Kumbia Boruka

La Vida se Vive
Sortie le 7 avril 2017
Label : KB Music
Quand un accordéoniste et percussionniste mexicain amoureux de Cumbia et un chanteur rasta originaire de la Croix-Rousse se taquinent, le mur entre les sons et les rythmes vacille, se lézarde puis s’effondre pour offrir une aventure humaine et festive incroyablement moderne et originale.
Quand un accordéoniste et percussionniste mexicain amoureux de Cumbia et un chanteur rasta originaire de la Croix-Rousse se taquinent, le mur entre les sons et les rythmes vacille, se lézarde puis s’effondre pour offrir une aventure humaine et festive incroyablement moderne et originale.

Hernan Cortés a grandi, dans les années 80, dans les quartiers populaires de Monterrey, mégalopole qui déborde d’elle même et capitale mexicaine de la cumbia. Durant sa jeunesse, alors qu’il regarde ses parents danser dans les bals de quartier sur ce rythme venu de Colombie et infusé dans toute l’Amérique latine au gré des migrations de travail, il s’imprègne de cette musique qui raconte la vie de tous les jours, les joies et les galères du petit peuple. Pendant ce temps là, Boris Curien (Bob Sikou sur scène) faisait ses armes au sein de la scène reggae de la capitale des Gaules.

Les deux quadras se rencontrent à Lyon au milieu des années 2000, alors qu’Hernan, fraichement débarqué dans la région veut s’intégrer dans la vie culturelle locale. Il contacte via Myspace le groupe Bawajafar’n Free, précèdent projet de Sikou car Hernan a lui aussi un passé reggae au Mexique. L’alliance est immédiate et évidente pour tous les deux.

Hernan apprend la science de la cumbia et de l’accordéon auprès de l’un des maîtres du genre, le mexicain Celso Pina (invité sur l’album), dont il a été le percussionniste durant de longues tournées internationales. Amoureux de l’Amérique latine, marié à une chilienne, Bob Sikou allait pouvoir tirer les fils qui relient la cumbia et le reggae son univers de prédilection : son talent d’auteur et son énergie positive ont contribué à la naissance de KUMBIA BORUKA, véritable aventure collective puisque nos duettistes ont su s’allier avec la fine fleur de la Sono Mondiale made in Lyon et une belle bande de compadres.

Aux manettes en studio, l’incontournable Bruno « Patchworks » leur a permis de poser le cadre d’une cumbia hybride, moderne et « consciente ». L’accordéon domine logiquement les débats, mais chaque petit élément s’emboite chez Kumbia Boruka. La guitare virtuose d’Andrès Ségura évoque parfois la version péruvienne de la cumbia, la fameuse chicha nourrie à l’ayahuasca, étirant ses solos vers les limbes psychédéliques. La basse chaloupée du chilien Rodrigo Bastidas Nunez vous invite à la danse pendant que le guijo hypnotique de Tadeo Cortés, le frère d’Hernan, vous donne le tempo. La batterie savante d’Hadrien Santos Da Silva, né en Colombie, s’amuse avec les différents idiomes de la cumbia pendant que la section cuivre éclatante vient soutenir les mélodies de l’accordéon et ouvrir les harmonies.

Enfin James Stewart, par ailleurs DJ activiste trempé jusqu’aux os dans la marmite des grooves tropicaux, s’illustrant aux congas. La complicité des musiciens de Kumbia Boruka se retrouve sur scène comme sur l’album titré comme un leitmotiv commun : La vida se vive !

Sur la route depuis un an et demi, ils ont foulé quelques scènes prestigieuses comme Les Nuits de Fourvière à Lyon ou le Festival de Jazz de Montreux en Suisse. Et ils ne comptent pas en rester là, et ont bien l’intention de diffuser partout où ils le peuvent ce premier album pensé un peu comme un Sonidero (sound system de quartier au Mexique, appelé picos en Colombie) qui joue avec les styles et fédère toutes les communautés.

L’album porté par le rythme de la cumbia s’organise autour des compositions du groupe teintées de reggae avec Ven Aqui , de cumbia consciente avec Se siente et La Vida se Vive, sans oublier les mauvais tours que peuvent nous jouer le destin avec El Grito et Un Pedazo de Mi. Petit clin d’œil également aux racines africaines de cette musique sur le titre El Din Dun. Enfin, des reprises de classiques des sixties revisités et arrangées à la sauce Boruka comme Danza Negra, La Cumbia del Amor, El Porro Manguangueleno avec Celso Pina ou d’ovni mexicain des années 80 No Bailes de Caballito qui viennent compléter un répertoire singulier qui oscille entre légèreté assumée, goût pour la boruka signifiant signifiant en argot mexicain la fête .