Africando
Viva Africando
Sortie le 5 Novembre 2013
Label : Sterns
Depuis près de 20 ans, Africando poursuit sa quête inlassable, sincère et joyeuse, de réunir l’Afrique et toute sa diaspora à travers la musique afro-cubaine. Projet ambitieux, Africando est un véritable trait d’union transatlantique. Après 7 albums, un Live, et des tournées qui les ont menés à travers le monde, voici « VIVA AFRICANDO », enregistré entre Dakar, Bamako, New York et Paris, nouvelle pièce maîtresse d’une épopée magique.
Depuis près de 20 ans, Africando poursuit sa quête inlassable, sincère et joyeuse, de réunir l’Afrique et toute sa diaspora à travers la musique afro-cubaine. Projet ambitieux, Africando est un véritable trait d’union transatlantique. Après 7 albums, un Live, et des tournées qui les ont menés à travers le monde, voici « VIVA AFRICANDO », enregistré entre Dakar, Bamako, New York et Paris, nouvelle pièce maîtresse d’une épopée magique.
En vingt ans de vie trépidante et mouvementée, Africando est devenu la référence incontournable de ce que l’on peut nommer la « salsa africaine », pour mieux la distinguer de ses cousines, cubaine, colombienne et new-yorkaise. L’essence même d’Africando a toujours été la rencontre entre l’Afrique et l’Amérique latine. Ce fut l’idée de départ en 1992, quand le producteur sénégalais Ibrahima Sylla et l’arrangeur malien Boncana Maïga ont fait venir trois chanteurs sénégalais à New York et leur ont fait enregistrer, avec les meilleurs musiciens latino-américains deux albums qui sont devenus des classiques de salsa. Les musiciens latino-américains ont vite réalisé que l’obstacle de la langue - les chanteurs africains ne parlaient pas espagnol - ne les empêchait pas d’être de sérieux aficionados de la salsa et qu’ils étaient capables de jouer et chanter de façon traditionnelle avec le bon sabor.
Les sept premiers albums d’Africando furent tous enregistrés à New York, mais pour Viva Africando, les new-yorkais se sont rendus à Paris. En effet, en raison de la situation au Mali, Boncana Maïga n’a pu obtenir à temps un renouvellement de visa pour les Etats Unis. Il fut heureusement capable de se rendre en France emmenant dans ses bagages des morceaux commencés à Bamako et Dakar. Une fois à Paris, il a repris contact avec Ibrahima Sylla et en novembre 2012, six musiciens new-yorkais les ont rejoints, sous la direction du pianiste Oscar Hernandez, membre à part entière d’Africando depuis Gombo Salsa (1996).
Les chanteurs.
Le vétéran sénégalais Medoune Diallo est l’un des chanteurs piliers d’Africando. Sékouba Bambino, super-star en Guinée grâce à sa participation dans le Bembeya Jazz National depuis son très jeune âge, a rejoint le groupe en 1996 et reste l’un de ses membres permanents tout en continuant en parallèle sa carrière solo avec succès. Roger Eugène, mieux connu sous le nom de Shoubou, patriarche du groupe haïtien Tabou Combo, participe depuis 17 ans à Africando. Et Amadou Ballaké, un pionnier de la musique moderne au Burkina Faso, est également de retour pour son 4ème album avec Africando. Jos Spinto, membre d’Africando depuis 10 ans, dédie l’un des morceaux à Gnonnas Pedro (1942-2004), une pop star dans le pays d’origine de Spinto, le Bénin. Pascal Dieng de Super Cayor de Dakar revient également participer à son 2ème album avec Africando, tout comme le chanteur sénégalais Bassirou
Sarr du groupe Dieuf-Dieul.
