Africando
Ketukuba
Sortie le 30 octobre 2006
Label: Syllart
Depuis près de 15 ans, Africando poursuit sa quête inlassable, sincère et joyeuse, de réunir l’Afrique et toute sa diaspora à travers la musique afro-cubaine. Projet ambitieux, Africando est un véritable trait d’union transatlantique. Après 6 albums, un Live, et des tournées qui les ont menés à travers le monde, Africando nous offre «KETUKUBA», enregistré entre Abidjan, Dakar, Bamako, New York, Miami et Paris, nouvelle pièce maîtresse d’une épopée magique.
Un joyeux voyage entre l’Afrique et Cuba
En quinze ans de vie trépidante et foncièrement mouvementée, Africando est devenu la référence incontournable de ce que l’on peut nommer « salsa africaine », pour mieux la distinguer de ses cousines, cubaine, colombienne et new-yorkaise.
Mouvement évident et accrocheur, comme une mesure de cha-cha-cha, la musique d’Africando réalise une grande boucle culturelle reliant l’Afrique de l’Ouest avec les caraïbes hispaniques, via La Havane, New York et…Paris.
Soit mettant au feu du jour des rythmes ancestraux directement issus des rites et danses masqués, les mélangeant avec des toques qui survivent au sein des congas afro-cubaines, et sont transposés par la rumba et autres genres populaires de l’Ile. Soit enracinant les formules modernes de la salsa de spanish Harlem et du Bronx, dans la polyrythmie antérieure à la déportation des esclaves africains vers le continent Américain.
D’où l’à propos du titre, « Ketukuba », De l’origine à Cuba (dans une langue béninoise). Et l’origine n’est autre que l’Afrique.
Une différence, remarquable, par rapport à d’autres grands orchestres africains qui l’ont précédé, et qui revendiquent comme influence principale la musique populaire cubaine des années cinquante, Africando est principalement redevable à la sonorité fusionnelle de la salsa, telle qu’elle se développe depuis la révolution musicale suggérée par la Fania All Stars, depuis la Charanga de Johnny Pacheco et le Conjunto Libre de Manny Oquendo.
Ce septième album voit le jour après une année de préparation. En trois temps, et un swing qui s’étend sur trois continents : les voix africaines chantant à Dakar, Bamako et Abidjan, les musiciens africains et cubains installés à Paris, et les sections rythmiques, de cordes et de cuivres latinos, résidents à New York et Miami.
« Ketukuba » est un disque marqué par le temps, un disque de maturité qui rend hommage au formidable chanteur Gnonnas Pedro, disparu en août 2004, qui intégra le groupe Africando en 1995, suite au décès du grand chanteur sénégalais Pape Seck. Pedro apporta un sang nouveau, par l’introduction des danses vaudou et les rythmes du golfe du Bénin. Il joua aussi un rôle visionnaire dans le traitement des rythmes afro-cubains. Pedro était déjà célèbre en Afrique par son travail au sein de sa propre formation, Los Dadjès de Cotonou, qu’il avait formée dans les années soixante.
Mais « Ketukuba » est aussi un hommage au prolifique pianiste cubain Alfredo Rodriguez, installé à Paris depuis trente ans. Alfredo, qui a réalisé les arrangements de trois titres de cet album, est disparu de façon abrupte avant même d’avoir pu écouter le mixage de ses ultimes créations. Pedro et Rodriguez, deux grands musiciens qui, après avoir contribué au succès d’Africando, sont partis danser avec les esprits.
Autre signe distinctif, dans la continuité formelle et stylistique d’Africando, est l’ouverture de « Ketukuba » à différentes personnalités responsables des arrangements. Cette fois, ce n’est pas seulement la plume de Boncana Maïga, qui au milieu des années soixante avait bénéficié de l’excellente formation musicale dispensée à Cuba, mais aussi celle du pianiste Alfredo Rodriguez qui avait quitté Cuba à la même époque. Puis, celle du chef d’orchestre espagnol Miguel Gomez, longtemps associé à Africando, et celle de Nelson Hernandez, compositeur et arrangeur qui était déjà présent sur l ‘album « Martina » et qui a collaboré notamment avec Célia Cruz, La India et, récemment, le groupe Kékélé. À eux quatre, ils ont structuré la thématique de ce dernier bal afro-salsero.
Et puisque le temps court inexorablement, le renouvellement s’impose comme une nécessité de survie. Des nouveaux musiciens arrivent, pour se nourrir de l’expérience des anciens, pour les côtoyer dans la phase sédentaire du groupe, et pour prendre la relève au moment des tournées internationales. Une dernière mesure intelligemment planifiée par le producteur Ibrahima Sylla, concepteur et véritable manager spirituel du groupe, relié côté scène par le directeur musical Miguel Gomez.
