Gilzene & The Blue Light Mento Band

Sweet Sweet Jamaica
Sortie le 22 octobre 2009
Label : World Village
Formé dans le petit coin perdu de Trelawney en 1986, le Blue Light Mento Band est l’un des secrets les mieux gardés de la musique populaire jamaïcaine. Chefs de file du mento, une forme de musique folk traditionnelle propre à la Jamaïque, le groupe est depuis longtemps déjà admiré sur l’île pour sa maîtrise du genre, associant avec brio et entrain humour grivois et satire sociale. En dépit de prestations régulières dans certains des clubs les plus en vue du pays et d’un accueil chaleureux dans d’importants festivals, le groupe n’est pratiquement pas connu en dehors de l’île, situation que ce premier album, enregistré dans le légendaire studio Harry J par les célèbres ingénieurs son Stephen Stewart et Sam Clayton Junior, est en passe de faire évoluer.
Formé dans le petit coin perdu de Trelawney en 1986, le Blue Light Mento Band est l’un des secrets les mieux gardés de la musique populaire jamaïcaine. Chefs de file du mento, une forme de musique folk traditionnelle propre à la Jamaïque, le groupe est depuis longtemps déjà admiré sur l’île pour sa maîtrise du genre, associant avec brio et entrain humour grivois et satire sociale. En dépit de prestations régulières dans certains des clubs les plus en vue du pays et d’un accueil chaleureux dans d’importants festivals, le groupe n’est pratiquement pas connu en dehors de l’île, situation que ce premier album, enregistré dans le légendaire studio Harry J par les célèbres ingénieurs son Stephen Stewart et Sam Clayton Junior, est en passe de faire évoluer.

Né du mariage de mélodies européennes et de rythmes africains engendrés par le mélange des cultures de la période coloniale, le Mento apparaît comme la première forme de musique populaire indigène jamaïcaine à jamais avoir été enregistrée.

Ce n’est qu’à la fin des années 40 et au début des années 50 que des pionniers tels que Ken Khouri (créateur du premier studio d’enregistrement de la Jamaïque), Stanley Motta (producteur) et Dada Tewari commencèrent à enregistrer des artistes locaux sur 78 tours. Jusque-là les artistes jouaient leur musique sur les places de marché comme celle du Jubilee Market de Kingston et vendaient les paroles des chansons sur du papier à 10 sous.

Ces premiers enregistrements ont fait le bonheur des mélomanes américains et anglais, déjà sensibilisés au Calypso de Trinidad et des autres îles des Caraïbes. Mais le Mento offre des caractéristiques jamaïcaines uniques qui en font un style à part, notamment en ce qui concerne le choix des instruments.

Les groupes utilisent souvent un banjo, des tambours à main et différents instruments de percussion tels que des râpes, maracas et scrapers, mais la pièce maîtresse reste la « rhumba box », une grosse boîte rectangulaire dont les larges touches en métal produisent les graves, résonantes via un orifice dans sa partie avant. Cet instrument est une adaptation américaine du mbira, le piano à pouce d’Afrique centrale et du Sud. De plus, le mento trouvant son origine dans une musique composée de fifres et de tambours, il utilise souvent des instruments à vent fait maison, tels que des flûtes ou des saxophones en bambou, ou parfois encore un flûtiau ou une harpe de bouche.

Au cours des années 60 et 70, Ska, Rock Steady, et Reggae sont les musiques jamaïcaines à la mode et relèguent le Mento au rang de musique traditionnelle, cantonné aux hôtels de la côte Nord, offrant un cadre musical pittoresque aux touristes étrangers.

Puis, au milieu des années 70, le chanteur Stanley Beckford provoqua un nouvel engouement en associant des chants de style mento à un rythme reggae, produisant ainsi plusieurs tube impressionnants. Décédé en 2007, Stanley Beckford avait réussi à sensibiliser la France à ce courant musical oublié mais toujours sous une forme hybride. Ce succès ainsi que plusieurs rétrospectives ont eu pour effet de relancer cette musique, sous sa forme traditionnelle.

Lanford Gilzene, fondateur du Blue Light Mento Band et connu de tous sous le nom de Culture George, bénéficie d’une expérience musicale considérable. En 1986, un ami l’encouragea à former un groupe de mento, le Blue Light Mento Band, pour l’ouverture d’un nouvel hôtel à Trelawney.

Le vétéran du groupe, le joueur de banjo Wesley Balds, aujourd’hui âgé de 80 ans, est originaire de la ville de Black River dans le comté rural de St Elizabeth, sur la côte Sud pittoresque de la Jamaïque. Ayant appris par lui-même à jouer à l’oreille alors qu’il était enfant, il considère que son talent musical est « un cadeau de Dieu ». Fasciné par le son du mento, il parvint à convaincre sa grand-mère de lui acheter un banjo. Le joueur de rhumba box Courtney Clarke est originaire du petit district de Granville, à la périphérie de Montego Bay. Il se tourna vers la musique pendant son adolescence après qu’un voisin lui ait enseigné l’art de la rhumba box. La chanteuse et joueuse de maracas Donnett Leslie, originaire du lointain district de Cave, situé près de Bluefields dans la région méconnue qu’est le Sud-ouest, fut attirée par la musique après que Lanford Gilzene, jouant alors sous le nom de Culture George, eut repéré son talent au clavier et l’encouragea à rejoindre son groupe.

Les membres du groupe étant tous originaires de zones distantes et sous-développées de Jamaïque, leur son n’a subi aucune influence urbaine, conservant ainsi l’atmosphère rurale ayant toujours défini la forme originale du mento. Le préservant dans ce qu’il a de plus authentique, l’album présente un dosage idéal de caractère primitif, dégageant une sincérité qui fait défaut dans la plupart des productions musicales contemporaines de l’île.

Dans la meilleure tradition du mento, les quinze morceaux couvrent des sujets divers, comportant des morceaux traditionnels bien connus, des chansonnettes suggestives et des morceaux abordant les subtilités des relations humaines.

Avec ce nouvel album, le Blue Light Mento Band est prêt à sensibiliser le plus grand nombre au mento. Mettez-vous à l’écoute de leur talent musical... Vous saurez alors pourquoi le mento ne s’éteindra jamais.

David Katz 2009 (traduit et adapté)