Quatre nouveaux chanteurs font également leur apparition. Rene Cabral, leader du groupe Cabo Verde Show depuis trois décennies. Lokombe Nkalulu a fait partie d’un des groupes congolais les plus en vue des années 1970, les Grands Maquisards. James Gadiaga est un membre éminent du groupe sénégalais Royal Band de Thiès. Raymond Fernandez, né à Dakar de parents capverdiens, avait enregistré sa chanson lors des sessions pour l’album Mandali d’Africando, mais son décès juste avant la sortie de cet album avait conduit le groupe à retirer le morceau pour le sortir à un moment plus opportun, ce qui est le cas aujourd’hui.
Viva Africando se conclut par un final enivrant composé par le Spanish Harlem Orchestra invité sous la direction d’Oscar Hernandez et avec la participation du chanteur Ray de la Paz. Cet orchestre éminent de salsa, rend un magnifique hommage à Africando dans le titre « Africa Es » et se fait un bel allier de la cause qui anime le projet depuis ses débuts.
DISCOGRAPHIE
● Africando Vol. 1 : Trovador (1993)
● Africando Vol. 2 : Tierra Traditional (1994)
● Gombo Salsa (1996)
● Baloba (1998)
● Betece (2000)
● Live ! Au Zenith (2001)
● Martina (2003)
● Ketukuba (2006)
● Viva Africando (2013)
HISTOIRE
BIOGRAPHIE. Fertile trait d’union - La salsa chantée en wolof, en lingala, en fon, en dioula… en langues africaines. Surprenant, peut-être, incongru, sûrement pas. Pendant des années, l’Afrique a tangué sur la musique afro-cubaine, qui elle-même a puisé son sang rythmique au cœur de ce continent et lui a inspiré la rumba congo-zaïroise ou le high-life ghanéen. D’où l’idée d’un producteur sénégalais et d’un musicien-arrangeur malien qui a passé une dizaine d’années à Cuba d’organiser un dialogue transatlantique entre des artificiers du tempo latino installés à Nueva York et des chanteurs africains, amateurs éclairés des rythmes cubains et des jaillissements cuivrés de la salsa. L’histoire commence au début des années 90 dans un studio new-yorkais avec trois voix sénégalaises. Elle continue de s’écrire au fil d’albums flamboyants dans lesquels de nouveaux chanteurs se greffent à l’affaire et des invités célèbres viennent se mêler au jeu.
Après 7 albums, un Live, des centaines de concerts effervescents sur les scènes du monde, Africando n’a pas dit son dernier mot. D’autres chapitres suivront bientôt. La marche en avant continue. En attendant, voici un « Best Of », précieux et nécessaire, qui résume 15 années de parcours exemplaire. Un rappel d’effets pour comprendre de quoi est fait Africando.
Prologue - Tout commence par une passion. Celle d’Ibrahima Sylla, producteur sénégalais, pour la musique cubaine. « J’en écoute depuis longtemps. Au Sénégal, on dansait là-dessus dans les années 60-70. Je me suis constitué une collection de disques lorsque j’étais étudiant en France (j’ai aujourd’hui 6000 disques cubains, dont des raretés). Quand j’ai commencé à faire de la production, des amis m’ont demandé pourquoi je ne produisais pas de la musique afro-cubaine. Je me suis dit un jour « pourquoi pas ? » mais je vais le faire avec des Africains. J’ai eu envie de monter un groupe africain qui ferait de la salsa new-yorkaise. Dans les années 60, les groupes africains jouaient de la rumba en imitant les cubains et sans comprendre la langue espagnole. Je voulais quelque chose d’autre. J’en ai parlé à Boncana Maïga, arrangeur et musicien qui connaît bien aussi cette musique. Il a vécu à Cuba. On a décidé d’aller enregistrer à New York. J’ai emmené trois chanteurs sénégalais, Pape Seck, Nicolas Menheim, Medoune Diallo. »