Parmi les nouveaux arrivés, on découvre deux chanteurs sénégalais, Basse Sarr et Pascal Dieng, ainsi que le portoricain Joe King (José Reyes, pour l’état civil). Se joignent à eux, en guest, le chanteur Madilou, (de la République Démocratique du Congo), ainsi que Lodia Mansur (fils du chanteur d’Africando, Medoune Diallo).
« Ketukuba » est un puissant appel à la danse, un passeport imparable pour la fête, chapitré en dix morceaux originaux et une reprise ; les voici en détail :
● Bogne Sirala (descarga-salsa) chanté en langue mandingue, est une demande ferme de décamper : laisse-moi la place libre, quitte mon chemin, sort de là, enfin !
● Malawoo (salsa), chanté en langue wolof, est un appel, une invocation, et une évocation de ce moment où chacun fait appel au soutien d’autrui.
● Coumba Peul (salsa), parle, évidemment, d’une très belle femme de l’ethnie peule. Une autre chanson d’amour, en wolof.
● Ketukuba, le morceau titre de l’album est un guaguanco, qui n’a rien à envier à ses cousins cubains.
● Dieguema (salsa) chanté aussi en wolof, est une chaleureuse invitation au rapprochement. Une chanson d’amour, où l’homme dit à son aimée viens ici près de moi, ne me laisse pas seul.
● Mario (rumba) fut un tube célébré, il y a presque vingt ans, en toute l’Afrique, dans la voix de son créateur le congolais Franco ; aujourd’hui dans une version salsa, chanté en langue lingala. Il fait référence aux (mes)aventures d’un gigolo, un homme à femmes déçu, déchu, et comme par hasard latino.
● Viens danser sur le son africando (salsa mandingue), probablement le morceau le plus africain de l’album, traversé de rythmes et tours mélodiques mandingues.
● Fatalikou (guajira) aux allures de boléro, chanté en wolof, comme un tour de la mémoire. Il fait référence à une femme qui adore les enfants, mais qui n’en a pas. Et ça, en Afrique, c’est une innommable tragédie.
● Kër (salsa) c’est le chant d’un fils à son père. Reconnaissant de sa protection, il lui dit : père tu es mon arbre, tu es mon ombre. En wolof, c’est Lodia qui chante à Medoune.
● Sagoo (guaguanco) avec un intermède couleur cumbia, interprété en wolof. C’est un chant de paix, un appel à la quiétude. Mais aussi, un appel à la solidarité entre les hommes, une invitation à ne pas se moquer du malheur de son prochain. Il rappelle à ceux qui l’auront oublié, que le destin de l’homme serait une affaire divine.
En quinze ans de vie trépidante et foncièrement mouvementée, Africando est devenu la référence incontournable de ce que l’on peut nommer « salsa africaine », pour mieux la distinguer de ses cousines, cubaine, colombienne et new-yorkaise.
Mouvement évident et accrocheur, comme une mesure de cha-cha-cha, la musique d’Africando réalise une grande boucle culturelle reliant l’Afrique de l’Ouest avec les caraïbes hispaniques, via La Havane, New York et…Paris.
Soit mettant au feu du jour des rythmes ancestraux directement issus des rites et danses masqués, les mélangeant avec des toques qui survivent au sein des congas afro-cubaines, et sont transposés par la rumba et autres genres populaires de l’Ile. Soit enracinant les formules modernes de la salsa de spanish Harlem et du Bronx, dans la polyrythmie antérieure à la déportation des esclaves africains vers le continent Américain.
D’où l’à propos du titre, « Ketukuba », De l’origine à Cuba (dans une langue béninoise). Et l’origine n’est autre que l’Afrique.
Une différence, remarquable, par rapport à d’autres grands orchestres africains qui l’ont précédé, et qui revendiquent comme influence principale la musique populaire cubaine des années cinquante, Africando est principalement redevable à la sonorité fusionnelle de la salsa, telle qu’elle se développe depuis la révolution musicale suggérée par la Fania All Stars, depuis la Charanga de Johnny Pacheco et le Conjunto Libre de Manny Oquendo.
Ce septième album voit le jour après une année de préparation. En trois temps, et un swing qui s’étend sur trois continents : les voix africaines chantant à Dakar, Bamako et Abidjan, les musiciens africains et cubains installés à Paris, et les sections rythmiques, de cordes et de cuivres latinos, résidents à New York et Miami.
