Alma de Tango

Mosalini Rumolino Rodriguez
Sortie 4 décembre 2015
Label : Accords Croisés
Juan José Mosalini, Sandra Rumolino, Jorge Rodriguez parent le tango de tous ses ornements qui sont à la fois musique, poésie et danse avec cet enregistrement en live, assorti d’un DVD dans son coffret final. Alma de Tango est un projet à la fois intimiste et touchant par l’émotion qu’il suscite, mais aussi ambitieux et explosif par l’exigence des orchestrations, l’énergie, la présence et la qualité des interprètes réunis sur scène. En n’oubliant jamais que le tango doit son caractère universel à son enracinement dans l’identité argentine, ce CD-DVD revendique une dimension poétique sans jamais renier son appartenance fièrement populaire.

Avec :
- Juan José MOSALINI, bandonéon
- Sandra RUMOLINO, chant
- Jorge RODRIGUEZ et Maria FILALI, danse
- Diego AUBIA, piano
- Sébastien COURANJOU, violon
- Leonardo TERUGGI, contrebasse
Juan José Mosalini, Sandra Rumolino, Jorge Rodriguez parent le tango de tous ses ornements qui sont à la fois musique, poésie et danse avec cet enregistrement en live, assorti d’un DVD dans son coffret final. Alma de Tango est un projet à la fois intimiste et touchant par l’émotion qu’il suscite, mais aussi ambitieux et explosif par l’exigence des orchestrations, l’énergie, la présence et la qualité des interprètes réunis sur scène. En n’oubliant jamais que le tango doit son caractère universel à son enracinement dans l’identité argentine, ce CD-DVD revendique une dimension poétique sans jamais renier son appartenance fièrement populaire.

C’est dans le beau théâtre rouge et or de l’Alhambra à Paris que Frank Cassenti a filmé en clair-obscur « Alma de Tango ». Cette « âme » profonde du tango, issue du projet précédent « Noche de Tango », sculpte le tango par l’intime, révélant par touches le secret d’un art musico-chorégraphique plus que centenaire, complexe et tentaculaire. Le décor est réduit au minimum : une nuit trouée de lampions, deux danseurs, une chanteuse et un quatuor instrumental… Il n’en fallait pas plus pour faire revivre d’autres nuits aussi intimistes qu’inoubliables : celles des Trottoirs de Buenos-Aires. Ce cabaret des Halles trop éphémère fut dans les années 1980 l’unique tangueria de Paname.

C’est là, dans ce petit paradis interlope nommé d’après un poème de Cortazar, et dont l’enseigne était un bandonéon en néon, que se connurent, fraîchement débarqués de leur Buenos Aires natal, les maîtres d’œuvre d’ « Alma de Tango ». La chanteuse Sandra Rumolino y débuta, et le bandonéoniste Juan José Mosalini y fut souvent. Modeste, ce dernier ne la ramenait pas sur sa carrière argentine très prestigieuse, mais il était déjà bien connu ici des aficionados, à travers sa collaboration avec, entre autres Osvaldo Pugliese, Susana Rinaldi ou Horacio Salgan.

Son talent de compositeur restait à découvrir. Les Trottoirs y contribuèrent… mais aussi celui de l’autre rive, la rive jazz de la « rue des longs bars », où venaient en curieux des virtuoses comme le contrebassiste Patrice Caratini, qui allait faire partie du magnifique trio, avec Mosalini et son concitoyen pianiste Gustavo Beytelmann. C’est encore aux Trottoirs que le jeune danseur Jorge Rodriguez lança en 1984 une troupe nommée Gomina, cet homme – tango selon le titre du long métrage qui lui est consacré, y engagea la chanteuse Sandra Rumolino… et ils y fêtèrent leur mariage. Trente ans plus tard, dans « Alma de Tango », Jorge semble attentif à chaque mot que chante son épouse tandis qu’il entraîne dans la danse, avec une savante et féline élégance Maria Filali, sa partenaire depuis 2000, une des danseuse de tango les plus racée de ce Paris polyglotte dont le pas de tango infernal embarque jusqu’à la pointe du Maghreb.

L’album s’ouvre sur l’un de ces majestueux « poèmes-tangos » co-écrits avec Astor Piazzolla, et aussi l’un des plus allègres : « Tango que j’ai vu danser / Sur un crépuscule jaune /Par des gars capables aussi / D’une autre danse, celle du couteau (…) /Tango provocateur et bohème / Tu regardais toujours en face / Je serai mort et tu continueras … ». Le « Michelangelo 70 », qui suit, une de ces cavalcades instrumentales frénétiques dont Piazzolla avait le secret, est un clin d’œil à un ancien poste de douane de l’époque coloniale – une enfilade de trois caves du XVIIe siècle située à Buenos Aires, qui deviendra après 1968 la résidence permanente du quinteto de Piazzolla. Mosalini revisite ensuite le riche répertoire de l’orchestre d’Osvaldo Pugliese, dont la fameuse milonga « Bordoneo y 900 »… Souvenez-vous de Lorenzo, le gros matou hilarant de Walt Disney qui danse le tango avec sa propre queue !

Au fil des titres qui s’enchaînent la magie opère : la voix chaude et grave de Sandra Rumolino, les pas de danse. Et toujours, le soufflet du bandonéon qui s’ouvre et se referme sur les plus belles pièces d’anthologie du tango.

Avec :
 Juan José MOSALINI, bandonéon
 Sandra RUMOLINO, chant
 Jorge RODRIGUEZ et Maria FILALI, danse
 Diego AUBIA, piano
 Sébastien COURANJOU, violon
 Leonardo TERUGGI, contrebasse
 Son : Luc Padiou