Mor Karbasi

La Tsadika
Sortie le 24 septembre 2013
Label : Gibraltar Productions
Troisième album de Mor Karbasi (après « The beauty and the sea » en 2008 et « Daughter of the spring » en 2011), LA TSADIKA nous révèle une artiste charismatique à l’émotion chargée d’histoire…comme une évidence.
Troisième album de Mor Karbasi (après « The beauty and the sea » en 2008 et « Daughter of the spring » en 2011), LA TSADIKA nous révèle une artiste charismatique à l’émotion chargée d’histoire…comme une évidence.

Née il y a 27 ans à Jérusalem dans une famille aux origines marocaines, perses et israéliennes, elle célèbre la langue ladino et les traditions séfarades tout en y apportant ses propres influences, flamenco, fado, musiques du Maroc et d’Egypte.

Elle chante une tradition séculaire, une langue emportée par les juifs séfarades d’Andalousie au Moyen Age, exilés par décret en 1492 par les rois catholiques. Un exil forcé pour tous ceux qui refusèrent de se convertir au catholicisme. Ils se répandirent dans tout le bassin méditerranéen. Là où ils étaient majoritaires ils ont pu conserver cette langue inventée par les rabbins espagnols, qui traduisaient mot à mot l’hébreu en castillan. Ce fût surtout le cas dans les territoires de l’ex-Empire Ottoman (Salonique, Constantinople,…) en Bulgarie ou encore au Maroc.

Le grand père de Mor, juif marocain, lui ouvre les voies de cette culture si riche, lui apporte l’étincelle et le feu en elle devient de plus en plus ardent. Elle se passionne pour cette histoire et y redécouvre ses racines. Sans s’y brûler les ailes, elle prend son envol, s’épanouit dans ces registres qui nous rappellent les atmosphères musicales de la péninsule ibérique.

Dans son nouvel album, LA TSADIKA « la Juste », elle rend hommage à une héroïne juive marocaine, Sol Hatchuel, décapitée en 1834 à l’âge de 17 ans. Un jour dans sa maison de Tanger, alors qu’elle a 14 ans, elle se dispute avec sa mère et se rend chez sa voisine et amie, une marocaine. Sol est d’une beauté à couper le souffle. Selon la légende, le frère de sa voisine, éperdument amoureux mais éconduit, voulant se venger, lança la rumeur selon laquelle Sol voulait se convertir à l’islam par amour pour lui. Au XIXe siècle au Maroc, renoncer à se convertir alors que l’on en a émis le désir est passible de la peine de mort. Quelques faux témoins suffirent pour faire valider la rumeur. Refusant de se convertir elle fut exécutée. Pour Mor, une figure, une force, une inspiration.

Vivant désormais à Séville après avoir vécu à Londres pendant plusieurs années, elle est désormais au plus près de ses racines, dans la perle de l’Andalousie, elle nous présente neuf adaptations de traditionnels ladino, une reprise audacieuse de « Because » des Beatles et trois compositions personnelles.