Raphaël Imbert & Karol Beffa

Libres
Sortie le 24 mars 2015
Label : Jazz Village
Qui veut jouer avec nous ? Cet album issu d’un récital entièrement improvisé dans une petite église du Cantal est le fruit d’une rencontre entre deux musiciens épris de liberté : Karol Beffa est un compositeur joué dans le monde entier, Maître de conférences à l’École Normale Supérieure et lauréat des Victoires de la Musique classique 2013. Incontournable « électron libre » des musiques actuelles, Raphaël Imbert est connu bien au-delà de la sphère jazz pour ses talents d’improvisateur, ses recherches sur la musique, le jazz et l’oralité. Ils ont spontanément formé un duo au sein duquel l’improvisation devient façon d’être, la curiosité, philosophie … et l’interactivité, une impé- rieuse nécessité.
Enregistré dans une magnifique église du Cantal, à Menet, pour l’essentiel en concert, « Libres » est le fruit d’une rencontre autour d’une passion commune pour la liberté, tant musicale qu’intellectuelle. Karol Beffa et Raphaël Imbert ont pourtant deux parcours très différents. Le premier est l’un des compositeurs les plus doués de sa génération, plus jeune titulaire de la chaire de création artistique du Collège de France en 2013 et lauréat des Victoires de la Musique Classique en 2013. Le second est un saxophoniste autodidacte, chercheur, et directeur artistique de la Compagnie Nine Spirit. Il est l’auteur de Jazz Supreme paru aux Éditions de l’éclat et de l’album « Heavens. Amadeus & The Duke » (JazzVillage). Ils se sont rencontrés par le biais de l’Ensemble Contraste, et ont tout de suite constaté un goût partagé pour l’improvisation comme élément moteur de la création et possibilité d’émancipation des contraintes stylistiques. Pour eux, c’est un véritable état d’esprit et l’idée d’un récital en duo leur a paru d’emblée évidente.

« Libres » est donc un album issu d’un récital entièrement improvisé. Le mot d’improvisation » est ambigu. Il est devenu tout au long du vingtième siècle synonyme de créativité mais a parfois été rapproché d’un certain élitisme contemporain. Le mot fait peur, disons-le. Le projet de Karol Beffa et Raphaël Imbert est donc de rétablir ce mode de jeu dans sa dimension ludique, poétique et interactive. Ludique, car improviser est une question de jeu, de complicité qui n’exclut pas une saine compétition. Poétique, car improviser ouvre des champs imaginaires que seul l’instantané peut révéler. Interactive, surtout. La plupart des titres de l’album sont le fruit de propositions du public. En concert, les deux protagonistes demandent aux personnes présentes de fournir des thèmes d’improvisation : un « portrait » musical, une rencontre inédite entre deux figures antagonistes, un élément poétique, une phrase, une maxime — bref, tout ce que l’imagination du public peut révéler. Ainsi, l’exercice parfois refermé sur lui-même de l’improvisation devient un dialogue complet, tel qu’il devrait toujours le rester. Il se joue des propositions, des thèmes, des idées ; il puise son inspiration dans l’instant présent, auprès du public, à l’occasion d’un ciné-concert, d’une master-class, d’une lecture de textes

« Libres » invite à la multiplicité et au dialogue, hors des exclusives stylistiques et esthétiques. Il propose un voyage depuis les explorations soniques les plus souterraines jusqu’aux chants murmurés les plus éthérés et les plus oniriques.

Enregistré le 12 octobre 2012 dans l’église de Menet (Cantal) par Aline Blondiau
Mixage et mastering : Aline Blondiau