D’origine malienne, Boncana Maïga a fait partie de ces jeunes musiciens recrutés dans toutes les régions du Mali à la demande du président Modibo Keïta, pour être envoyés à Cuba afin d’y étudier la musique, au début des années 60. « Le président du Mali était friand de musique cubaine. Il existait même un morceau qui lui était dédié, une pachanga qu’avait repris feu grand Kallé, du Zaïre » raconte Ibrahima Sylla. Avec ses camarades maliens et quelques musiciens cubains, Boncana Maïga, durant son séjour à Cuba, où il reste une dizaine d’années, fonde le groupe Las Maravillas del Mali. A l’évidence, il était donc l’homme de la situation pour concrétiser l’idée germée dans l’esprit d’ Ibrahima Sylla, à qui un ami d’enfance, Alain Jossé, présente Nicolas Menheim, au Sénégal, un jeune salsero entendu dans l’Etoile de Dakar. « Si lui, je ne le connaissais pas, en revanche je n’ignorais rien des deux autres. Pape Seck a beaucoup apporté à la musique sénégalaise C’est lui qui a mis de la percussion mbalax (tama et sabar) au cœur de la musique sénégalaise dans les années 70 avec le Star Band. Puis il a formé son propre groupe, le Star Number One. Medoune Diallo vient du Baobab. Il a aussi transité par le Star Band. L’Orchestra Baobab était considéré comme un orchestre national car il présentait tous les rythmes du Sénégal ».
Premiers chapitres - A New York, le chanteur d’origine cubaine, Ronnie Barro, par ailleurs beau-frère de Boncana Maïga se charge de recruter des musiciens. « Boncana Maïga est resté enfermé un mois dans un hôtel, à monter dix-neuf chansons, à partir de maquettes. Impressionnant ! » poursuit Ibrahima Sylla. Des bouillonnantes sessions organisées dans un studio new-yorkais au début des années 90 émerge le premier album d’Africando, « Trovador ». Chanté pour l’essentiel en wolof, langue principale du Sénégal, « Trovador » déclenche un engouement immédiat au Sénégal quand sort la cassette. Le paysage musical soudain y prend de nouvelles couleurs. Africando remet en cause les pleins pouvoirs du mbalax. Même le président Abdou Diouf craque. Il demande qu’Africando anime la soirée du réveillon, le 31 décembre, à la télévision sénégalaise. Deux titres de « Trovador » (l’album se vendra à 300.000 exemplaires entre la France et les Etats-Unis) sont repris dans le « Best Of » : « Gouye gui » (le baobab, plage 4), une chanson que Medoune Diallo avait faite avec l’Orchestra Baobab, et « Doley Mbolo » (S’unir pour être plus fort, plage 6 ), une création de Nicolas Menheim.
En 1993, la même équipe retourne aux Etats-Unis pour donner une suite à « Trovador ». Ainsi naît « Sabador », la meilleure vente d’Africando à ce jour (près de 700.000 exemplaires). « On a pioché dans les autres titres arrangés par Boncana Maïga qui n’avaient pas été utilisés pour le premier album ». « Yaye Boy » (Maman, plage 1) est interprété par Pape Seck. C’est un titre qui a été repris par beaucoup de monde (Jennifer Lopez, El Canario…), et jusqu’à aujourd’hui, le plus grand tube d’Africando aux Etats-Unis, où ils se sont produits pour la première fois en 1996. Une consécration que Pape Seck ne connaîtra pas. Il meurt en 1995. La version retenue ici est un remix colombien qui fait intervenir un violoniste. « Sama Thiely » (Mon aigle, plage 9) a été également un énorme succès. Des pagnes, des voitures, des sacs scolaires seront baptisés « Thiely » au Sénégal. En 1993, la même équipe retourne aux Etats-Unis pour donner une suite à « Trovador ». Ainsi naît « Sabador », la meilleure vente d’Africando à ce jour (près de 700.000 exemplaires). « On a pioché dans les autres titres arrangés par Boncana Maïga qui n’avaient pas été utilisés pour le premier album ».