« Ketukuba » est un disque marqué par le temps, un disque de maturité qui rend hommage au formidable chanteur Gnonnas Pedro, disparu en août 2004, qui intégra le groupe Africando en 1995, suite au décès du grand chanteur sénégalais Pape Seck. Pedro apporta un sang nouveau, par l’introduction des danses vaudou et les rythmes du golfe du Bénin. Il joua aussi un rôle visionnaire dans le traitement des rythmes afro-cubains. Pedro était déjà célèbre en Afrique par son travail au sein de sa propre formation, Los Dadjès de Cotonou, qu’il avait formée dans les années soixante.
Mais « Ketukuba » est aussi un hommage au prolifique pianiste cubain Alfredo Rodriguez, installé à Paris depuis trente ans. Alfredo, qui a réalisé les arrangements de trois titres de cet album, est disparu de façon abrupte avant même d’avoir pu écouter le mixage de ses ultimes créations. Pedro et Rodriguez, deux grands musiciens qui, après avoir contribué au succès d’Africando, sont partis danser avec les esprits.
Autre signe distinctif, dans la continuité formelle et stylistique d’Africando, est l’ouverture de « Ketukuba » à différentes personnalités responsables des arrangements. Cette fois, ce n’est pas seulement la plume de Boncana Maïga, qui au milieu des années soixante avait bénéficié de l’excellente formation musicale dispensée à Cuba, mais aussi celle du pianiste Alfredo Rodriguez qui avait quitté Cuba à la même époque. Puis, celle du chef d’orchestre espagnol Miguel Gomez, longtemps associé à Africando, et celle de Nelson Hernandez, compositeur et arrangeur qui était déjà présent sur l ‘album « Martina » et qui a collaboré notamment avec Célia Cruz, La India et, récemment, le groupe Kékélé. À eux quatre, ils ont structuré la thématique de ce dernier bal afro-salsero.
Et puisque le temps court inexorablement, le renouvellement s’impose comme une nécessité de survie. Des nouveaux musiciens arrivent, pour se nourrir de l’expérience des anciens, pour les côtoyer dans la phase sédentaire du groupe, et pour prendre la relève au moment des tournées internationales. Une dernière mesure intelligemment planifiée par le producteur Ibrahima Sylla, concepteur et véritable manager spirituel du groupe, relié côté scène par le directeur musical Miguel Gomez.
Parmi les nouveaux arrivés, on découvre deux chanteurs sénégalais, Basse Sarr et Pascal Dieng, ainsi que le portoricain Joe King (José Reyes, pour l’état civil). Se joignent à eux, en guest, le chanteur Madilou, (de la République Démocratique du Congo), ainsi que Lodia Mansur (fils du chanteur d’Africando, Medoune Diallo).
« Ketukuba » est un puissant appel à la danse, un passeport imparable pour la fête, chapitré en dix morceaux originaux et une reprise ; les voici en détail :
● Bogne Sirala (descarga-salsa) chanté en langue mandingue, est une demande ferme de décamper : laisse-moi la place libre, quitte mon chemin, sort de là, enfin !
● Malawoo (salsa), chanté en langue wolof, est un appel, une invocation, et une évocation de ce moment où chacun fait appel au soutien d’autrui.
● Coumba Peul (salsa), parle, évidemment, d’une très belle femme de l’ethnie peule. Une autre chanson d’amour, en wolof.
● Ketukuba, le morceau titre de l’album est un guaguanco, qui n’a rien à envier à ses cousins cubains.
● Dieguema (salsa) chanté aussi en wolof, est une chaleureuse invitation au rapprochement. Une chanson d’amour, où l’homme dit à son aimée viens ici près de moi, ne me laisse pas seul.
● Mario (rumba) fut un tube célébré, il y a presque vingt ans, en toute l’Afrique, dans la voix de son créateur le congolais Franco ; aujourd’hui dans une version salsa, chanté en langue lingala. Il fait référence aux (mes)aventures d’un gigolo, un homme à femmes déçu, déchu, et comme par hasard latino.
● Viens danser sur le son africando (salsa mandingue), probablement le morceau le plus africain de l’album, traversé de rythmes et tours mélodiques mandingues.
● Fatalikou (guajira) aux allures de boléro, chanté en wolof, comme un tour de la mémoire. Il fait référence à une femme qui adore les enfants, mais qui n’en a pas. Et ça, en Afrique, c’est une innommable tragédie.
● Kër (salsa) c’est le chant d’un fils à son père. Reconnaissant de sa protection, il lui dit : père tu es mon arbre, tu es mon ombre. En wolof, c’est Lodia qui chante à Medoune.
● Sagoo (guaguanco) avec un intermède couleur cumbia, interprété en wolof. C’est un chant de paix, un appel à la quiétude. Mais aussi, un appel à la solidarité entre les hommes, une invitation à ne pas se moquer du malheur de son prochain. Il rappelle à ceux qui l’auront oublié, que le destin de l’homme serait une affaire divine.