Anthony Joseph

Rowing Up River To Get Our Names Back
Sortie le 7 février 2025
Label: Heavenly Sweetness
L’origine africaine des OVNI, George Clinton en personne n’aurait pas désavoué ce concept afro-futuriste dont Anthony Joseph avait fait le sujet de The African Origins Of Ufo’s, sa nouvelle écrite il y a bientôt vingt ans.
Durant ce laps de temps, les albums du chanteur-poète de Trinidad se sont succédés, mais l’idée ne s’est pas évaporée. Après un travail de réflexion et de recherches artistiques avec le musicien-producteur Dave Okumu, il est même devenu l’axe de rotation de son nouvel album. Base des premiers titres élaborés en duo, la nouvelle est ensuite devenue la rampe de lancement de Rowing Up River To Get Our Names Back Vol 1 & 2. d’une aventure si dense qu’il a fallu la scinder en deux parties.
L’origine africaine des OVNI, George Clinton en personne n’aurait pas désavoué ce concept afro-futuriste dont Anthony Joseph avait fait le sujet de The African Origins Of Ufo’s, sa nouvelle écrite il y a bientôt vingt ans.
Durant ce laps de temps, les albums du chanteur-poète de Trinidad se sont succédés, mais l’idée ne s’est pas évaporée. Après un travail de réflexion et de recherches artistiques avec le musicien-producteur Dave Okumu, il est même devenu l’axe de rotation de son nouvel album. Base des premiers titres élaborés en duo, la nouvelle est ensuite devenue la rampe de lancement de Rowing Up River To Get Our Names Back Vol 1 & 2. d’une aventure si dense qu’il a fallu la scinder en deux parties.

Après avoir solidement assuré la connexion musicale de toute la diaspora caribéenne sur ses précédents albums, Anthony Joseph s’engage dans une fresque musicale aussi ambitieuse que fascinante : l’exploration de toutes ces strates qui constituent la longue et tumultueuse histoire de la musique noire. Ces couches créatives qui se sont superposées et additionnées, la nouvelle se nourrissant de la précédente pour, sans le savoir, préparer l’arrivée de la suivante.
Cet immense puzzle où, reliées par une forte conscience politique, les différentes pièces ont noirci les portées de leurs notes les plus intenses. Sculpté dans la cire des œuvres si impérissables qu’elles ont rendu stériles toutes les tentatives d’altération des décennies qui se sont accumulées. Forme, fond, portée révolutionnaire, tout est resté intact. Y compris l’esprit de tous ces musiciens qui ne se sont exprimés que par la voix de leur instrument, la puissance de leur groove, la radicalité de leur démarche artistique.
Funk, P-Funk, soul, dub, free-jazz, jazz, afrobeat, blues, confrontant leurs deux visions musicales pour n’en former plus qu’une, c’est en binôme éclairé par les phares de leur créativité qu’Anthony Joseph et Dave Okumu ont façonné un afro-futurisme à l’esthétique mouvante et sans limite d’expansion. Stabilisé par cette volonté de raviver toutes les racines, l’exploration se conjugue à celle qui mène aux patronymes perdus. Ceux qui, entre le voyage depuis l’Afrique vers l’Amérique, se sont évaporés dans les flots de l’Atlantique et le claquement des fouets. Ceux dont ont été dépossédés les déracinés de force qui ont dû endosser celui du maître.
Les peaux des batteries, le bois des baguettes et celui des percussions, le nylon de cordes, les métaux des saxophones et les trompettes, tout qui constitue l’arche organique dans laquelle ont embarqué les héros de la musique noire, révèle au moment du décollage un tableau de bord à l’électronique sophistiqué. Renforcer voire supplanter certaines fonctions peut s’avérer utile tant la destination est lointaine. Elle est à des années-lumière d’ici. La rejoindre impose de connecter le présent avec le passé pour pouvoir l’emmener dans le futur. Dans l’afro futur.
Là où, après avoir remonté la rivière, tous auront récupéré leurs noms et se seront réappropriés un pan de leur histoire.