« Yaye Boy » (Maman, plage 1) est interprété par Pape Seck. C’est un titre qui a été repris par beaucoup de monde (Jennifer Lopez, El Canario…), et jusqu’à aujourd’hui, le plus grand tube d’Africando aux Etats-Unis, où ils se sont produits pour la première fois en 1996. Une consécration que Pape Seck ne connaîtra pas. Il meurt en 1995. La version retenue ici est un remix colombien qui fait intervenir un violoniste. « Sama Thiely » (Mon aigle, plage 9) a été également un énorme succès. Des pagnes, des voitures, des sacs scolaires seront baptisés « Thiely » au Sénégal. On notera que la version originale de ce titre (en 1971, interprété par Pape Sek, avec le Star Band ) se trouve sur l’album « Sénégal » de la collection « African Pearls » (Syllart Productions / Discograph).
Le cercle s’agrandit - Après le décès de Pape Seck, Ibrahima Sylla fait venir pour l’album suivant, « Gombo Salsa », en 1996, un autre pionnier de la salsa en Afrique, le Béninois Gnonnas Pedro, le chanteur guinéen Sekouba Bambino, repéré dans l’historique Bembeya Jazz et une voix des Caraïbes, Eugène Shoubou, du groupe haïtien Tabou Combo. « Je voulais amener d’autres langues car mon objectif est de faire d’Africando un groupe multi-africain où tout chanteur sensible à la musique afro-cubaine peut venir se greffer. D’ailleurs « ando », en wolof, cela veut dire ensemble ». Quatre titres de « Gombo Salsa » sont présentés ici. « La Musica en vérité » (plage 3) est une reprise de Gnonnas Pedro. Il chante en français et en fon, le respect que l’on doit avoir pour les artistes, sourciers de bonheur. « Apolo » (plage 5) est une chanson de réjouissance, écrite par feu la mère de Bambino. Dans « Colombia Mi Corazon » (plage 7), Ronnie Barro chante la Colombie qu’il aime. « Grog Mwen » (plage 8) est une reprise du répertoire haïtien.
« A partir de là, j’ai voulu changer la sonorité d’Africando, venir plus près de la musique cubaine, du son » raconte Ibrahima Sylla. En 1998, Africando enregistre « Baloba » entre Paris et New York. « J’ai décidé de ne plus emmener les chanteurs à New York. Nous prenions désormais les voix à Paris et en Afrique. Pour des raisons de coût mais aussi de disponibilité des artistes, surtout des invités. » Par exemple, sur cet album, Labah Sosseh, un incontournable, né en Gambie, que tous les Cubains connaissent à New York où il a enregistré avec Monguito, L’Orchestra Aragon, Roberto Torres. Sur « Baloba », on trouve « La vie en rose » (plage 13), une manière de clin d’œil à la France, chanté en français et en espagnol, « Am Sakhul » (plage 12), une reprise de l’Orchestra Baobab, chantée en wolof, qui interpelle ceux pensant que tout est facile dans la vie, et enfin « Dalaka », une chanson d’amour que Bambino a repris sur son album « 15ème anniversaire ».
Un nid de VIP - Avec « Betece », enregistré entre New Jersey, l’Afrique et Paris, en 1999, Africando devient un véritable all stars. Nicolas Menheim a quitté le groupe, remplacé par le Burkinabé Amadou Balaké, auteur en 1978 d’un énorme succès à Abidjan, « Taximen » et l’on y croise Salif Keita, Lokua Kanza, Koffi Olomidé, Thione Seck, le latino Hector Casanova, qui a enregistré avec Johnny Pacheco, l’Ivoirien Bailly Spinto. « Ces gens me disaient à chaque fois lorsque je les rencontrais, je veux être sur le prochain Africando, surtout, appelle moi. « Betece » (plage 2) signifie « tout le monde ne peut pas être un Don Juan, une star… ». C’est du dioula.
« Martina », en 2001 voit la participation de deux congolais, Nyboma et Emeneya Kester, ainsi que celle d’Ismaël Lo. Il contient le titre « Azo Nkplon » (plage 10), une reprise, chantée en fon par Gnonnas Pedro, un titre des années 70, refait dans le style de la descarga cubaine.
