Ibrahim Maalouf * Illusions

Illusions
Sortie le 5 novembre 2013
Label : Mi’ster Productions
Cinquième album d’Ibrahim Maalouf, ILLUSIONS est une nouvelle surprise. Auréolé du succès incontestable de sa trilogie entamée en 2007 et de son projet WIND, avec lequel il a reçu la suprême distinction d’ « Artiste de l’année » aux Victoires du Jazz, Ibrahim monte le son, souffle le vrai et le faux et encore une fois brouille les pistes.
Diagnostic était le 3ème volet d’un triptyque musical que le trompettiste Ibrahim Maalouf a entamé en 2007 avec Diasporas, son premier album, et enrichi avec Diachronism deux ans plus tard. Mieux qu’une continuation, ce disque était l’aboutissement d’un travail de recherche sur le jeu des harmonies, la dynamique des tonalités, leur acclimatation aux rythmes, les connivences insoupçonnables entre différents styles musicaux. C’était également une démarche personnelle, profonde, un véritable travail sur soi. WIND, quant à lui était une démarche plus collective, organisée autour d’une nouvelle équipe de musiciens hors pair.

Cinquième album d’Ibrahim Maalouf, ILLUSIONS est une nouvelle surprise. Auréolé du succès incontestable de sa trilogie entamée en 2007 et de son projet WIND, avec lequel il a reçu la suprême distinction d’ « Artiste de l’année » aux Victoires du Jazz, Ibrahim monte le son, souffle le vrai et le faux et encore une fois brouille les pistes.

L’envie de traiter le thème de l’illusion m’est apparue dès ma première désillusion.

Enfant, je rêvais d’un monde où les êtres humains pouvaient se parler sans crier, dialoguer sans se faire de mal et construire ensemble sans chercher à détruire ce qui leur semble ne pas convenir chez l’autre. J’ai donc vite compris que le monde ne tournait pas dans le même sens pour tout le monde.

En grandissant j’ai saisi que nous étions capables de parler des mêmes sujets, d’être en accord les uns avec les autres dans de nombreux domaines, sans pour autant avoir la même perception des choses. Et parfois, a contrario, il pouvait y avoir de profonds désaccords alors que la plupart des idées étaient communes.

Les magiciens par exemple sont extrêmement doués pour nous faire visualiser cet antagonisme en faisant passer notre désir pour une réalité. Nous savons qu’ils « trichent » et pourtant, nous continuons d’y croire en faisant abstraction du subterfuge car nous apprécions le spectacle.

Cette magie dans mon petit monde intérieur se matérialise par la musique.

Comment partager le regard que je porte sur le monde avec les gens qui m’entourent ?

J’ai la sensation que la musique peut répondre à cette question. Et j’ai voulu que cet album soit festif et plein d’énergie positive pour qu’entre le sujet traité, qui en l’occurrence est assez sérieux, et la musique que l’on écoute, il y ait une vraie différence, de manière à bien comprendre cette notion de perception et ainsi réduire cette distorsion entre les différents regards que l’on pose sur les choses.

En ce qui me concerne, par exemple, lorsque je vis un moment heureux, c’est souvent à cet instant que mes pensées sont les plus nostalgiques et à l’inverse, lorsque je vis des moments complexes et tristes, mon âme, pour se protéger et par instinct de survie, me pousse à danser et faire la fête pour ne pas sombrer.

Cet album commence avec le point de vue le plus dramatique des choses : le cynisme. Il évolue ensuite lentement vers la lumière et l’espoir.

IBRAHIM MAALOUF