Dj Dolores

Recife 19
Sortie le 25 octobre 2019
Label : Sterns Music
« Au début j’étais punk : un physique étrange, fin comme un cure dent, maigre comme un clou avec une grosse tête plantée dessus. » Dans les rues d’Aracaju, station balnéaire au nord-est du Brésil, il se fait traiter de tous les noms.

Mais en 1986, Helder Aragão déménage à Recife, à quelques encablures au nord afin de suivre des études d’art, d’architecture et de design. Sous des températures tropicales, il est secoué par la vitalité culturelle de cette ville embringuée dans le mouvement Mangue Beat.
« Au début j’étais punk : un physique étrange, fin comme un cure dent, maigre comme un clou avec une grosse tête plantée dessus. » Dans les rues d’Aracaju, station balnéaire au nord-est du Brésil, il se fait traiter de tous les noms.

Mais en 1986, Helder Aragão déménage à Recife, à quelques encablures au nord afin de suivre des études d’art, d’architecture et de design. Sous des températures tropicales, il est secoué par la vitalité culturelle de cette ville embringuée dans le mouvement Mangue Beat.

Au début des années 90, un rapport publié par les Etats-Unis sur la misère dans le monde classait Recife comme une des 4 villes les plus pauvres. Cet électrochoc fut le point de départ d’une véritable révolution culturelle locale, destinée à secouer Recife et la sortir de cette situation désastreuse. Un mouvement initié par Chico Science, leader du groupe Nação Zumbi qui lança le « Manifeste Des Hommes Crabes » en référence aux milliers de crabes que l’on trouve dans la mangrove locale, zone ultra fertile s’il en est dans laquelle tout pousse et repousse sans cesse. Recife est construite autour de trois iles et 6 rivières. Ainsi naît le Mangue Beat (le rythme de la mangrove) mouvement culturel et musical qui va dynamiter les préjugés et faire de Recife et du Pernambuco, le creuset de la créativité musicale au Brésil. Au départ c’est principalement une scène de DJs. Le principe est de mélanger les sons reggae, rap, rock et électro aux formes musicales traditionnelles du Pernambuco comme le maracatu (un des folklores du carnaval nordestin), le côco, la ciranda… Helder, tête de pont parmi d’autres de ce mouvement de brassage culturel dit : « Je me souviens de ce petit groupe qui partageait un amour inconditionnel pour la pop culture, du hardcore au hip-hop, de l’électro alors émergente à la musique raï, sans aucune barrière, aucune. Un paradis d’abstraction philosophique. »

En 2000, il participe à l’enregistrement du Baião De Viramundo : Tribute To Luiz Gonzaga (Sterns Brasil) avec d’autres acteurs de ce mouvement tel un hommage à cette icône nordestine, accordéoniste, chanteur, compositeur, poète et inventeur du forró. Deux ans plus tard il sort Contraditoria ? sous le nom de Dj Dolores + Orchestra Santa Massa. Il va creuser profond dans les racines et traditions du Nordeste en les parant d’un traitement électronique complet.

Apres plusieurs albums, collaborations, musiques de films et d’innombrables shows à travers le monde, Dj Dolores est de retour chez Sterns pour un nouvel album, RECIFE  19. Comme le titre le suggère, et faisant écho d’une certaine manière à la position radicale d’un Kurt Weill (qui marqua son temps par son irréductible désir de régénérer la musique et l’ouvrir sur la société), tout en continuant à creuser dans les traditions musicales du Nordeste, cet album sonne comme une prise de conscience de vivre des temps incertains.

« Même si les matins sont peints de couleur or par le soleil tropical, et que les nuits apportent l’obscurité qui caresse notre sommeil, même si l’on entend les rires des enfants dans la rue, un épais nuage d’incertitude et de frustration se dresse là ou l’espoir se tenait ».