En août 2004, Gnonnas Pedro est emporté par un cancer. « Ketukuba », qui sort en 2006, lui est dédié. Il contient « Fatilikou » (plage 11), une guajira proche du boléro, chantée en wolof par Basse Sarr, une des deux nouvelles recrues sénégalaises, avec Pascal Dieng, d’Africando, magnifique machine à danser qui n’est pas prête de s’essouffler.
En vingt ans de vie trépidante et mouvementée, Africando est devenu la référence incontournable de ce que l’on peut nommer la « salsa africaine », pour mieux la distinguer de ses cousines, cubaine, colombienne et new-yorkaise. L’essence même d’Africando a toujours été la rencontre entre l’Afrique et l’Amérique latine. Ce fut l’idée de départ en 1992, quand le producteur sénégalais Ibrahima Sylla et l’arrangeur malien Boncana Maïga ont fait venir trois chanteurs sénégalais à New York et leur ont fait enregistrer, avec les meilleurs musiciens latino-américains deux albums qui sont devenus des classiques de salsa. Les musiciens latino-américains ont vite réalisé que l’obstacle de la langue - les chanteurs africains ne parlaient pas espagnol - ne les empêchait pas d’être de sérieux aficionados de la salsa et qu’ils étaient capables de jouer et chanter de façon traditionnelle avec le bon sabor.
Les sept premiers albums d’Africando furent tous enregistrés à New York, mais pour Viva Africando, les new-yorkais se sont rendus à Paris. En effet, en raison de la situation au Mali, Boncana Maïga n’a pu obtenir à temps un renouvellement de visa pour les Etats Unis. Il fut heureusement capable de se rendre en France emmenant dans ses bagages des morceaux commencés à Bamako et Dakar. Une fois à Paris, il a repris contact avec Ibrahima Sylla et en novembre 2012, six musiciens new-yorkais les ont rejoints, sous la direction du pianiste Oscar Hernandez, membre à part entière d’Africando depuis Gombo Salsa (1996).
Les chanteurs.
Le vétéran sénégalais Medoune Diallo est l’un des chanteurs piliers d’Africando. Sékouba Bambino, super-star en Guinée grâce à sa participation dans le Bembeya Jazz National depuis son très jeune âge, a rejoint le groupe en 1996 et reste l’un de ses membres permanents tout en continuant en parallèle sa carrière solo avec succès. Roger Eugène, mieux connu sous le nom de Shoubou, patriarche du groupe haïtien Tabou Combo, participe depuis 17 ans à Africando. Et Amadou Ballaké, un pionnier de la musique moderne au Burkina Faso, est également de retour pour son 4ème album avec Africando. Jos Spinto, membre d’Africando depuis 10 ans, dédie l’un des morceaux à Gnonnas Pedro (1942-2004), une pop star dans le pays d’origine de Spinto, le Bénin. Pascal Dieng de Super Cayor de Dakar revient également participer à son 2ème album avec Africando, tout comme le chanteur sénégalais Bassirou
Sarr du groupe Dieuf-Dieul.
Quatre nouveaux chanteurs font également leur apparition. Rene Cabral, leader du groupe Cabo Verde Show depuis trois décennies. Lokombe Nkalulu a fait partie d’un des groupes congolais les plus en vue des années 1970, les Grands Maquisards. James Gadiaga est un membre éminent du groupe sénégalais Royal Band de Thiès. Raymond Fernandez, né à Dakar de parents capverdiens, avait enregistré sa chanson lors des sessions pour l’album Mandali d’Africando, mais son décès juste avant la sortie de cet album avait conduit le groupe à retirer le morceau pour le sortir à un moment plus opportun, ce qui est le cas aujourd’hui.
