Mario Batkovic

Self-titled
Sortie le 19 mai 2017
Label : Invada / Pias
Mario Batkovic est né en 1980 en Bosnie mais a grandi en Suisse depuis ses onze ans. Il joue de l’accordéon mais impose un vent de fraicheur sur un instrument trop souvent ostracisé. « Je suis un original, mais comme tout le monde… Et ma musique est à mon image. Un mélange de baroque, de contemporain, de kitsch, d’obscur, de profond, de doux, de triste. Juste de tout ce dont la vie est faite. » Ce qui est certain c’est qu’il explose les codes de l’engin pour un résultat ultra-novateur qui oscille entre musique classique, minimalisme contemporain, musique répétitive et jazz. Signé par Geoff Barrow (co-fondateur de Portishead) sur son label Invada Records, cela permet enfin de situer l’engouement qu’il procure au delà des frontières du genre.
Mario Batkovic est né en 1980 en Bosnie mais a grandi en Suisse depuis ses onze ans. Il joue de l’accordéon mais impose un vent de fraicheur sur un instrument trop souvent ostracisé. « Je suis un original, mais comme tout le monde… Et ma musique est à mon image. Un mélange de baroque, de contemporain, de kitsch, d’obscur, de profond, de doux, de triste. Juste de tout ce dont la vie est faite. » Ce qui est certain c’est qu’il explose les codes de l’engin pour un résultat ultra-novateur qui oscille entre musique classique, minimalisme contemporain, musique répétitive et jazz. Signé par Geoff Barrow (co-fondateur de Portishead) sur son label Invada Records, cela permet enfin de situer l’engouement qu’il procure au delà des frontières du genre.

Cet album est le résultat d’un travail ébouriffant sur les possibilités de l’instrument : tirant parti tout autant de techniques de jeu originales (extension de notes jusqu’à presque essoufflement de l’accordéon, utilisation du cliquetis des touches pour sa valeur rythmique, etc) que de procédés plus traditionnels, Mario Batkovic compose des œuvres d’une puissance épique et d’une ampleur sonores rarement entendues. De titre en titre, son piano à bretelles emmène l’auditeur vers des constructions pleines de sève à la Michael Nyman, Wim Mertens ou Philipp Glass.

Lorsque Geoff Barrow a découvert la musique de Batkovic, il a instantanément pris conscience de ses capacités musicales et techniques, tout simplement de son originalité. Batkovic a alors été invité à tourner avec Beak (groupe de Geoff Barrow) en 2015, et a fini par signer sur son label Invada.

"L’accordéon est entré dans ma vie quand j’avais quatre ans. Petit, je n’avais pas de radio. Mes parents ne m’achetaient pas de disque. Ce que je voulais entendre, je devais me le jouer. Je me souviens très bien de mon premier accordéon. J’en avais vu un petit, en carton, chez des amis. Et ça m’avait intrigué. Quand la femme d’un de mes oncles, un serial noceur qui en avait un vrai et en jouait très mal, lui a serré la vis, il me l’a donné. Il était rouge et sentait la bière. C’était ma découverte du rock’n’roll."

Une phrase qui résume à elle seule l’état d’esprit d’un artiste à l’humour chevillé au torse, au verbe franc et au regard malicieux mais aussi aux nombreux projets (musiques de films, musiques de pub). Il se plait également à jouer dans les lieux les plus farfelus afin de se créer son propre univers.

L’album est intense et n’hésite pas par exemple à jouer sur un sentiment d’agitation et d’urgence, comme dans le morceau d’ouverture ‘Quatere’. Alors que ‘Gravis’, le morceau suivant est une longue ballade qui s’enfonce mélancoliquement dans le brouillard. ‘Restrictus’ est une rencontre entre Philip Glass et Vivaldi et quelques-unes de ses lignes de basse pourraient aisément figurer dans une sonate de Mozart : d’autres passages sont plus cinématographiques et dramatiques – tout cela en un morceau. ‘Inuente’ débute avec le clic seulement de boutons mécaniques, alors que Batkovic laisse percevoir quelques subtilités dans la production tonale. Il fait usage de l’accordéon comme d’un monde sonore expressif, tout en révélant son caractère mélancolique avec imagination – comme dans ‘Eloquens’ et ‘Semper’, ou dans l’ardent dernier morceau ‘Somnium’.