ngoni, le Malien Bassekou Kouyaté est de retour avec son nouvel album « Jama ko ». Un album enregistré avec une nouvelle équipe, des invités prestigieux mais surtout ancré dans la dure réalité du Mali d’aujourd’hui.
Maître incontesté du Ngoni, le Malien Bassekou Kouyaté est de retour avec son nouvel album « Jama ko ». Un album enregistré avec une nouvelle équipe, des invités prestigieux mais surtout ancré dans la dure réalité du Mali d’aujourd’hui.

Après deux albums remarqués, des centaines de concerts à travers le monde, sa participation au pharaonique projet AfroCubism et à celui d’Africa Express, il était temps pour Bassekou Kouyaté et son groupe Ngoni Ba de revenir devant nous en proposant douze nouveaux titres.

« Jama Ko, c’est pour tout le monde » dit Bassekou Kouyate quand il explique le titre de son troisième album. « Il y a plus de 90% de musulmans au Mali, mais notre vision de l’islam ne correspond en rien avec la vision radicale de la charia : ce n’est pas notre culture. Nous interprétons des chants et des prières en l’honneur du Prophète depuis des centaines d’années. Si les islamistes empêchent les gens de faire de la musique c’est comme s’ils arrachaient le cœur du Mali.

L’enregistrement de Jama ko s’est déroulé en mars 2012 à Bamako, avec une toute nouvelle équipe de musiciens dont les deux fils de Bassekou, Madou et Moustafa, le maître du ngoni Abou Sissoko et un grand nombre d’autres musiciens locaux.

La teneur politique de l’album fut simplement le fruit des circonstances. Dans l’après-midi du premier jour de studio, l’armée a renversé le président Amadou Toumani Toure (ATT). Ce fut un choc pour Bassekou puisque le président était un grand défenseur de sa musique. Entre les coupures de courant, le manque d’essence et les horaires incertains des couvre-feux quotidiens, l’enregistrement s’est poursuivi. Pendant ce temps, la situation au nord Mali s’est aggravée de jour en jour. Une réponse musicale à cette situation a commencé à prendre forme dans l’intimité du studio. Au lieu de rester calme, Bassekou brancha sa pédale wah-wah, mis son ampli à fond et se laissa aller, donnant vie au morceau « Ne me Fatigue Pas ».

On peut entendre le coeur de la musique malienne qui bat dans cette musique. Kasse Mady Diabate est présent sur la chanson « Sinaly » aux influences latines – il y parle de Sinaly Diarra, un roi Bamana connu pour avoir résisté à l’islamisation forcée au 19e siècle. « Kele Lagni » est un duo entre Amy Sacko et Khaira Arby, tous deux originaires de Tombouctou, qui appellent à faire la paix au Mali. Zoumana Tereta fait l’éloge des cultivateurs de coton du Mali dans « Mali Koori », d’une voix qui ramène l’auditeur au temps des grands guerriers Bambara. « Poye 2 », est un duo incroyable entre Bassekou et Taj Mahal (voix et guitare électrique), et s’achève sur le touchant « Moustafa », composé par le fils de Bassekou et dédié à ses parents pour tout ce qu’ils ont fait pour lui.

Howard Bilerman (Arcade Fire, Godspeed,…) a enregistré l’album au Mali et a fini par faire l’essentiel du mixage chez lui à Montréal. Andrew et Brad Barr, (Barr Brothers) ont ajouté la batterie et la guitare. Mocky Salole (Feist, Jamie Lidell) a participé aux arrangements, mais aussi en jouant du clavier et de la batterie.

DISCOGRAPHIE :

Segu Blue (2004)

I Speak Fula (2010)