Viva Africando se conclut par un final enivrant composé par le Spanish Harlem Orchestra invité sous la direction d’Oscar Hernandez et avec la participation du chanteur Ray de la Paz. Cet orchestre éminent de salsa, rend un magnifique hommage à Africando dans le titre « Africa Es » et se fait un bel allier de la cause qui anime le projet depuis ses débuts.
DISCOGRAPHIE
● Africando Vol. 1 : Trovador (1993)
● Africando Vol. 2 : Tierra Traditional (1994)
● Gombo Salsa (1996)
● Baloba (1998)
● Betece (2000)
● Live ! Au Zenith (2001)
● Martina (2003)
● Ketukuba (2006)
● Viva Africando (2013)
HISTOIRE
BIOGRAPHIE. Fertile trait d’union - La salsa chantée en wolof, en lingala, en fon, en dioula… en langues africaines. Surprenant, peut-être, incongru, sûrement pas. Pendant des années, l’Afrique a tangué sur la musique afro-cubaine, qui elle-même a puisé son sang rythmique au cœur de ce continent et lui a inspiré la rumba congo-zaïroise ou le high-life ghanéen. D’où l’idée d’un producteur sénégalais et d’un musicien-arrangeur malien qui a passé une dizaine d’années à Cuba d’organiser un dialogue transatlantique entre des artificiers du tempo latino installés à Nueva York et des chanteurs africains, amateurs éclairés des rythmes cubains et des jaillissements cuivrés de la salsa. L’histoire commence au début des années 90 dans un studio new-yorkais avec trois voix sénégalaises. Elle continue de s’écrire au fil d’albums flamboyants dans lesquels de nouveaux chanteurs se greffent à l’affaire et des invités célèbres viennent se mêler au jeu.
Après 7 albums, un Live, des centaines de concerts effervescents sur les scènes du monde, Africando n’a pas dit son dernier mot. D’autres chapitres suivront bientôt. La marche en avant continue. En attendant, voici un « Best Of », précieux et nécessaire, qui résume 15 années de parcours exemplaire. Un rappel d’effets pour comprendre de quoi est fait Africando.
Prologue - Tout commence par une passion. Celle d’Ibrahima Sylla, producteur sénégalais, pour la musique cubaine. « J’en écoute depuis longtemps. Au Sénégal, on dansait là-dessus dans les années 60-70. Je me suis constitué une collection de disques lorsque j’étais étudiant en France (j’ai aujourd’hui 6000 disques cubains, dont des raretés). Quand j’ai commencé à faire de la production, des amis m’ont demandé pourquoi je ne produisais pas de la musique afro-cubaine. Je me suis dit un jour « pourquoi pas ? » mais je vais le faire avec des Africains. J’ai eu envie de monter un groupe africain qui ferait de la salsa new-yorkaise. Dans les années 60, les groupes africains jouaient de la rumba en imitant les cubains et sans comprendre la langue espagnole. Je voulais quelque chose d’autre. J’en ai parlé à Boncana Maïga, arrangeur et musicien qui connaît bien aussi cette musique. Il a vécu à Cuba. On a décidé d’aller enregistrer à New York. J’ai emmené trois chanteurs sénégalais, Pape Seck, Nicolas Menheim, Medoune Diallo. »
D’origine malienne, Boncana Maïga a fait partie de ces jeunes musiciens recrutés dans toutes les régions du Mali à la demande du président Modibo Keïta, pour être envoyés à Cuba afin d’y étudier la musique, au début des années 60. « Le président du Mali était friand de musique cubaine. Il existait même un morceau qui lui était dédié, une pachanga qu’avait repris feu grand Kallé, du Zaïre » raconte Ibrahima Sylla. Avec ses camarades maliens et quelques musiciens cubains, Boncana Maïga, durant son séjour à Cuba, où il reste une dizaine d’années, fonde le groupe Las Maravillas del Mali. A l’évidence, il était donc l’homme de la situation pour concrétiser l’idée germée dans l’esprit d’ Ibrahima Sylla, à qui un ami d’enfance, Alain Jossé, présente Nicolas Menheim, au Sénégal, un jeune salsero entendu dans l’Etoile de Dakar. « Si lui, je ne le connaissais pas, en revanche je n’ignorais rien des deux autres. Pape Seck a beaucoup apporté à la musique sénégalaise C’est lui qui a mis de la percussion mbalax (tama et sabar) au cœur de la musique sénégalaise dans les années 70 avec le Star Band. Puis il a formé son propre groupe, le Star Number One. Medoune Diallo vient du Baobab. Il a aussi transité par le Star Band. L’Orchestra Baobab était considéré comme un orchestre national car il présentait tous les rythmes du Sénégal ».
