Pieranunzi.Ceccarelli.Imbert

Ménage à trois
Sortie le 21 octobre 2016
Label : Bonsaï Music
Enrico Pieranunzi est probablement l’un des pianistes européens les plus originaux et les plus passionnants. Maîtrisant parfaitement toute l’histoire du piano jazz avec une préférence pour Bud Powell, Paul Bley et surtout Bill Evans, il a aussi une connaissance intime du répertoire romantico-impressioniste européen : de Liszt à Ravel, de Chopin à Rachmaninov…

Un ménage à trois conduit par Enrico Pieranunzi dans lequel ce dernier parvient à harmonieusement faire vivre ensemble son épouse (la musique classique) et sa maîtresse (le jazz) .
Enrico Pieranunzi est probablement l’un des pianistes européens les plus originaux et les plus passionnants. Maîtrisant parfaitement toute l’histoire du piano jazz avec une préférence pour Bud Powell, Paul Bley et surtout Bill Evans, il a aussi une connaissance intime du répertoire romantico-impressioniste européen : de Liszt à Ravel, de Chopin à Rachmaninov...

Un ménage à trois conduit par Enrico Pieranunzi dans lequel ce dernier parvient à harmonieusement faire vivre ensemble son épouse (la musique classique) et sa maîtresse (le jazz) .

Un second ménage à trois car Enrico Pieranunzi a choisi pour ce faire une formation en trio, entouré de ses plus fidèles complices à la scène : André Ceccarelli le batteur le plus prolifique du jazz contemporain et Diego Imbert qui a notamment participé aux heures de gloire de Bireli Lagrène

Dans cet album d’une rare intensité, Enrico Pieranunzi « jazzifie » avec élégance et lyrisme de grandes oeuvres du répertoire romantique et classique démontrant que des artistes majeurs tels que Claude Debussy, Erik Satie, Maurice Schumann, Gabriel Fauré, Frantz Liszt, Darius Milhaud ou même Bach, auraient pu être de remarquables jazzmen.

Ménage à trois s’adresse tout autant à un public de jazz averti, qu’aux amoureux de la musique classique ainsi qu’à un plus large public, en démontrant que finalement l’ensemble de ces genres musicaux s’épousent et se confondent.

Présentation « Ménage à Trois » par Enrico Piernarunzi

Depuis le début de mon aventure musicale j’ai côtoyé deux femmes splendides, les deux muses-musicales de ma vie : la musique classique et le jazz. Je n’ai pas choisi l’une où l’autre, je les ai choisies et voulues toutes les deux, immédiatement. Je les aime donc toutes les deux, ensemble, d’un amour intense et depuis le premier instant.

Un véritable « Ménage à trois » à proprement parler, et si pour certains cette expression peut évoquer un péché et bien je le confesse, je suis un pécheur.

Ces deux–là, mes deux muses musicales, se connaissent et s’estiment réciproquement sans être jalouses l’une de l’autre. De mon côté je les traite avec une égale attention et délicatesse, un égal respect.

Autrement dit notre vie partagée s’écoule dans la plus grande harmonie sans drame ou scène de ménage. Bien entendu, et j’en suis conscient, nous parlons là d’un « ménage à trois », une vie commune avec l’épouse et l’amante, lesquelles, en outre, (et c’est là que le scandale devient certainement intolérable), s’échangent à tour de rôle.

Vous pensez que cela est immoral ? Il est difficile de dire si la musique, les musiques en ce cas précis, a ou ont un quelconque rapport avec la moralité.

Pour ce qui me concerne, je pense que non. En revanche, de la musique transpire toujours un certain érotisme. Un album érotique donc ? Si vous acceptez le fait qu’il existe toujours dans la musique une dose d’érotisme au sens de la sensualité, la réponse est certainement « oui ». Et si au lieux d’écrire « ns » vous écriviez un « x » vous obtiendriez « sexualité », et je vous dis que dans la musique, dans cet album, elle est également présente car autrement quelle serait la signification de ce « ménage à trois » ?

Parce que, et comme nous sommes dans le cadre de ma confession, il me semble que faire de la musique c’est aussi une certaine manière de faire l’amour.

Et le corps qui se libère de toutes ses superstructures loufoques et insensées, qui se raconte, qui se cherche lui-même et qui naturellement recherche… sa femme.

Pour lui parler, la caresser, danser avec elle, l’aimer. Bien entendu, on pourrait objecter qu’il serait suffisant de faire tout cela avec une seule femme.

Mais comme il m’est arrivé de faire la rencontre d’une seconde, pratiquement au même moment où je découvrais la première, et de n’avoir pu résister à son charme, sa séduction tout autant qu’au parfum de ses sons si diversement beaux, alors je vous le demande : qu’y a-t-il de mal à cela ? Et le proverbe ne dit-il pas justement : « Cherchez la femme ? ».

Alors, trêve de ces divagations morales et immergez-vous dans l’écoute de ce ménage à trois.

Et je suis sûr que vous ne vous en repentirez pas.