Premiers chapitres - A New York, le chanteur d’origine cubaine, Ronnie Barro, par ailleurs beau-frère de Boncana Maïga se charge de recruter des musiciens. « Boncana Maïga est resté enfermé un mois dans un hôtel, à monter dix-neuf chansons, à partir de maquettes. Impressionnant ! » poursuit Ibrahima Sylla. Des bouillonnantes sessions organisées dans un studio new-yorkais au début des années 90 émerge le premier album d’Africando, « Trovador ». Chanté pour l’essentiel en wolof, langue principale du Sénégal, « Trovador » déclenche un engouement immédiat au Sénégal quand sort la cassette. Le paysage musical soudain y prend de nouvelles couleurs. Africando remet en cause les pleins pouvoirs du mbalax. Même le président Abdou Diouf craque. Il demande qu’Africando anime la soirée du réveillon, le 31 décembre, à la télévision sénégalaise. Deux titres de « Trovador » (l’album se vendra à 300.000 exemplaires entre la France et les Etats-Unis) sont repris dans le « Best Of » : « Gouye gui » (le baobab, plage 4), une chanson que Medoune Diallo avait faite avec l’Orchestra Baobab, et « Doley Mbolo » (S’unir pour être plus fort, plage 6 ), une création de Nicolas Menheim.
En 1993, la même équipe retourne aux Etats-Unis pour donner une suite à « Trovador ». Ainsi naît « Sabador », la meilleure vente d’Africando à ce jour (près de 700.000 exemplaires). « On a pioché dans les autres titres arrangés par Boncana Maïga qui n’avaient pas été utilisés pour le premier album ». « Yaye Boy » (Maman, plage 1) est interprété par Pape Seck. C’est un titre qui a été repris par beaucoup de monde (Jennifer Lopez, El Canario…), et jusqu’à aujourd’hui, le plus grand tube d’Africando aux Etats-Unis, où ils se sont produits pour la première fois en 1996. Une consécration que Pape Seck ne connaîtra pas. Il meurt en 1995. La version retenue ici est un remix colombien qui fait intervenir un violoniste. « Sama Thiely » (Mon aigle, plage 9) a été également un énorme succès. Des pagnes, des voitures, des sacs scolaires seront baptisés « Thiely » au Sénégal. En 1993, la même équipe retourne aux Etats-Unis pour donner une suite à « Trovador ». Ainsi naît « Sabador », la meilleure vente d’Africando à ce jour (près de 700.000 exemplaires). « On a pioché dans les autres titres arrangés par Boncana Maïga qui n’avaient pas été utilisés pour le premier album ».
« Yaye Boy » (Maman, plage 1) est interprété par Pape Seck. C’est un titre qui a été repris par beaucoup de monde (Jennifer Lopez, El Canario…), et jusqu’à aujourd’hui, le plus grand tube d’Africando aux Etats-Unis, où ils se sont produits pour la première fois en 1996. Une consécration que Pape Seck ne connaîtra pas. Il meurt en 1995. La version retenue ici est un remix colombien qui fait intervenir un violoniste. « Sama Thiely » (Mon aigle, plage 9) a été également un énorme succès. Des pagnes, des voitures, des sacs scolaires seront baptisés « Thiely » au Sénégal. On notera que la version originale de ce titre (en 1971, interprété par Pape Sek, avec le Star Band ) se trouve sur l’album « Sénégal » de la collection « African Pearls » (Syllart Productions / Discograph).
Le cercle s’agrandit - Après le décès de Pape Seck, Ibrahima Sylla fait venir pour l’album suivant, « Gombo Salsa », en 1996, un autre pionnier de la salsa en Afrique, le Béninois Gnonnas Pedro, le chanteur guinéen Sekouba Bambino, repéré dans l’historique Bembeya Jazz et une voix des Caraïbes, Eugène Shoubou, du groupe haïtien Tabou Combo. « Je voulais amener d’autres langues car mon objectif est de faire d’Africando un groupe multi-africain où tout chanteur sensible à la musique afro-cubaine peut venir se greffer. D’ailleurs « ando », en wolof, cela veut dire ensemble ». Quatre titres de « Gombo Salsa » sont présentés ici. « La Musica en vérité » (plage 3) est une reprise de Gnonnas Pedro. Il chante en français et en fon, le respect que l’on doit avoir pour les artistes, sourciers de bonheur. « Apolo » (plage 5) est une chanson de réjouissance, écrite par feu la mère de Bambino. Dans « Colombia Mi Corazon » (plage 7), Ronnie Barro chante la Colombie qu’il aime. « Grog Mwen » (plage 8) est une reprise du répertoire haïtien.
« A partir de là, j’ai voulu changer la sonorité d’Africando, venir plus près de la musique cubaine, du son » raconte Ibrahima Sylla. En 1998, Africando enregistre « Baloba » entre Paris et New York. « J’ai décidé de ne plus emmener les chanteurs à New York. Nous prenions désormais les voix à Paris et en Afrique. Pour des raisons de coût mais aussi de disponibilité des artistes, surtout des invités. » Par exemple, sur cet album, Labah Sosseh, un incontournable, né en Gambie, que tous les Cubains connaissent à New York où il a enregistré avec Monguito, L’Orchestra Aragon, Roberto Torres. Sur « Baloba », on trouve « La vie en rose » (plage 13), une manière de clin d’œil à la France, chanté en français et en espagnol, « Am Sakhul » (plage 12), une reprise de l’Orchestra Baobab, chantée en wolof, qui interpelle ceux pensant que tout est facile dans la vie, et enfin « Dalaka », une chanson d’amour que Bambino a repris sur son album « 15ème anniversaire ».
Un nid de VIP - Avec « Betece », enregistré entre New Jersey, l’Afrique et Paris, en 1999, Africando devient un véritable all stars. Nicolas Menheim a quitté le groupe, remplacé par le Burkinabé Amadou Balaké, auteur en 1978 d’un énorme succès à Abidjan, « Taximen » et l’on y croise Salif Keita, Lokua Kanza, Koffi Olomidé, Thione Seck, le latino Hector Casanova, qui a enregistré avec Johnny Pacheco, l’Ivoirien Bailly Spinto. « Ces gens me disaient à chaque fois lorsque je les rencontrais, je veux être sur le prochain Africando, surtout, appelle moi. « Betece » (plage 2) signifie « tout le monde ne peut pas être un Don Juan, une star… ». C’est du dioula.
« Martina », en 2001 voit la participation de deux congolais, Nyboma et Emeneya Kester, ainsi que celle d’Ismaël Lo. Il contient le titre « Azo Nkplon » (plage 10), une reprise, chantée en fon par Gnonnas Pedro, un titre des années 70, refait dans le style de la descarga cubaine.
En août 2004, Gnonnas Pedro est emporté par un cancer. « Ketukuba », qui sort en 2006, lui est dédié. Il contient « Fatilikou » (plage 11), une guajira proche du boléro, chantée en wolof par Basse Sarr, une des deux nouvelles recrues sénégalaises, avec Pascal Dieng, d’Africando, magnifique machine à danser qui n’est pas prête de s’essouffler.